Claudine
Delbruyère-Debelle
La Sécurité est un élément important
dans la vie de tous les jours, et les incendies et autres catastrophes en
constituent les aléas. Le service des Pompiers fait partie de la Sécurité civile belge.
La
Sécurité civile belge est
l'organisme chargé de la protection et de l'aide à la population en Belgique.
Elle est divisée en trois branches :
- Une branche administrative - la
direction générale.
- Les services régionaux d'incendie,
corps des sapeurs-pompiers.
- La protection civile.
Tous
dépendent du Service public fédéral Intérieur belge (anciennement ministère de
l'Intérieur), excepté l'aspect aide médicale urgente (dite : les « Ambulances
»), et le corps de sapeurs-pompiers qui lui, dépend du Service public fédéral
Santé publique.
La
Sécurité civile belge est composée de 19.000 hommes et femmes, professionnels,
volontaires et agents administratifs.
Nous
nous pencherons dans cet article, sur le corps des sapeurs-pompiers.
Les
pompiers assurent les missions d'urgence en cas d'incendie, d'accidents, de
catastrophes, etc. (Missions classiques des pompiers), mais aussi les missions
d'aide médicale urgente (ambulances urgentes).
Ils sont
repartis en 34 zones de secours depuis Ia réforme de la sécurité civile entrée
en vigueur en 2014 et sont environ au nombre de 17.000, volontaires et
professionnels confondus, répartis dans les 251 anciens services régionaux
d'incendie."
Petite histoire des pompiers en Belgique
Les
premiers corps de sapeurs-pompiers à proprement parler apparaissent dans les
villes autour de la fin du 18e siècle. Citons, par exemple, le corps des
pompiers de Bruxelles créé le 15 août 1800, alors que la Belgique n'existe pas
encore en tant qu’état indépendant.
Les
communes ne disposant pas de services de pompiers, s'accordent alors avec leurs
voisines pour en bénéficier, moyennant généralement une compensation
financière. Les grandes villes (Bruxelles, Anvers, Liège, Gand etc.) se dotent
petit à petit de corps professionnels, tandis que multitude de corps
volontaires apparaissent dans certaines communes rurales.
De grandes catastrophes surviennent aux
cours des temps et peu à peu, des lois sont instaurées pour améliorer le
fonctionnement des services. II faut rappeler, entre autres, dans notre pays,
l'incendie du « Bois du Cazier » en 1956, l'incendie de « l’ Innovation » à
Bruxelles en 1967, la catastrophe de « Ghislenghien », le 30 juillet 2004.
Chaque fois, des réglementations nouvelles sont instaurées en vue de
perfectionner la protection des travailleurs et de la population.
La première loi régissant réellement
l'organisation des services d'incendie en Belgique est celle du 31 décembre
1963. Elle fut complétée par l'arrêté royal du 8 novembre 1967 précisant les
responsabilités des gouverneurs de province, des bourgmestres et des chefs de
corps. II définit également les divisions en catégories (C, X, Y, ou Z) des
différents services régionaux d'incendie (SRI), qui est la dénomination officielle
de l'époque. (Communaux.)
En 1964, la loi du 8 juillet instaure la
mise en place du numéro d'appel "900", pour l'aide médicale urgente,
mais qui sera également utilisé pour contacter les services de pompiers. Sont
alors créés 16 centrales de réception d'appels, pour couvrir les 40 zones
téléphoniques du pays et redistribuer les appels d'urgence vers les casernes
territorialement compétentes.
En 1987, le numéro d'urgence devient le «
100 » et sera petit à petit remplacé par le numéro d'urgence européen « 112 »,
au début des années 2000.
Pour combler encore les lacunes dans
l'organisation des secours en Belgique, une loi sur la sécurité civile du 15
mai 2007 qui divise le pays en 34 zones de secours à l'instar de celui des
zones de police. Certaines zones commencent alors à former des pré-zones opérationnelles (P,Z,O,) afin
de mettre en place les différents changements que la loi impose. Cette loi sera
suivie par plusieurs autres ainsi que par des arrêtés royaux qui fixent les
modalités pratiques et techniques.
L'organisation des secours se fait
actuellement au niveau communal et provincial bien que les services d'incendie
soient une compétence fédérale. Ainsi, chaque entité (commune, province, état)
a une part à jouer dans l'organisation des pompiers et participe financièrement
au fonctionnement des services de secours.
Les services d'incendie belges sont placés
sous l'autorité du Bourgmestre de la commune dans laquelle se trouve le
service. Ce dernier est donc légalement le responsable des pompiers. Bien
entendu, sur le terrain et en pratique, c'est le commandant du service qui est
responsable de la direction des opérations et de Ia gestion de son service. Le
Bourgmestre a l'obligation de protéger sa commune et ses habitants contre le
feu et les catastrophes, donc de se munir d'un service de pompiers ou de passer
un accord avec la commune la plus proche disposant d'un service d'incendie,
afin que celui-ci couvre le territoire de la commune qui n'en dispose pas.
Le gouverneur de la province fixe les communes
d'implantation et la composition des services. Dans certaines provinces, Ia
province intervient également dans l‘achat et le financement de matériel et de
véhicules. De plus, les centres de formations des pompiers et des ambulanciers
sont généralement organisés à l'échelle provinciale.
L’état fédéral intervient dans le
financement et l‘achat de matériel (notamment via des marchés globaux) ainsi
que dans les différentes législations déterminant les
règles générales des services d'incendie (comme les différentes missions à
effectuer etc.). Deux ministères sont concernés par les services d'incendie :
le service public fédéral Intérieur pour les pompiers à proprement parler et le
service public fédéral Santé publique pour tout ce qui concerne l'aide médicale
urgente (les ambulances).
Cependant les dotations de l'état étant
généralement insuffisantes, les communes (et parfois les provinces) doivent
régulièrement intervenir pour compléter le matériel des casernes afin de
maintenir les services dans un état de fonctionnement acceptable. C'est là tout
l'atout de la réforme de la sécurité civile de 2014, qui permettra, entre
autres, un meilleur investissement du fédéral, une décharge financière des
communes et une meilleure répartition des moyens, via le système des zones de
secours.
Numéros d'appel
Le premier fut instauré dans les années
1960 :
•
Le « 900 » : dès l'apparition du téléphone, ce moyen s'avéra plus
qu'efficace pour prévenir les secours en cas de sinistre. Au départ, chaque
caserne disposait de son propre numéro. En 1959, la première centrale d'appels
unifiés vit le jour à Anvers faisant office de centrale test. Cinq années plus
tard, la loi relative à l'aide médicale urgente (A.M.U., autrement dit les
ambulances urgentes, gérée également par les pompiers) instaure le « 900 »
comme numéro unique partout dans le Royaume.
•
Le « 100 » : le 30 octobre 1987, le « 100 » est choisi comme nouveau
numéro unique pour les pompiers et les ambulances. Ce changement est notamment
dû aux normes européennes voulant que le numéro des secours dans l'Union
commence par le chiffre 1 ».
•
Le « 112 » : les pompiers et les ambulances
et l’aide policière.
•
Le « 101 » : l’Aide policière d'urgence en
Belgique.
•
Appelez le 1722 en cas de tempête ou d'inondation.
Le
numéro 112, est, comme ses prédécesseurs, gratuit. II peut être composé de
n'importe quel téléphone, même d'un téléphone portable ne disposant pas de
carte SIM. Les centrales d'appels de secours actuelles reconnaissent également
certains numéros d'appel "internationalement connus" comme le numéro américain 911, qui fonctionne
en Belgique.
La fonction de pompier
requiert une formation très poussée dans la lutte à mener contre le feu, et
leur équipement doit être sérieusement adapté aux différentes circonstances à
affronter. Récemment, certaines casernes ont reçu des tenues spéciales, propres
à protéger davantage les hommes du feu : des tenues d'incendie « anti cancer ».
En effet, trois zones de secours en Wallonie (Liège, Namur,
Wallonie picarde) ont décidé d'équiper leurs pompiers de tenues d'interventions
flambant neuves. Elles seront jaunes et, surtout, permettront d'éviter au
maximum les contacts entre l'homme du feu et son équipement contaminé par
diverses particules lors des interventions. Particules qui, d'après différentes
études, accentuent largement les risques de cancer.
Dans la zone à Seneffe, le service est préparé aux interventions
dans le zoning industriel dit « de Feluy », zone « Seveso », en l'occurrence !
A
plusieurs reprises, des accidents se sont produits dans le zoning ou dans
d'autres entreprises, ou même dans d'autres cas au sein de nos villages et les
pompiers sont intervenus avec compétence, comme partout ailleurs dans le pays,
et partout dans le monde ou ce service existe.
En 2019, un article d'un journal de la région
relatait il y a quelque temps le fait divers suivant
« Un chauffeur de poids lourd néerlandais a volontairement
incendié une voiture a Houdeng, près de La Louvière.
II a été privé de liberté et entendu par un magistrat mercredi, a indiqué
le parquet de Mons. L'incident s'est produit mardi soir sur la plateforme
logistique de Garocentre à Houdeng ou les manifestants en gilets jaunes mènent
des actions depuis plusieurs jours. Un camionneur néerlandais a incendié Ia
voiture d'un des manifestants, a indiqué la presse locale.
Le parquet de Mons, qui
a confirmé les faits, a précisé que l'incendie a été rapidement maîtrisé. Le
suspect a été privé de liberté et entendu mercredi par un magistrat assisté
d'un interprète. »
Au sein du personnel du
Service des pompiers, des femmes s'investissent tout autant que les hommes :
nous leurs rendons hommage et leur consacrons quelques lignes avec énormément
de respect.
Aurélie Meunier a 25
ans travaille depuis trois ans comme pompier professionnel à Braine-le-Comte.
Mais qu'est-ce qui a donné, a cette jeune fille, l'idée de faire un métier qui
a priori est réservé aux hommes ?
J’ai beaucoup côtoyé de pompiers en intervention de par mon
ancienne profession. Cela a dû m'influencer. Très jeune déjà je voulais entrer
à la Croix-Rouge. Ce métier est une véritable passion, je crois qu'on peut le
dire », explique-t-elle.
Passionnée,
elle l’est, et rien ne l'empêche de vivre sa vie professionnelle de manière
épanouie. Malgré le faible pourcentage de femmes exerçant ce métier, la
discrimination n'a pas lieu d'être. Dans la caserne d'Aurélie, elles sont trois
femmes sur un effectif complet de 65 et
c'est beaucoup, précise-t-elle. Nous
sommes tous sur le même pied d’égalité, je fais tout comme les hommes, j'ai les
mêmes brevets, je participe à toutes les sortes d’interventions ».
Et elle en a des brevets, elle
est même spécialisée dans les incendies d'avion. « Je me suis tout d'abord retrouvée à l'aéroport de Charleroi. J'ai
appris à intervenir sur les incendies d'avions. J'ai également passé un brevet
au Canada dans cette discipline. Je suis également dans l'armée belge une
formation continue à la base de Florennes », explique Aurélie.
Mais
qu'est-ce qui impressionne encore, cette héroïne des temps modernes ? « C’est toujours ce qui touche aux enfants.
Ça c'est certain. Par contre, cet été, je suis allée dans les Pyrénées
orientales lutter contre des feux de forêt. C'est le plus impressionnant, c'est
la folie, c'est difficilement explicable. Les pompiers français ont des
techniques particulières, ils les maîtrisent parfaitement ».
Et la peur dans tout
cela, a-t-elle déjà eu peur de perdre la vie ? « Pas pendant l'intervention, on n'a pas le temps d'y penser. Après,
c'est vrai qu’on y réfléchit un peu plus. Mais ce sont les aléas des
interventions », poursuit Aurélie.
Et à
toutes celles qui voudraient suivre son exemple, Aurélie donne un dernier
conseil : ne le faites pas, si c'est
uniquement pour vous mesurer aux hommes. II faut faire ce métier par passion ».
En voilà un bon conseil.
Certaines
casernes sont disposées à accueillir des femmes dans leurs effectifs, encore
faut-il que les bâtiments soient équipés pour organiser cet accueil dans les
meilleures conditions. Comme dans tous les domaines, il faut heureusement
constater les investissements féminins au sein de fonctions anciennement
réservées aux hommes, et dans la fonction de pompier, fonction particulièrement
à risques certains, on peut compter quelques exemples de courageuses qui s'y
impliquent résolument.
Exposition
à Arquennes de la Maison de la Mémoire ayant pour thème « Les pompiers d'hier à
aujourd'hui »,
La Maison de la Mémoire de l'Entité de Seneffe met en évidence, en
même temps que la bravoure des pompiers, l'évolution des moyens, du matériel et
du fonctionnement de ce service tellement utile dans l'histoire de nos régions
et d'ailleurs.
De nombreux incendies
se sont produits dans l'Entité de Seneffe, tous ont provoqué des dégâts
considérables et même, malheureusement, des mortalités !
L'exposition consacre
un volet particulier où sont rappelés quelques incidents particulièrement
malheureux qui ont marqué la mémoire des concitoyens des villages de l’entité :
incendies mortels chez des particuliers, celui du château Scaron à Feluy, de
l'Alcazar à Arquennes.