dimanche 8 octobre 2023

 LES SOCIÉTÉS DE SECOURS DE Feluy-arquennes  AU XIXe SIÈCLE

Alain  GRAUX

 A  ARQUENNES

 Société de secours « Saint-Joseph »

La société de secours « Saint-Joseph » créée à Arquennes fut reconnue par arrêté royal le 17 août 1874.

Le conseil d’administration est alors composé de Philippe Hoyaux, président, Emile Trigalez, vice président, Alphonse Beroudiaux, secrétaire et Antoine Lebrun, trésorier.

Les membres sont Jules Valenne, Emile Bayot, Eugène Guillaume, Louis Termolle, François Waterlot

La société comprend 106 membres en 1874, et eut 130 membres en moyenne les années suivantes

La cotisation de la société de secours mutuels d’Arquennes est d’un franc par mois, du fait que lors de sa fondation, on ne connaissait pas tous les besoins auxquels une société de secours mutuels peut avoir à faire face.

Le total des secours distribués depuis la fondation de la société s’élève, à Arquennes, à 19.671 Fr. On dépense annuellement à Arquennes 16 francs par tête d’ouvrier.

 C’est à partir de 18 ans que l’on peut devenir membre de ces deux sociétés. Lorsque la maladie, a eu l’ivresse pour cause, aucun secours n’est accordé. Les réunions ont lieu le dimanche.

 

Société de secours mutuels « L’égalité »

En 1891, à la Louvière, la Fédération des groupements de mutualités socialistes est créée. Suite à cette décision, la Ligue socialiste d’Arquennes décide le 3 décembre 1891 de fonder une société de secours mutuels à partir de janvier 1892, les statuts en sont arrêtés le 3 janvier.

En décembre de cette année, le docteur Goffin est nommé médecin et Alphonse Beroudiaux pharmacien de la société mutuelle.

 

 A FELUY

 Société de secours « La fraternelle »

La société de secours mutuels « La Fraternelle » d’inspiration patronale, fut créée en 1879 à Feluy et reconnue par arrêté royal le 3 novembre 1880.

Le conseil d’administration est alors composé d’Oscar Pennart-Wincq, président, Henri Vanden Dooren, vice président, Alphonse Beroudiaux, secrétaire et Antoine Dumont, trésorier.

Les membres sont Grégoire Deleau, Edouard Ducastelle, Valentin Duquesne, Auguste Godeau, Louis Monnier.

Composée de 179 membres à sa création, leur nombre double dans les cinq premières années, soit 486 membres en 1881, 494 membres en 1883, et 475 membres en moyenne les années suivantes.

Quatre membres honoraires paient une cotisation de 100 francs annuellement. Les membres effectifs paient de 2 à 5 francs pour leur admission suivant leur âge et 1,50 Fr. de cotisation par mois.

Ils reçoivent comme secours en cas de maladie, 4, 50 Fr. par jour pendant les trois premiers mois, 4 Fr. pendant les deux mois suivants. Après quoi, le bureau avise et, souvent, il est accordé 75 centimes par jour. Le médecin reçoit pour ses visites 4 Fr. par membre effectif.

Outre l’indemnité journalière, l’ouvrier a doit aux secours médicaux et pharmaceutiques, non seulement pour lui-même, mais pour tous les membres de sa famille.

Le total des secours distribués depuis la fondation de la société s’élève à Feluy, à 19.834 Fr.

On dépense annuellement à Feluy par tête d’ouvrier, 14, 85 Fr.[1]

 

La Conférence de Saint-Vincent de Paul.

Société de charité fondée à Feluy en 1874.

Les ressources de cette société consistent en quêtes réalisées aux réunions hebdomadaires, par la souscription des membres honoraires et par l’organisation de fêtes d’hiver, que donne aussi la section dramatique de la société ouvrière.

Ses recettes s’élèvent annuellement à environ 1.200 Fr. que la conférence distribue en pains, charbon, vêtements, chaussures et literie.

En 1875, la Conférence de Saint-François de Paul créa un patronage de jeunes gens ; 50 membres de 12 à 18 ans y participent.

En 1876, elle crée une école de dessin pour la jeunesse. Une bibliothèque est ouverte aux familles de membres.


 L’Union Ouvrière de Sainte-Aldegonde

La Conférence de Saint-François de Paul créa en 1879 une société de secours mutuels et un cercle dramatique. Dès sa création, 70 membres en font partie, dont 40 à la section de secours mutuels, ils paient 1 Fr. de cotisation.

Cette cotisation jointe au subside de la Conférence de Saint-François de Paul permet à chaque membre, en cas de maladie ou d’accident, de recevoir gratuitement pour lui et sa famille, les soins d’un médecin et des médicaments nécessaires. Le local des activités est dû à la générosité de la famille de Lalieux de la Rocq qui est promotrice des œuvres ouvrières catholiques de la commune.

 

La Sociale

A côté des deux sociétés existantes il fallait créer une alternative socialiste à Feluy, ce sera fait le 4 août 1892, lorsque l’assemblée de la Ligue Ouvrière de Feluy crée une société de secours et de propagande ayant pour titre « La Sociale ».

Son siège est fixé à la Maison du Peuple de Feluy.

Le but de la section est ;

-         d’assurer à tous ses membres en cas de maladie, de blessure ou d’infirmité, une indemnité, pour se soutenir durant ces causes d’incapacité de travail.

-   de s’occuper de tout ce qui peut contribuer à l’émancipation politique et économique des travailleurs et de tâcher par le concours mutuel ‘le Progrès », à arriver au complet affranchissement de la classe ouvrière.

-        la section déclare s’affilier au parti ouvrier belge.

La cotisation est de 1 Fr. ou 1,50 Fr. selon l’intention du sociétaire. Elle est de 0,50 centimes pour les membres de 16 à 18 ans.

Le comité est celui de la Ligue Ouvrière transformée en syndicat socialiste des ouvriers de Feluy. Le président et le trésorier sont élus par l’assemblée générale et le secrétaire par le comité.

Dès sa fondation le nombre des membres est important. Un registre allant de 1906 à 1910 indique 157 membres en 1906, 354 membres en 1907, atteignant 413 membres en 1908.

 



[1] Déclaration d’Alphonse Beroudiaux, secrétaire des deux sociétés, en septembre 1886.