mardi 17 mars 2015

Les chemins de l'écriture



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dimanche 8 mars 2015

Expo L'écriture

























LA COLOMBOPHILIE


LA COLOMBOPHILIE
                                                                                                                      Alain GRAUX
La colombophilie est l’art d’élever et de faire concourir des pigeons.
Si sa vocation fut très souvent militaire, elle est aujourd’hui pacifique et sportive. Ainsi les colombophiles n’attendent plus les messages importants mais bien la bague qu’ils prélèvent pour actionner le « constateur ».
Nombreux furent les colombiers qui fleurirent sur les toits de nos villages ou dans les jardins. Aussi appelés pigeonniers, ils constituaient des enclos quasi sacrés sur lesquels nos « coulonneux » veillaient  jalousement, avec patience et passion. Voici un des hobbies qui égayait la vie de nos grands pères qui en ont transmis le virus à quelques irréductibles.
Produit des plus anciens de la domestication, le pigeon occupa toujours une place importante dans la civilisation et ce, depuis l’antiquité. Messager chez les égyptiens, les perses, les grecs et le romains. N’est ce pas lui qui annonça le sacre de Ramsès III (1198-1166 avant J.-C.) aux quatre coins de son empire.
Les colombiers étaient souvent impressionnants, ainsi l’empereur Alexandre Sévère (225-235 après J.-C.) entretenait-il sur ses propres deniers un élevage de plus de vingt mille pigeons.
Symbole de fidélité, de fécondité, de douceur et de pureté, il occupa et occupe encore une place importante dans la symbolique de plusieurs religions.
Par ailleurs, l’auteur latin Apicius en décrivait déjà les vertus culinaires et diététiques mais il s’agit là d’une autre histoire.
Au Moyen-âge, le fait de posséder un pigeonnier était souvent un privilège royal. Il s’agissait souvent alors d’élevage d’agrément.

C’est lors des conflits de 1870 et lors de la première guerre mondiale que la colombophilie acquit ses lettres de noblesse.


Pol Jenet nous raconte que dans nos villages de Feluy et Arquennes, une société colombophile vit le jour dans l’immédiat après-guerre. Elle avait ses locaux chez Martha au café de « La Cambuse » face à l’ancienne gare, cette situation facilitait le transport des pigeons vers les étapes d’entrainement de La Croyère, Bois-du-Luc et Quévy avant l’entrée en France. Le président en était Oscar Meurisse qui habitait rue du Bossu, le secrétaire était Auguste Goncette et l’enlogeur, Fernand Gérard dit « le Carat ».
Après l’arrêt de l’exploitation de la ligne de chemin de fer à la fin des années 1950, le local fut transféré au café « Havaux », le président en était Henri Vanneste, les fonctions de secrétaire, trésorier et régleur étaient remplies par Julien Desantoine. Les pigeons enlogés étaient alors transportés à Seneffe par les soins du transporteur Léon Buchet. Ils y étaient regroupés avec ceux d’autres sociétés.
Le local fut ensuite transféré au « café des arts » dont l’exploitant était Marc Van Gheest. Pour l’enlogement et le réglage des appareils, la société disposait de son ancien atelier de menuiserie situé à l’arrière du café.
La société fut ensuite dissoute.
Une dernière société fut alors recréée à Seneffe. Le président en était Pol Jenet, les postes de secrétaire et de trésorier étaient occupés par Léon Desamblancx et l’enlogeur était Christian Henri.
Aujourd’hui, il n’existe plus de société colombophile dans nos villages.
Nous terminerons en citant les noms de quelques colombophiles qui animèrent ou animent encore nos villages de leurs exploits.
Pour Feluy : Pierre Denis, Fernand Libotte, Fernand Favresse, Gaston Lejuste (dit « le Cogne »), Oscar Meurisse, Auguste Gonzette, Fernand Gérard et le meilleur d’entre eux Henri Vanneste qui fut même champion d’Europe.
Pour Arquennes : Georges Gailly, Clément Dupont, Joseph Piron, Denis Dejonghe, Hubert Cremers, Raoul Stevens, Pol Jenet, sans oublier les Coudyser, Robette et autres.



 Quant à l’aspect sportif, les premières courses remontent en Belgique et en France au début du XIXème siècle, juste après la révolution française. C’est sans aucun doute l’exceptionnel sens d’orientation de cet oiseau qui attira l’attention des joueurs et permit l’organisation de concours.
L’essor du chemin de fer permit par la suite le développement de ce sport, au départ de la Belgique,  vers les pays limitrophes comme les Pays-Bas, la France et l’Allemagne. Il connait aujourd’hui une reconnaissance mondiale.
Depuis son apparition, ses principes n’ont guère évolué. Ainsi, en Belgique, une fédération nationale chapeaute des sections régionales et provinciales regroupant elles- mêmes un ensemble de sociétés locales dont le siège se situe bien souvent dans un café.
Chaque colombophile est tenu d’identifier son pigeon en lui attribuant une bague reprenant un numéro, la couleur de cette bague variant d’une année à l’autre et ce dès sa naissance.
Le programme des concours ayant été établi durant l’hiver, la saison s’étendra du printemps à la fin de l’été. On distingue plusieurs types de compétition, la vitesse sur courte distance, le demi-fond et le fond. Elles peuvent être régionales, nationales voir internationales. Une distinction sera également déterminée en fonction de la catégorie d’âge du pigeon entre jeunes, juniors et vieux.
Durant la saison, le colombophile prépare son pigeon pour le concours. Cette préparation réclame de nombreux soins ainsi qu’une hygiène parfaite. Avant le départ pour le concours, les couples seront dissociés, mâles et femelles seront isolés. Le colombophile joue là sur l’esprit de fidélité du pigeon qui reste acquis sa vie entière.
Les pigeons sélectionnés seront ensuite conduits au local colombophile pour y être inscrits au concours, on leur appliquera une bague identificatrice et on parlera de « l’enlogement ». Les pigeons seront regroupés dans des paniers avant d’être pris en charge par des transporteurs qui les conduiront sur les lieux où ils seront lâchés. Une participation financière minimum sera demandée au colombophile pour les frais de fonctionnement mais, les paris sont également autorisés.
Un appareil appelé constateur, constitué d’une horloge, d’un mécanisme de pointage et d’emplacements destinés à recevoir la bague identificatrice lors du retour du pigeon sera alors réglé sur une montre de référence. Aujourd’hui, ces appareils sont peu à peu remplacés par de nouvelles technologies entièrement informatisées.
Il ne reste plus au colombophile qu’à patienter jusqu’au lâcher dont il sera averti par des messages diffusés par les radios.
Après le concours, il rentrera son appareil pour le dépouillement des résultats. Ceux-ci sont déterminés en fonction de la vitesse parcourue par le pigeon entre le lieu de lâcher et l’emplacement du colombier.