A PROPOS DES
DEBITS DE BOISSONS A FELUY
Alain
GRAUX
S’il n’y a plus que deux cafés dans le village de Feluy, il n’en était
pas de même dans le passé. En séance du conseil communal du 11 septembre 1886,
on dit qu’il y a dans la commune 118 débits de boissons, soit un sur cinq
habitations, un sur sept hommes valides.
A la fin du XIXe siècle et début du XXe
siècle, le groupe socioprofessionnel des cabaretiers/cafetiers occupe une place
prépondérante.
Les nombreuses brasseries locales
alimentaient ces estaminets et cafés, les fermiers locaux vendaient le genièvre
qu’ils distillaient[1]
On peut constater que les débits de boissons
à consommer sur place recouvrent des réalités parfois bien différentes: cabaret,
café, estaminet, auberge, buvette, brasserie, taverne, café/estaminet,
café-restaurant etc.
Le vocable "cabaret" est le plus
fréquent, il est souvent le lieu où plusieurs professions se jouxtent (ex:
cabaretier et tailleur; cabaretier et
coiffeur, etc..). Le cabaret proprement dit ne se distinguait pas de l'atelier
ou de la salle de séjour du tenancier.
Il représente la partie la plus basse de
l'échelle des valeurs des débits de boissons.
Le café est un lieu à part entière, où est
reçu le client, dans un cadre, une atmosphère différente de l'estaminet ou du
cabaret.
Quelques articles du règlement
de police de Feluy en 1846 énoncent ;
- Les lieux
publics où l’on vend à boire, tels que les auberges, estaminets, cabarets,
seront fermés à neuf heures du soir, depuis le 1 novembre jusqu’au 31
mars, et à dix heures, depuis le 1 avril jusqu’au 31 octobre
- La cloche de
retraite sera sonnée chaque soir dans le quart d’heure qui précédera
l’heure fixée ci-dessus pour la clôture des cabarets et autres lieux
publics.
En cas de fêtes, réjouissances publiques ou en
toute autre circonstance extraordinaire, le bourgmestre pourra proroger l’heure
de retraite ou ordonner qu’elle ne soit pas sonnée.
- Les
cabaretiers et débitants de boissons, sous quelque dénomination que ce
soit, ne pourront recevoir ou tolérer aucun individu chez eux, ni y vendre
ou donner à boire après l’heure de la retraite.
- Toute
personne trouvée après l’heure de la retraite dans les auberges, cabarets
et autres lieux publics où l’on débite des boissons, sera punie de la même
peine que le chef de la maison.
- Les individus
qui se trouvent dans un état d’ivresse, sont tenus, à la première
réquisition d’un officier ou agent de police, de quitter à toute heure du
jour, les auberges, cabarets et autres lieux publics.
11. Aucun cabaretier, ou débitant de boissons, ne pourra donner à
danser ni recevoir chez lui des individus qui y feraient voir des jeux ou y
donneraient des spectacles, sans en avoir prévenu au moins 24 heures d’avance,
le bourgmestre ou l’échevin chargé de police. Ces amusements ne pourront, dans
aucun cas, se prolonger au-delà de l’heure de retraite, sans une autorisation
expresse.
Le complément presque indispensable du café
où du cabaret, est la cour où l'on permettait au client de s'adonner aux jeux:
tir à l'arc, concours de bouloir (jeu de quilles), tir à la carabine, jeu de
fléchettes, concours de chants de pinsons ou de canaris, etc.
Issus pour la grande part de la classe
ouvrière, les cabaretiers et tenanciers d'estaminets sont essentiellement
motivés par l'acquisition d'un revenu d'appoint. Ce sont principalement les
épouses des artisans et petits commerçants qui tiennent le débit de boisson
pendant que le mari s'adonne à son activité professionnelle. "In café
sins bouchon", est un lieu où l'on boit sans que se soit la
destination habituelle et dont l'enseigne est simplement le rameau d'un arbre
quelconque.
C'est aussi une activité donnant un revenu
aux personnes âgées, aux veuves, aux personnes sans ressources, à l'époque où
la pension de retraite n'existait pas. Ce type de commerce ne nécessite que peu
d'expérience ou d'apprentissage.
Le cabaret, était le lieu de rencontre des
petits bourgeois, artisans, boutiquiers, rentiers et fonctionnaires.
L’estaminet était tout à fait différent de ce qu’on connaît de nos jours, aux
murs s’affichaient les affiches notariales.
Souvent on trouvait dans le café une boîte
avec de nombreux compartiments percés d’un trou, ou l’on mettait la cagnotte
permettant des folies à la ducasse.
Liste non limitative
de cafés répertoriés :
Chemin Boulouffe
Le Manoir du Capitaine
Appart-hôtel, salle de
réception
Chemin du Bois d’Horrue
Cabaret Jacques
Rousseau (22) 1845
Cabaret
« Pierrot » Mine
LE REPOS DU CHASSEUR
Cabaret tenu par
Charles Dujacquier, cité en 1886 lors d’une vente d’arbres croissants de la
ferme de Croncul.
Chemin de la Claire Haie
LES PEUPLIERS
Restaurant tenu par Alain et Léa Nieus depuis le 26 octobre 1991
Des peintres y exposent leurs œuvres
Chemin de l’Enfer
Café
Delestienne-Stassin Juliette (n°1) 1932
Café Piron-Dieu Juliette
(n°4)
Chemin de la Rocq
Deux cafés se
situaient dans les installations de la carrière de la Rocq :
Le premier est décrit
par Germain Bauduin :
« Installé dans
ce qui était le bureau de l’ancienne carrière locale, de surface relativement
restreinte, est adossé à un terril boisé qui, tour comme le bâtiment
d’ailleurs, rappelle que nous sommes en plein dans une exploitation de pierre
de taille désaffectée...uniquement accessible par un escalier extérieur de deux
bons mètres de haut, il offre à la clientèle une vue plongeante sur tout le
site qui l’entoure…en plus du comptoir qui , à lui seul, monopolise près
du quart de la surface de la salle, un piano mécanique, cinq tables et une
bonne douzaine de chaises complètent le mobilier du café… »[2]
Le second à l’emplacement
du réfectoire de la carrière, il a prit plusieurs
dénominations :
a. La rocq
Café-dancing, camping, jeux d’enfants
Tenu par Genty Louis
B. Le Chat sauvage
Tenu par Roger Goblet
Siège de la société
de pêche « La Roche, petite Ardenne »
C. CHEZ
NICOLE
Local des pêcheurs, jeux d’enfants,
bouloir, petite restauration
CAFE DE LA MarinE
Café Genty
Chemin de la Tourette
Café Aigrisse-Dumeunier
Anne 1932
Créquion
Cabaret Nicolas Bouret
(n°6) 1835
Equipée
Estaminet veuve Albert
Derideau
Nicolas Hainaut et café Jules
Havaux 1900
Grand-place
LA BELLE VUE (n° 8)
Tenu par Bougard
Stanislas Vanderlinden et Bougard
Anna 1929-19..
Raoul Debolle 1955
Théo Peeters 1972
Marcelle Wallemme 1979
Jacques et Yolande 1982
Siège de l’Amicale des
combattants de 1914-1918 (1919-1939)
Café Aimé et Léontine Dediste
(n°10) (1972) et ensuite Renée Glineur
LES ARTS (n°12)
Tenu par Jules
Castiaux 1900-1914
Marc Vangheest et Césarine Pauwels 1929-1964
Goumet François et Andréa Stevent 1965-1972
Willy et Maryse
Gusciglio Giovanna 2000-2018
Local du jeu de balle pelote
Cabaret Dieudonné
Gaudy (n°13)
Café Huon (n° 14) 1930
CAFE DES ARCHERS (n°15 ?)
Des cartes postales
montrent le Café des Archers, vers 1910
Café tenu par Léon
Franquet (1914)
« Divine du
Créquion »
Cabaret Ernest Renard
(n°17, devenu la pharmacie) 1835
Café Bassée
CERCLE SAINTE ALDEGONDE (n°18)
Le projet de créer un
Cercle catholique est réalisé vers 1899 dans une belle maison bâtie en 1852 par
Emmanuel de Lalieux. Une salle des fêtes est construite à l’arrière du
bâtiment.
Léon Marcil achète le
bâtiment en 1985, le café est maintenu jusqu’en 1988.
Siège de la
« Société philharmonique » (1892-1920)
De la société de gymnastique
« La Feluysienne » (1900-1910)
du cercle dramatique « Sainte
Aldegonde »
du cercle dramatique
« Notre-Dame de Bonsecours » (1928-
1949)
du cercle dramatique « Les
Volontaires Feluysiens » (1913)
PERRON
Cercle catholique
Sainte Aldegonde devenu « Le Perron »
Siège de la société de
gymnastique « Joie et Santé »
de la société de billard «Le Perron » (1974)
de la société des archers
« Saint-Sébastien »
« Vie Féminine »
Tenu par Zénon Gilmont
Léon Marcil 1976
Cafe du pUN’CH (n°22)
Le café dit du « Punt’ch »
(sobriquet de Florian Meurice) se situait sur la place à une date indéterminée,
Au nombre des
organisations que ce café hébergeait, on trouve un Cercle de libres penseurs qui comptait 30 membres en 1907 et dont
seul subsiste aujourd’hui le drapeau (1900). C’est là que furent créés les
premières organisations socialistes ; la section locale du P.O .B. (1886) la
Ligue Ouvrière (1886) et la société mutuelle La Sociale (1892). Une société d’art dramatique y faisait déjà
florès.
Devenu café
LES ARCHERS
Café et salle des
fêtes
Tenu par Florian Meurice 1900-1914
Léocadie Lechien 1930-1948
Florent Havaux et
Mariette Duquenne 1964-1967
local des Archers de Saint-Sébastien
local des archers « Les Ménapiens (1930
local de la société colombophile « La Feluysienne » (1923-1962)
société de musique « La Lyre »
(1940-1949)
cercle dramatique «La Liberté Feluysienne » (1900-1914)
cercle dramatique «Les Cercles réunis » (1914-1919)
Cabaret Dieudonné
Gaudy, cité en 1818
Grand-rue
Cabaret Antoine
Lechien (2A) 1835
LES FOUGERES (2A)
Restaurant tenu par M.
et Mme Alain Perniaux 1995
Michael ..
Actuellement
brasserie-pizzeria
Café DE LA
COMMUNE (n°4)
Cité en 1958
Tenu par Devrieze
Louis Havaux et Victoria
Baudoux
Janssens Oscar et Julienne Quinif
AU BON VIVANT (n°9)
Tenu par Marcel Havaux
et Louise Aigrisse
CAFE A LA MALICE (n° 19)
Tenu par Léandre
Brancart avant 1914, il est repris ensuite par son fils Raoul Brancart dit
Papioul (cité 1955), et son épouse Marguerite Demaret qui continua le maintien
du café à la mort de son mari jusqu’en 1964.
Une ducasse était
organisée chaque année par les tenanciers.
La façade de la maison
porte toujours l’enseigne de « La Malice ».
MAISON DU PEUPLE (n°22)
Le 15 mars 1909, devant le notaire Delhaye,
de Feluy, Octave Petit vendit l’entièreté de la propriété à la société
coopérative L’Union Feluysienne qui y
installa la Maison du Peuple.
Quelques
Feluysiens, la plupart tailleurs de pierres, décident d’entamer les fondations
d’une salle qui devait leur servir de lieu de rencontre. En 1910, la salle des
fêtes était bâtie en annexe du bâtiment principal et l’inauguration eut lieu
dans la joie générale.
En 1978, après
avoir subi d’importants travaux de rénovation et de sécurité, la salle des
fêtes restaurée fut réouverte lors d’une manifestation grandiose, en présence
du ministre Jacques Hoyaux, des députés André Baudson et Jean-Claude Van
Cauwenberghe, du député permanent Philippe Busquin et de nombreuses
personnalités provinciales et communales.
A cette occasion, furent organisées des
animations dont se souviennent encore nos anciens : un spectacle du
« Ballet royal de Wallonie », un concert de l’Harmonie Socialiste,
des prestations de la chorale socialiste « La Fraternité » de
Frameries. De petits gobelets en grès, vendus en ce jour mémorable, garnissent
encore les vitrines des sympathisants de l’époque.
Les gérants successivement engagés par l’A.S.B.L. l’Union Feluysienne
furent
Désiré Denis et Marie Colinet (1910-1923)
Louis Hiernaux et Louise Aigrisse (1922-1944)
Decaluwe Léon et Charlier Berthe (1945- )
Raoul Bauduin et Rosée Delhaye ( -1955)
Vandenbulke Raymond et Cottels Georgette (1955-
)
Dubuisson Lucienne ( -1960)
Deruyck Cyrille et Fernande (1960-1963)
Il
créa un berceau de tir à l’arc sous la salle des fêtes.
Decraecker et Demaret (1963-1964)
Janssens Florent et Dubois Marie-José (1964-1967)
Sauvage Armand et Delferrière Lucienne (1967-1969)
Verly Adelin et Janssens Jacqueline (1969-1969)
Carmen Sauvage et Georges Roland (1970-1987)
Carmen Sauvage s’investit
beaucoup dans l’organisation des « Vieux pensionnés ».
Herrebrandt Michèle et Dejean Claudy (1987-1989)
Darquennes Chantal et Couder Rudy (1989-1990)
Darquennes Willem et Arquin Georgette (1990-1993)
Decraecker Mireille (1994-1997)
Tumson Henri (1997-20..)
Siège du Cercle
horticole et de petit élevage (1922-2004)
De la Centrale
d’Education ouvrière (1920-1969)
des Archers du Peuple
des Arsouyes, société
folklorique (1923-1973)
devenue société de
gilles (1974
de l’Harmonie l’
«Avenir », fanfare (1911-1985)
de la Maison des Jeunes (1969-2001)
du Billard Club Feluysien (1970-1982)
« Ciné Feluy »
(1950-1966)
Mutuelle
des « Femmes
Prévoyantes » (1944-2010)
société de pêche «La
Carpe d’Or »
Amicale des pensionnés
Café Henri Brichard-Cornet (1902)
Marie Brichard
(1877-1975), épouse du bourgmestre Henri Delbruyère- (n°26) 1929-1932
Local des « Ouistitis »,
club burlesque
Café Victor Dubois
Cabaret Philippe
Seutin (48) 1835
Hameau Saint-Georges
CAFE SAINT-GEORGES
Café (avec bouloir et piano automatique) et
épicerie tenu par Joseph et Louisa de 1920 à 1936
Rue de Crombize
AU REPOS DE LA MONTAGNE (n°23)
Marie Wezel dite
« El Grosse Camille » veuve Leclercq 1929-1932
Cabaret Jean-Baptiste
Vinqueur (n°26)
D’JOBIN (n° 38)
Arthur Henneau dit
« D’Jobin »
Café Arcoly (actuelle
boulangerie)
SALON DU PETIT MOULIN
« Salon Debecker »
AU PONT SAUTE (n°40)
Local du club de balle pelote asssise
Local du club de
pêcheurs « La Roche, petite
Ardenne »
Rue de la Baronne (Ex Chaussée de Nivelles)
Café Marguerite
Demaret-Henneau (n°27)
Rue des Quatre Jalouses (Ex rue de la Gare)
Le lieu-dit rappelle
le souvenir de quatre cafés qui se trouvaient à cet endroit fort fréquenté vu la
proximité de la gare, de la sucrerie/cartonnerie, des chantiers de pierre de
taille.
Ces cabaretières
s’épiaient et rivalisaient pour attirer le client
Café Germain Caty (1A)
tenu par son épouse Yvonne Gilson
CAFE DU COMMERCE (n°28)
A proximité de la gare
Hôtel et café tenu par
Rita Goncette
Rue Norbert Cloquet (Ex rue du Pont Scaron)
CAFE DU LURON (n°10)
Oscar Debecker et Lydia Marcil
CAFE DU BOSSU (n°26)
Charlier-Jacqmin Emilie 1932
Gabrielle Charlier
Rue Saint-Antoine
Cabaret François Ergot
(21) au hameau St-Antoine
CHAUDE FINE
Estaminet tenu par Joséphine G. dite « T’Chaude Fine » vers
1875-1880 au hameau Saint-Antoine, celle-ci était une receleuse. Son
établissement était le repère de la Bande
du Centre, groupe de malfrats. Elle fut gravement compromise dans le
retentissant procès qui eut lieu en juillet 1894, où Joséphine G. (56 ans) et son mari Eugène
D. (43 ans) sont condamnés
Rue Saint-Ethon
Café Bourleau (n°36)
Rue Victor Rousseau
Cafe de DU PROGRES
Tenu par Victor Moreau
vers 1900. L’enseigne de ce café sur redécouverte récemment.
Café Alexandre Pietin
et Louison Piron (n°9) 1929-1947
LE FOUR COULANT
Hôtel très prospère au
temps de l’activité des carrières, où l’on y logeait dit-on « 40 personnes à pieds et à cheval »
(Auguste Housiaux, enquête orale)
VAL MARIE (n° 35)
Tenu par Victor Horlet
et Micheline … (1963-…)
M. et Mme Dubry
Restaurant devenu :
LA FLEUR DE SEL
Restaurant tenu par
Jean-Philippe Querton
Rue Winckel
Café Descamps
Jeu de bouloir
Ruelle David
CAFE MONTOIS
Tenu par Camille Legrand, tailleur et cafetier 1900
Rue Gaston Baudoux (Ex nouveau chemin)
Café Marie Monty (n°9)
1929
Café Marie-Louise Dedecker-Flamant
(n°13) 1929
Nie-Pré (n°4, quai Bousingault)
CAFE DU QUAI
Tenu par Frédéric
Delattre, café avec piano mécanique
Devenu café :
AU MARTIN PECHEUR (n°1)
Joseph « El
D’Jozy » et Ida Lepomme
Place du Petit-Moulin
HENNEAU/ EUCHAMPS
Henneau-Derideau Anna
(n° 14) 1929
Joseph Hennau dit
« D’Jobin)
Léonie Euchamps dite
« Perruque »
Café Robert Mosselman
et Alena Moriau (n° 10) depuis le 30-3-1927, autrefois usine Toussaint
Café Juliette Wezel
Export -Bock- Gueuze
Tienne à Coulons
Cabaret Eugénie Tinsy,
veuve Dubois (n°5) 1929
Cafés cités sans lieu défini :
Café Daubioul (1899)
Petit scou
Lorsque vient le soir,
toute la jeunesse se rend au Petit scou,
ou, dans une cour étroite et peu profonde au-dessus de laquelle est tendue une
toile, on danse, où plutôt on s’écrase, jusqu’au moment de reprendre le train[3].