dimanche 13 juillet 2014

« Censes de jadis,fermes d’aujourd’hui »



http://www.telesambre.be/seneffe-la-vie-a-la-ferme-s-expose-a-arquennes_d_10316.html

LES VAN DER NATH, SEIGNEURS DE SENEFFE


Armes : Ecartelé aux 1 et 4, d’azur au chevron d’or, accompagné de trois molettes d’éperons du même, aux 2 et 3, émanché d’or  et de gueules de dix pièces, le tout  de l’Empire qui est d’or à l’aigle éployée de sable ; l’écu sommé d’une couronne à cinq fleurons d’or, enrichie de pierreries et entre semée de perles.
Supports : Deux lions d’or, armés et lampassés de gueules.

La seigneurie sous les van der Nath
En 1639, le Conseil souverain de Brabant, à l’instance de François de Nieuwenhuyse, écuyer, conseiller et maître de la Chambre des Comptes de Lille publia la vente des terres et seigneuries ayant appartenu à René de Renesse, comte de Warfusée, biens confisqués au profit de la Couronne.
Entre autres biens, l’on vendit la seigneurie de Seneffe, et dans cette paroisse, vingt bonniers de bois, sept bonniers de terres, le cens seigneurial de Belle et la seigneurie de Tyberchamps.
La seigneurie possédait la haute, moyenne, basse justice, bailli, mayeur, échevins. Le seigneur y avait droit de chasse, et en plus il a sa cour féodale avec bailli et officiers, dont dépendaient 18 arrières fiefs.

« Dix-huit parties d'arrière-fiefs, ... Droit d'afforage des vins et des cervoises, ... Droit de congé,... En cens et rentes, 105 florins par an environ ; 397 chapons, deux pouilles, 4 muids et demi rasières de blé, 78 muids et 2 ¾  rasières d'avoine. Chaque habitant paie par an une pouille hormis les hommes de fiefs et officiers de justice, revenant présentement à 30 pouilles. 17 bonniers de prairies rendant ... En aulnois et pâturages, un aulnois réduit en pâturage contenant 8 bonniers 3 joumels ... Une maison dite la cense ou court de Seneffe... 30 bonniers de terre labourables mis à ferme... Un moulin à vent avec deux bonniers de terre ... Un moulin à eau avec un petit pré ... La pescherie de la rivière de Seneffe ... Un ample grenier. Chaque mesnagier de Rosigny ayant bêtes à pieds fendus ... Si sont dues au seigneur de Seneffe plusieurs rentes à l’achapt procédant d'acquets ...
Charges : au curé pour l'obit Messire d'Enghien : 10 sols â l'abbaye de Bonne-Espérance, 3 fl. A la Commanderie de Vaillempont 33 sous 13 deniers. Aux Guillemins de Nivelles sur le moulin à eau deSeneffe, trois rasières de b1é. ».

La seigneurie de Seneffe échut à Gérard van der Nath.
Elle s’étendait sur 135 hectares dont la moitié en terres de culture.
Plusieurs fermes parsemaient la seigneurie, la cense de la Rose, la cense de l’Aulnoy, la cense de la Cour dite aussi Crainquaille, où l’on fabriquait de la bière et où le seigneur avait un grenier où l’on déposait les rentes en nature. Il y avait aussi un moulin à vent et le bois de la Bommerée.

Dans la cense du Mouton, les seigneurs possédaient un quartier d’habitation à défaut de château.


Sous les seigneurs van der Nath, Seneffe subit la bataille de 1674, où Condé vainquit le prince d'Orange après une bataille sanglante.


Seneffe, 1674, gravure de James Harrewijn d'après Romeyn de Hooghe (1684-1710), collection du Rijksprentenkabinet, Rijksmuseum Amsterdam

La Grand-Place de Seneffe était en principe possédée par indivis entre les seigneuries de Seneffe, de Tyberchamps et de Buisseret. Trois bornes en pierre marquaient anciennement cette possession, mais elles disparurent lorsqu’en 1716, le comte van der Nath, seigneur de Seneffe y plaça le pilori de sa juridiction[1].

LES SEIGNEURS

GERARD VAN DER NATH
En 1639, au registre des plaids de la Cour féodale de brabant, Gérard van der Nath, seigneur de Seneffe, lieutenant des gardes du corps et grand veneur du prince d’Orange, fit un procès contre tous ceux qui prétendent un droit sur la seigneurie de Seneffe. Il avait acheté la seigneurie par achat réalisé devant le Conseil souverain de Brabant

Les trois frères van der Nath, Gérard, seigneur de Seneffe, Thierry, seigneur de Ballaer, Sainte-Marie-Wavre et Putte, ainsi que Léonard, seigneur de Pelhem, furent créés conjointement comtes du Saint-Empire germanique par diplôme de l’empereur Ferdinand II le 20 novembre 1655


[1] STROOBANT C, Histoire de Tyberchamps, p. 9





JAN VAN DER NATH
Gérard van der Nath, quittant les Pays-Bas pour vivre en Saxe vendit la seigneurie à son neveu Jan, comte van der Nath. Le 21 juin 1666, ce dernier passa le relief de la seigneurie de Seneffe dit Enghien devant la cour des vicomtes de Bruxelles.

Gérard-Constantin Van der Nath
Jan van der Nath laissa par testament la seigneurie de Seneffe à Gérard-Constantin, comte Van der Nath, né vers 1658, fils de son oncle le comte Léonard.
Il était seigneur de Sainte-Marie-Wavre, Putte, Bellaere et Seneffe, entra pendant les guerres d’Allemagne, au service de l’Electeur de Saxe et parvint au grade de feld-maréchal, conseiller de guerre et grand fauconnier, chambellan de l’empereur, il décéda à Vienne en 1738.
Il épousa Marie-Thérèse, née comtesse de Berthold, Dame de la Croix étoilée, décédée à Vienne en 1738.

GOTHARd Van der Nath
De ce mariage vint Gothard-Joseph-Casimir, né à Vienne le 4 mars 1696, mort à Maline le 17 janvier 1742.
Le comte van der Nath est baron de Coutersem, seigneur de Seneffe, Releghem et de Wolput, membre du Conseil impérial aulique, chambellan de l’empereur Charles VI, puis de l’impératrice Marie-Thérèse[1], qui avait été impliqué dans les intrigues du baron Goertz et, à la mort du roi de Suède, Charles III, arrêté et condamné à la prison perpétuelle[2],


[1] Nobiliaire des Pays-Bas et du comté de Bourgogne. T.2, Gand, 1865
[2] Mémoires du duc de Saint-Simon, CXXXIII, p.253.


Il avait été marié à Marie-Thérèse, comtesse de Cwiczy de Hamona, Dame de la Croix étoilée, qui lui donna sept enfants dont Henri, François, Gérard, Frédéric-Henri-Othon, comtes Van der Nath, le dernier né posthume ; ainsi que trois filles

JULIEN DEPESTRE
En 1757, les enfants de Gothard, héritiers du domaine de Seneffe vendirent la seigneurie pour sortir d’indivision et dans le but de dégager leurs terres en Hongrie, où ils vivaient avec leur mère, originaire de ce pays. La seigneurie fut adjugée le 12 août 1758 à Julien Depestre et à son épouse, Isabelle Cogels, et la vente fut conclue le 18 août pour la somme de 74.262 florins de change[1].


[1] A.G.R. Notaire F. de Planchon, 4.613