samedi 23 septembre 2017

A PROPOS D’UNE USINE D’ARQUENNES : LA FIBRERIE DU CENTRE



A PROPOS D’UNE USINE D’ARQUENNES : LA FIBRERIE DU CENTRE

                                                                                                                           Alain GRAUX



La fibrerie du Centre fut créée le 3 février 1930 en tant que société anonyme, devant Me Eugène Grandmoulin, notaire à Auvelais. Ses créateurs sont :

-          Vital Lambert, industriel à Charleroi.

-          Louis Lambert, industriel à Charleroi.

-          Ernest Dewez, comptable, demeurant à Montigny-sur-Sambre.

-          Léon Defaiffe, agent commercial, demeurant à Tamines.

-          Franz Deffaife, industriel demeurant à Nivelles.

-          Georges Cantiniau, négociant en bois, demeurant à Manage.

-          Fleurice Manderlier, agent commercial, demeurant à Familleureux.

-          La société anonyme Scieries tongroises, établie à Tongres représentée par son conseil d’administration composé comme suit :

a)      Ernest Hauben, notaire à Bilsen

b)      Frédéric, baron de Borman, demeurant à Tongres

c)      Eugène Lambillotte, industriel, demeurant à Ransart

d)     Léon Deffaiffe, industriel, demeurant à Tamines

e)      Emile Delvoie, ingénieur des mines, demeurant à Tongres



Le siège social est établi à Arquennes dans les locaux de l’ancienne scierie Paternotte, actuellement à l’emplacement de la firme Sonimat.

La société a pour objet l’exploitation industrielle et commerciale d’une fibrerie mécanique, le commerce de bois et généralement tout ce qui peut se rapporter  à l’industrie et au commerce du bois.

La société est constituée pour une période de 30 ans prenant cours à dater du 3 février 1930.

Le capital est fixé à 1.500.000 Fr. représenté par 3.000 parts sociales.

La société anonyme Scieries tongroises fait apport de :

  1. un établissement industriel comprenant terrain, raccordement au chemin de fer, bâtiments industriels et autres, l’ensemble situé à Arquennes, cadastré  section B. 765s en partie, 765m, 765n, 765o, et 768h en partie, contenant 1ha 87c, traversé par le sentier communal 93bis joignant le domaine de l’Etat (canal de Charleroi à Bruxelles).
  2. le matériel généralement quelconque se trouvant dans ledit établissement comprenant notamment une machine à vapeur Bollinckx, une chaudière Mathot, tuyauterie, quatre machines à défibrer, deux presses à ballots, une affûteuse, voies Decauville et wagonnets, outillage et pièces de rechange.

La société apporteuse est propriétaire de l’immeuble prédécrit pour avoir fait ériger une partie des constructions et pour en avoir acquis le terrain et l’autre partie des constructions, savoir :

a)      Partie de M. François-Joseph-Gustave Vingerhoets, industriel à Bruxelles, représentant les Scieries tongroises, devant le notaire Charles Vanpée, à Nivelles le 20 octobre 1927 pour le prix de 99.472 Fr.

M. Vingervoets a acquis  avec d’autres immeubles de la Société des Carrières d’Arquennes Regnaud, Lequime et Cie, société en commandite par actions en liquidation, suivant acte passé devant Me de Ro, notaire à Saint-Josse-ten-Noode, le 6 août 1920

b)  Partie, pour avoir fait l’acquisition  de M. Jean-Baptiste-Ghislain Vincent, négociant à    

     Arquennes et Mme Louise Vincent et son époux Lucien Gérard, boucher, demeurant

      ensemble à Carnières , suivant acte passé devant le notaire Vanpée, de Nivelles, le 28

      février 1928,  pour le prix de 2.000 Fr.

Ce bien appartenait à M. Jean-Baptiste Vincent pour l’usufruit et à Mme L. Vincent pour la nue propriété au terme d’un acte de partage intervenu entre eux ainsi qu’avec Hubert Vincent, négociant à Arquennes ; Marie Vincent, épouse Ernest Breda, demeurant à Arquennes ; Jeanne Vincent, épouse Oscar Delferrière, employé à Familleureux ; François Vincent, négociant à Gilly et Florentine Vincent, épouse Vincent Lejour, demeurant à Arquennes, suivant acte reçu par Me Delhaye, notaire à Feluy, le 20 juillet 1909.

Les acquéreurs doivent continuer les servitudes attachées au bien :

La propriété est traversée par un aqueduc où égout servant à l’évacuation des eaux de carrière, des usines existantes ou à établir et des immeubles acquits par M. Vingervoets au nom de la société. Ces immeubles  tous sis à Arquennes sont cadastrés B. 688a, 688b, 689b, 694a, 732b, 734, 740, 741, 743a, 755c, 765m, 701c, 689, 754c, 709b, 738c, 733a, 765a, 765n, 687e, 691c, 692b, 693d, 693c, 694/2, , 695f, 710q, 710b, 709d, 709e, 690c, 701h, 708e, 691c, 744d, 765q, 765z, 713c, 737b, 737c, 765l, 708a, 758c, 758b, 758f, 760b, 761a, 761b, 695k, 696r, 714a, 716a et 738e.

M. Deffaife aura le droit de prendre à la carrière dite « trou à Cannes » l’eau qui sera nécessaire au service de l’immeuble acquis et des usines qui pourraient être établies à l’avenir.

M Vingervoets autorise M. Deffaife à utiliser son raccordement de chemin de fer pour le passage de ses wagons à charge de supporter les frais d’entretien du raccordement.

En rémunération de l’apport ci-dessus il est attribué à la S.A. Scieries tongroises, 2.200 parts sociales entièrement libérées.

Les 800 parts sociales restantes sont souscrites au prix de 500 Fr. chacune par :

Vital Lambert                                    200 actions

Louis Lambert                                    70 actions

Ernest Dewez                                     50 actions

Léon Deffaife                                     60 actions

Franz Deffaife                                   170 actions

Albert Deffaife                                  150 actions

Georges Cantiniau                              50 actions

Fleurice Manderlier                            50 actions[1].



Le 3 février 1930, les actionnaires se réunirent pour désigner les administrateurs de la société. Sont désignés administrateurs: Vital Lambert, Léon Deffaife et Georges Cantiniau

                       Commissaires : Louis Lambert, Albert Deffaife et Ernest Dewez[2]



Pendant la guerre, lors du bombardement des ponts du canal l’usine dut subir la mitraillade des forces allemandes.

Par acte passé le 30 juillet 1947 devant Me Léon Brasseur, notaire à Bruxelles la société se mue en  société de personnes à responsabilité limitée appelée elle aussi « Fibrerie du Centre ».

Cette société est fondée par Mme Germaine Chabot, sans profession, demeurant à Uccle et M. Willy Vanderbeken, industriel demeurant à Gand.

Le siège de la société est établi à Arquennes au lieu-dit Village.

La société a pour objet  tout ce qui se rapporte directement ou indirectement  à la fabrication de fibres de bois pour emballages, fibres pour cordes et fibres pour ciment ainsi que toutes les opérations commerciales, industrielles et financières se rapportant directement ou indirectement  à ce genre d’exploitation.

La société est créée pour une durée de trente ans ayant pris cours le 1er juillet 1947.

Le capital social est fixé à 405.000 Fr. et représenté par 405 parts sociales de 1.000 Fr. chacune.

Mme Germaine Chabot apporte l’outillage consistant en tracettes, couteaux, fils de fer servant à l’exploitation, ainsi qu’un camion « Studebaker » de 5 tonnes et ayant six cylindres, datant de 1932.

Ces apports en nature sont évalués à la somme de 105.000 Fr., en compensation elle reçoit 105 parts sociales. En outre elle apporte en numéraire 100.000 Fr. représentés par 100 parts sociales

M. Vanderbeken apporte 200.000 Fr. en numéraire, il reçoit donc 200 parts sociales.

Ces parts sociales sont nominatives et indivisibles.

Les marchandises (bois servant à faire des fibres) arrivaient par train ou par le canal.

La gestion de la société est confiée à Mme Chabot et M. Vanderbeken qui en sont les gérants.

Willy Vanderbeken s’occupe de la direction et de la gestion journalière. Il est spécialement désigné à s’intéresser  au département  commercial et à la clientèle.

Germaine Chabot s’occupe de la gestion générale et administrative. Elle était secondée par son beau-fils Willy Vanderbecq.

L’usine occupait une vingtaine d’ouvriers, on se rappelle le nom de certains d’entre eux :

Hector Bayot, Alfred Lecomte, Eloi Rathé, Jacques Ghys, Alphonse Hoyaux, Pierre Sugers.

Léon Halloin et Prosper Devroe, s’occupaient des transports par camions.

Le contremaître était Justin Hubermont. Son épouse Maria Burgraff tenait la conciergerie.

Il y avait deux employées : Gilberte Servotte et Eléonore Taccoen[3].

L’usine arrêta ses activités vers 1955/1960.





[1] Annexes du Moniteur 1856/1930
[2] Annexes du Moniteur 1857/1930
[3] Enquête orale auprès de Mme Risselin-Hubermont, que je remercie pour ses précieux renseignements