vendredi 1 novembre 2019

LES AVATARS D’UNE USINE : LES CÂBLERIES DE SENEFFE


Alain GRAUX

Ce fut d’abord un moulin qui appartenait aux moulins de Marchiennes.




S.A. « LES CÂBLERIES DE SENEFFE »

La société anonyme « Les Câbleries de Seneffe », manufacture de fils, câbles, accumulateurs et appareils électriques » fut fondée le 5 novembre 1903 par devant Me Charles Paradis, notaire à Nivelles

Les fondateurs sont :
Valère Mabille, industriel demeurant à Mariemont
Omer Delattre, industriel demeurant à Morlanwelz
Jules Chantrenne-Boël, industriel demeurant à Nivelles
Auguste Chantrenne-Ferage, industriel demeurant à Nivelles
Fernand Hautain, employé demeurant à La Louvière
Hector Blairon, chef comptable, demeurant à Nivelles
Albert Blézard, ingénieur demeurant à Bruxelles.
La société prend la dénomination de « Manufacture de câbles, accumulateurs et Appareils électriques ».
Le siège est établi à Seneffe et est constituée pour le terme de 30 ans commençant le 30 novembre 1903
La société a pour objet la fabrication et le commerce des fils, câbles, accumulateurs et tous autres objets et matières se rapportant à l’électricité.
Le capital social est fixé à 275.000 Fr. divisé en 550 actions de 500 Fr., chacune.
Les actions sont souscrites par Valère Mabille (200 actions) ; Omer Delattre (126 actions) ; Jules Chantrenne (102 actions) ; Auguste Chantrenne (100 actions) ; Fernand Hautain (20 actions) ; Hector  Blairon (1 action) et albert Blézard (1 action).
La surveillance de la société est confiée par deux commissaires, sont désignés Auguste Chantrenne et Fernand Hautain[1]
Suite à l’assemblée constituante, le conseil d’administration désigne  Omer Delattre  pour remplir les fonctions d’administrateur délégué, les deux autres administrateurs sont Valère Mabille et jules Chantrenne[2]
Elle obtint des diplômes d’honneurs et médailles d’or aux expositions industrielles de Liège en 1905, Bruxelles en 1910, Charleroi en 1911, Anvers et Liège en 1930.

Pendant la guerre 1914-1918, l'autorité occupante s'empara tout d'abord après perquisition, d'un important stock de matières premières, produits finis et marchandises diverses, et ensuite de tout le matériel de fabrication. Elle cessa son activité et le matériel a fut repris par d’autres fabricants belges du cartel des fils isolés.

« La tréfilerie de Seneffe avait cessé ses activités à la reprise des usines par les ACEC. Son personnel était allé travailler aux Ateliers Taminiau, de l’autre côté du canal, et un contremaître Monsieur Ernest Liétart, Monsieur Jasmin (qui devint directeur) et d’anciens ouvriers de la Tréfilerie, décidèrent de relancer leur ancienne activité à Seneffe» (Enquête orale/Albert Pire) 

Par rachat par l’usine d’appareils électriques et d’accumulateurs, de Morlanwelz. Les accumulateurs étaient destinés aux voitures de chemin de fer (éclairage notamment).
On y fabriquait aussi des cordelières électriques, puis des câbles gainés de zinc appelés « skoll ». (Enquête orale/Léon Wautié)


LA S.A. « CÂBLERIES DE SENEFFE »

Suite à la guerre, la société anonyme « Câbleries de Seneffe » fut reformée devant Me Camille Hauchamps, notaire à Ixelles, le 3 novembre 1921[3].

Le capital social se monte à 2.500.000 Fr. représenté par 10.000 actions.
Les fondateurs de la nouvelle société sont :
Georges-Omer Delattre, industriel, demeurant à Paris (1995 actions), administrateur délégué
Le baron Roland de Berwick, propriétaire demeurant à Paris (1550 actions)
Maurice Beckaert, industriel demeurant à Courtrai (520 actions)
Albert Wanderpepen, industriel demeurant à Etterbeek (370 actions)
Lucien Chaussette, industriel demeurant à Bruxelles (470 actions)
Jean Franck, docteur demeurant à Bruxelles (305actions)
René Greiner, Industriel demeurant à Woluwé (120 actions) [4].

La « S.A. « Câbleries de Seneffe » fut mise en liquidation par l’assemblée générale des actionnaires tenue à Bruxelles devant le notaire Van Halteren le 23 décembre 1931[5].
L’assemblée stipule que la société est dissoute anticipativement à la date du 1er janvier 1932
Le 10 mars 1932, les archives de la société sont confiées à la « S.A. des anciennes Câbleries de Seneffe, Usines de caoutchouc manufacturé et d’accumulateurs électriques ».

La société en liquidation rembourse la somme de 135 Fr. par titres tenus par les actionnaires
Les administrateurs étaient à l’époque :
Georges-Omer Delattre, industriel, demeurant à Paris
Albert Wanderpepen, industriel demeurant à Bruxelles
Maurice Beckaert, industriel demeurant à Courtrai
René Greiner, Industriel demeurant à Woluwé
Lucien Chaussette, industriel demeurant à Bruxelles
Jean Franck, docteur demeurant à Bruxelles[6].



Le personnel de la « S.A. Câbleries de Seneffe »




LES ANCIENNES CÂBLERIES DE SENEFFE – USINE DE CAOUTCHOUC

Depuis sa création en 1903, la câblerie de Seneffe produisait les fils électriques isolés au caoutchouc naturel, le département qui produisait ce produit fut probablement éclissé de la firme primordiale en 1932 et devint les « Usines de caoutchouc, manufacture et accumulateurs électriques », dirigée par Georges Delattre, administrateur délégué. Le 16 février 1932, devant Me. Van Halteren, notaire à Bruxelles comparurent :

-     La société anonyme en liquidation « Les Câbleries de Seneffe », dissoute le 23 décembre 1931, représentée par M.M Georges-Omer Delattre, et Lucien Chaussette, industriels à Bruxelles

-          Les mêmes en leur nom propre
      -          Désiré Simonart, agent industriel, demeurant à Saint-Gilles
      -          Georges Legros, directeur d’usine, demeurant à Seneffe
      -          Joseph Piron, chef de service, demeurant à Arquennes
      -          Zénon Glineur, comptable, demeurant à Feluy
      -          Edmond Clarembaux, employé demeurant à Haine-Saint-Pierre

Ils créent la société dénommée « Société Anonyme des Anciennes Câbleries de Seneffe – Usines de Caoutchouc manufacturé et d’Accumulateurs électriques » pour une durée de trente ans.
La société a pour objet toutes les opérations commerciales, industrielles et commerciales se rapportant directement ou indirectement à toutes branches de la métallurgie, de la mécanique, de la construction, de l’électricité, notamment le travail du caoutchouc et de tous produis similaires, la fabrication et la vente de ces produits.

La société s’interdit cependant essentiellement la fabrication et la vente de fils et de câbles nus ou isolés et tubes à l’usage de l’électricité et de tout ce qui se rattache.
Elle pourra toutefois, avoir en portefeuille des titres ou participations de la société française Electrofina, ou toute société française qui viendrait à succéder à cette dernière, pour autant que l’Electrofina ne vende pas en Belgique des fils ou câbles nus ou isolés et des tubes à l’usage de l’électricité et tour ce qui s’y rattache

Le capital social de monte à 250.000 Fr., représenté par 1.000 actions

Ces milles actions sont réparties comme suit :
-     La société anonyme en liquidation « Les Câbleries de Seneffe » : 993 actions
-          Georges-Omer Delattre : 1 action
-          Lucien Chaussette ; 1 action
-          Désiré Simonart : 1 action
-          Georges Legros ; 1 action
-          Joseph Piron : 1 action
-          Zénon Glineur ; 1 action
-          Edmond Clarembaux : 1 action[7]
-           

Suite à l’assemblée constitutive l’assemblée désigne au conseil d’administration, les administrateurs suivants:
-          Georges Omer Delattre, par demeurant à Paris, président du conseil et administrateur délégué
-          Maurice Beckart, industriel demeurant à Bruxelles
-          Le baron Bertrand de Berwick, propriétaire à Paris
-          Albert Wanderpepen, industriel demeurant à Etterbeek
-          René Greiner, industriel demeurant à Woluwé

Commissaire : Jean Franck, docteur, demeurant à Bruxelles[8]
L’usine produisit des articles en caoutchouc divers, tels tapis, carpettes, revêtements de sol, etc.

Le caoutchouc arrive en blocs de 100 Kg venant des Indes néerlandaises et du Congo belge. La Sneffloore achète en Amérique, en Angleterre, et surtout en France les produits chimiques et les colorants dont elle a besoin pour les fabrications d’articles industriels.
L’usine occupe environ 120 ouvriers et ouvrières, en majorité des hommes ; les femmes sont employées à «l’ébardage » (opération consistant à assurer le fini des articles). Environ 30 tonnes d’articles parachevés sortent chaque année de l’usine et sont expédiés par chemin de fer et camions dans toute la Belgique et à l’étranger.
Sa dénomination changea ensuite plusieurs fois : de « S.A. Anciennes Câbleries de Seneffe » elle muta en « S.A. Caoutchouc et Ebonite »

Les produits étaient vendus sous la marque « Seneffloor ».








[1] Annexes du Moniteur 5424/1903
[2] Annexes du Moniteur 5798/1903
[3] Annexes du Moniteur 11375/1921
[4] Annexes du Moniteur 2529/1932
[5] Annexes du Moniteur 16828/1931
[6] Annexes du Moniteur 2529/1932
[7] Annexes du Moniteur, 1926/1932
[8] Annexes du Moniteur, 1927/1932