dimanche 2 décembre 2018

INVENTAIRE DE RENISSART EN L'AN 6 DE LA REPUBLIQUE FRANCAISE



INVENTAIRE DE RENISSART EN L'AN 6 DE LA REPUBLIQUE FRANCAISE

                                                                                                                            Alain Graux



Comme tous les biens ecclésiastiques, le prieuré de Renissart, fut placé sous séquestre sous le régime français. Un inventaire des biens mobiliers fut réalisé par Louis LEGAY, orfèvre montois, délégué à cette tâche dans tout le département de Jemappes:

« Ce jourd'huy 30 prairial an sixième de la République[1], en exécution de l'arrêté de l'administration centrale du département de Jemappes en date du 29 ventôse an six, Je, Louis Legay, commissaire proposé aux inventaires du mobilier national, accompagné des citoyens Boulouffe et Hainaut, agent et adjoint de la commune d'Arquennes, canton de Seneffe, me suis transporté au ci-devant prieuré de Renissart à l'effet d'y faire l'inventaire estimatif du mobilier réservé à la République, qui se trouve dans cette maison où étant arrivés, nous y fument introduis par le citoyen Poulet, locataire de la dite maison, qui nous a introduis dans une chambre sur laquelle étoit apposé un scellé signé Battelet.

Les citoyens agents sus nommés l'ayant examiné et l'ayans reconnu être dans la même position qu'ils étoient intervenus. Nous l'avons levé et avons procédé à l'inventaire estimatif des objets qui y étoient renfermés comme s'en suit, savoir:

En argent de France

1. Une tapisserie en toile cirée peinte, un grand tableau rep (reproduisant) : le Christ sur la croix, deux autres à coté de la cheminée rep: la Vierge et l'enfant Jésus, un rep: la résurrection et deux autres rep: deux bouquets de fleurs, un porte chandelle en fer, deux mauvaises chaises en cuir bouilli et deux prie-Dieu. Le tout estimé: à six francs

2. La châsse de Saint Cornille garni en velours cramoisi brodé en or, estimé à dix huit francs.

3. Trois mauvaises chasubles avec étoles et manipules, une mauvaise aube de toile, quatre chandeliers de cuivre et deux bras garnis de cuivre, un calice et sa patère en étain, un missel, un pupitre, trois canons, une croix et un cadre doré, le tout app: à neuf francs.

4. Dans une chambre à côté de la précédente, trois mauvais tableaux rep: des moines et un autre rep: des gibiers, une tapisserie en cuir bouilli doré plus un autre tableau au haut de l'escalier rep: un moine, le tout estimé à quatre francs.

5. Dans une chambre à manger, une tapisserie en toile cirée peinte, un tableau au dessus de la cheminée rep: un moine, et quelques morceaux de tapisserie dans un cabinet à coté, le tout estimé à neuf francs.

6. Toute la décoration de la chapelle consistante en un autel en bois peint, deux bancs garnis d'armoires en bois de chêne et en sapin, la boiserie y compris douze tableaux qui en font partie, un vieux confessionnal et deux prie-Dieu, le tout app: à trente francs.

7. Une brasserie consistante en une chaudière de cuivre d'environ sept pieds de diamètre sur quatre de profondeur, deux grands cuviers auxquels il manque chacun un cercle de fer, un refroidissoir, deux bacs en bois et quelques autres attirails de brasserie, le tout apprécié à

5 frs.

Après recherches exactes faites en la dite maison, nous n'avons rien trouvé de plus susceptible d'être vendu avant l'immeuble, pourquoi nous avons clos le présent inventaire et avons laissé le tout à l'exception des objets repris au n° 3 à la garde et surveillance du citoyen Ghislain Poulet, locataire de la dite maison et les objets repris sous le  n° 3, sous la surveillance des agents municipaux de la commune d'Arquennes qui se sont fait transporter au lieu du cy devant prioré de Renissart le jour et mois comme dessus.

                                                                                                                                L. Legay »[2].



La châsse de Saint Corneille fut soustraite du prieuré et cachée dans les environs, le calme revenu les reliques du saint furent déposées à l'église paroissiale d'Arquennes[3].

Le prieuré de Renissart fut vendu comme bien national au citoyen François Masure, ce dernier fut conseiller de la préfecture de Jemappes et plus tard membre du conseil communal sous la période hollandaise.






La ferme de Renissart, ancien prieuré



[1] 18 juin 1796.
[2] A.E.M. Fonds français et hollandais, n° 477, art.196.
[3] COTYLE R., Arquennes, in "Annales historiques. Val de Samme 1940-1945", t.2. 1976, p. 111.

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