vendredi 8 mai 2020

HOMMAGE À NOS POMPIERS


                                                                        Claudine Delbruyère-Debelle
            La Sécurité est un élément important dans la vie de tous les jours, et les incendies et autres catastrophes en constituent les aléas. Le service des Pompiers fait partie de la Sécurité civile belge.
La Sécurité civile belge est l'organisme chargé de la protection et de l'aide à la population en Belgique. Elle est divisée en trois branches :
-           Une branche administrative - la direction générale.
-           Les services régionaux d'incendie, corps des sapeurs-pompiers.
-           La protection civile.
Tous dépendent du Service public fédéral Intérieur belge (anciennement ministère de l'Intérieur), excepté l'aspect aide médicale urgente (dite : les « Ambulances »), et le corps de sapeurs-pompiers qui lui, dépend du Service public fédéral Santé publique.
La Sécurité civile belge est composée de 19.000 hommes et femmes, professionnels, volontaires et agents administratifs.
Nous nous pencherons dans cet article, sur le corps des sapeurs-pompiers.
Les pompiers assurent les missions d'urgence en cas d'incendie, d'accidents, de catastrophes, etc. (Missions classiques des pompiers), mais aussi les missions d'aide médicale urgente (ambulances urgentes).
Ils sont repartis en 34 zones de secours depuis Ia réforme de la sécurité civile entrée en vigueur en 2014 et sont environ au nombre de 17.000, volontaires et professionnels confondus, répartis dans les 251 anciens services régionaux d'incendie."

Petite histoire des pompiers en Belgique
Les premiers corps de sapeurs-pompiers à proprement parler apparaissent dans les villes autour de la fin du 18e siècle. Citons, par exemple, le corps des pompiers de Bruxelles créé le 15 août 1800, alors que la Belgique n'existe pas encore en tant qu’état indépendant.
Les communes ne disposant pas de services de pompiers, s'accordent alors avec leurs voisines pour en bénéficier, moyennant généralement une compensation financière. Les grandes villes (Bruxelles, Anvers, Liège, Gand etc.) se dotent petit à petit de corps professionnels, tandis que multitude de corps volontaires apparaissent dans certaines communes rurales.
De grandes catastrophes surviennent aux cours des temps et peu à peu, des lois sont instaurées pour améliorer le fonctionnement des services. II faut rappeler, entre autres, dans notre pays, l'incendie du « Bois du Cazier » en 1956, l'incendie de « l’ Innovation » à Bruxelles en 1967, la catastrophe de « Ghislenghien », le 30 juillet 2004. Chaque fois, des réglementations nouvelles sont instaurées en vue de perfectionner la protection des travailleurs et de la population.
La première loi régissant réellement l'organisation des services d'incendie en Belgique est celle du 31 décembre 1963. Elle fut complétée par l'arrêté royal du 8 novembre 1967 précisant les responsabilités des gouverneurs de province, des bourgmestres et des chefs de corps. II définit également les divisions en catégories (C, X, Y, ou Z) des différents services régionaux d'incendie (SRI), qui est la dénomination officielle de l'époque. (Communaux.)
En 1964, la loi du 8 juillet instaure la mise en place du numéro d'appel "900", pour l'aide médicale urgente, mais qui sera également utilisé pour contacter les services de pompiers. Sont alors créés 16 centrales de réception d'appels, pour couvrir les 40 zones téléphoniques du pays et redistribuer les appels d'urgence vers les casernes territorialement compétentes.
En 1987, le numéro d'urgence devient le « 100 » et sera petit à petit remplacé par le numéro d'urgence européen « 112 », au début des années 2000.
Pour combler encore les lacunes dans l'organisation des secours en Belgique, une loi sur la sécurité civile du 15 mai 2007 qui divise le pays en 34 zones de secours à l'instar de celui des zones de police. Certaines zones commencent alors à former des pré-zones opérationnelles (P,Z,O,) afin de mettre en place les différents changements que la loi impose. Cette loi sera suivie par plusieurs autres ainsi que par des arrêtés royaux qui fixent les modalités pratiques et techniques.
L'organisation des secours se fait actuellement au niveau communal et provincial bien que les services d'incendie soient une compétence fédérale. Ainsi, chaque entité (commune, province, état) a une part à jouer dans l'organisation des pompiers et participe financièrement au fonctionnement des services de secours.
Les services d'incendie belges sont placés sous l'autorité du Bourgmestre de la commune dans laquelle se trouve le service. Ce dernier est donc légalement le responsable des pompiers. Bien entendu, sur le terrain et en pratique, c'est le commandant du service qui est responsable de la direction des opérations et de Ia gestion de son service. Le Bourgmestre a l'obligation de protéger sa commune et ses habitants contre le feu et les catastrophes, donc de se munir d'un service de pompiers ou de passer un accord avec la commune la plus proche disposant d'un service d'incendie, afin que celui-ci couvre le territoire de la commune qui n'en dispose pas.
Le gouverneur de la province fixe les communes d'implantation et la composition des services. Dans certaines provinces, Ia province intervient également dans l‘achat et le financement de matériel et de véhicules. De plus, les centres de formations des pompiers et des ambulanciers sont généralement organisés à l'échelle provinciale.
L’état fédéral intervient dans le financement et l‘achat de matériel (notamment via des marchés globaux) ainsi que dans les différentes législations déterminant les règles générales des services d'incendie (comme les différentes missions à effectuer etc.). Deux ministères sont concernés par les services d'incendie : le service public fédéral Intérieur pour les pompiers à proprement parler et le service public fédéral Santé publique pour tout ce qui concerne l'aide médicale urgente (les ambulances).
Cependant les dotations de l'état étant généralement insuffisantes, les communes (et parfois les provinces) doivent régulièrement intervenir pour compléter le matériel des casernes afin de maintenir les services dans un état de fonctionnement acceptable. C'est là tout l'atout de la réforme de la sécurité civile de 2014, qui permettra, entre autres, un meilleur investissement du fédéral, une décharge financière des communes et une meilleure répartition des moyens, via le système des zones de secours.


Numéros d'appel
Le premier fut instauré dans les années 1960 :
                    Le « 900 » : dès l'apparition du téléphone, ce moyen s'avéra plus qu'efficace pour prévenir les secours en cas de sinistre. Au départ, chaque caserne disposait de son propre numéro. En 1959, la première centrale d'appels unifiés vit le jour à Anvers faisant office de centrale test. Cinq années plus tard, la loi relative à l'aide médicale urgente (A.M.U., autrement dit les ambulances urgentes, gérée également par les pompiers) instaure le « 900 » comme numéro unique partout dans le Royaume.

                    Le « 100 » : le 30 octobre 1987, le « 100 » est choisi comme nouveau numéro unique pour les pompiers et les ambulances. Ce changement est notamment dû aux normes européennes voulant que le numéro des secours dans l'Union commence par le chiffre 1 ».
      Le « 112 » : les pompiers et les ambulances et l’aide policière.
      Le « 101 » : l’Aide policière d'urgence en Belgique.
      Appelez le 1722 en cas de tempête ou d'inondation.
Le numéro 112, est, comme ses prédécesseurs, gratuit. II peut être composé de n'importe quel téléphone, même d'un téléphone portable ne disposant pas de carte SIM. Les centrales d'appels de secours actuelles reconnaissent également certains numéros d'appel "internationalement connus"  comme le numéro américain 911, qui fonctionne en Belgique.
La fonction de pompier requiert une formation très poussée dans la lutte à mener contre le feu, et leur équipement doit être sérieusement adapté aux différentes circonstances à affronter. Récemment, certaines casernes ont reçu des tenues spéciales, propres à protéger davantage les hommes du feu : des tenues d'incendie « anti cancer ».
En effet, trois zones de secours en Wallonie (Liège, Namur, Wallonie picarde) ont décidé d'équiper leurs pompiers de tenues d'interventions flambant neuves. Elles seront jaunes et, surtout, permettront d'éviter au maximum les contacts entre l'homme du feu et son équipement contaminé par diverses particules lors des interventions. Particules qui, d'après différentes études, accentuent largement les risques de cancer.
Dans la zone à Seneffe, le service est préparé aux interventions dans le zoning industriel dit « de Feluy », zone « Seveso », en l'occurrence !
A plusieurs reprises, des accidents se sont produits dans le zoning ou dans d'autres entreprises, ou même dans d'autres cas au sein de nos villages et les pompiers sont intervenus avec compétence, comme partout ailleurs dans le pays, et partout dans le monde ou ce service existe.
 En 2019, un article d'un journal de la région relatait il y a quelque temps le fait divers suivant
« Un chauffeur de poids lourd néerlandais a volontairement incendié une voiture a Houdeng, près de La Louvière.
II a été privé de liberté et entendu par un magistrat mercredi, a indiqué le parquet de Mons. L'incident s'est produit mardi soir sur la plateforme logistique de Garocentre à Houdeng ou les manifestants en gilets jaunes mènent des actions depuis plusieurs jours. Un camionneur néerlandais a incendié Ia voiture d'un des manifestants, a indiqué la presse locale.
Le parquet de Mons, qui a confirmé les faits, a précisé que l'incendie a été rapidement maîtrisé. Le suspect a été privé de liberté et entendu mercredi par un magistrat assisté d'un interprète. »
Au sein du personnel du Service des pompiers, des femmes s'investissent tout autant que les hommes : nous leurs rendons hommage et leur consacrons quelques lignes avec énormément de respect.
Aurélie Meunier a 25 ans travaille depuis trois ans comme pompier professionnel à Braine-le-Comte. Mais qu'est-ce qui a donné, a cette jeune fille, l'idée de faire un métier qui a priori est réservé aux hommes ?
J’ai beaucoup côtoyé de pompiers en intervention de par mon ancienne profession. Cela a dû m'influencer. Très jeune déjà je voulais entrer à la Croix-Rouge. Ce métier est une véritable passion, je crois qu'on peut le dire », explique-t-elle.
Passionnée, elle l’est, et rien ne l'empêche de vivre sa vie professionnelle de manière épanouie. Malgré le faible pourcentage de femmes exerçant ce métier, la discrimination n'a pas lieu d'être. Dans la caserne d'Aurélie, elles sont trois femmes sur un effectif complet de 65 et c'est beaucoup, précise-t-elle. Nous sommes tous sur le même pied d’égalité, je fais tout comme les hommes, j'ai les mêmes brevets, je participe à toutes les sortes d’interventions ».
Et elle en a des brevets, elle est même spécialisée dans les incendies d'avion. « Je me suis tout d'abord retrouvée à l'aéroport de Charleroi. J'ai appris à intervenir sur les incendies d'avions. J'ai également passé un brevet au Canada dans cette discipline. Je suis également dans l'armée belge une formation continue à la base de Florennes », explique Aurélie.
Mais qu'est-ce qui impressionne encore, cette héroïne des temps modernes ? « C’est toujours ce qui touche aux enfants. Ça c'est certain. Par contre, cet été, je suis allée dans les Pyrénées orientales lutter contre des feux de forêt. C'est le plus impressionnant, c'est la folie, c'est difficilement explicable. Les pompiers français ont des techniques particulières, ils les maîtrisent parfaitement ».
Et la peur dans tout cela, a-t-elle déjà eu peur de perdre la vie ? « Pas pendant l'intervention, on n'a pas le temps d'y penser. Après, c'est vrai qu’on y réfléchit un peu plus. Mais ce sont les aléas des interventions », poursuit Aurélie.
Et à toutes celles qui voudraient suivre son exemple, Aurélie donne un dernier conseil : ne le faites pas, si c'est uniquement pour vous mesurer aux hommes. II faut faire ce métier par passion ». En voilà un bon conseil.
Certaines casernes sont disposées à accueillir des femmes dans leurs effectifs, encore faut-il que les bâtiments soient équipés pour organiser cet accueil dans les meilleures conditions. Comme dans tous les domaines, il faut heureusement constater les investissements féminins au sein de fonctions anciennement réservées aux hommes, et dans la fonction de pompier, fonction particulièrement à risques certains, on peut compter quelques exemples de courageuses qui s'y impliquent résolument.




Exposition à Arquennes de la Maison de la Mémoire ayant pour thème  « Les pompiers d'hier à aujourd'hui »,
La Maison de la Mémoire de l'Entité de Seneffe met en évidence, en même temps que la bravoure des pompiers, l'évolution des moyens, du matériel et du fonctionnement de ce service tellement utile dans l'histoire de nos régions et d'ailleurs.
De nombreux incendies se sont produits dans l'Entité de Seneffe, tous ont provoqué des dégâts considérables et même, malheureusement, des mortalités !
L'exposition consacre un volet particulier où sont rappelés quelques incidents particulièrement malheureux qui ont marqué la mémoire des concitoyens des villages de l’entité : incendies mortels chez des particuliers, celui du château Scaron à Feluy, de l'Alcazar à Arquennes.