PROPOS DE LA RECONSTRUCTION DE L’EGLISE
DE SENEFFE
Alain GRAUX
Des vives discussions ont lieu suite à cette proposition, principalement
par le conseiller Motte qui s’est levé pour démontrer qu’il ne voyait aucune
urgence d’agrandir l’église, qu’elle était suffisante pour contenir tous les
fidèles et qu’au reste il y a des travaux plus urgents à faire que ceux là, en
désignant la maison communale, l’école communale du centre.
Après maintes palabres, le conseil accepterait le don de la fabrique
d’église, à condition que la collecte susdite réalise au moins 5.000 Fr. Une
commission est formée de MM. Motte, Dubray et Navez pour organiser cette
collecte.
Plus tard, de l’agrandissement de l’église il ne fut plus question mais
bien de sa démolition et de la construction d’une nouvelle église à ériger sur
le terrain du presbytère.
Une pétition des paroissiens de Seneffe fut lancée, « …les soussignés ayant appris qu’il est
question de l’érection d’une nouvelle église, et de l’abandon de l’ancien
emplacement demandant de ne pas donner votre approbation à ce projet, si
réellement il existe. En effet quelque soit l’emplacement nouveau qui sera
choisi, cela causera un préjudice considérable à un grand nombre d’habitants de
la commune. Tous les commerçants de la place et des environ de l’emplacement de
l’ancienne église verront leur clientèle diminuer parce que le passage sera
moins fréquenté et amènera fatalement une moins value de leurs propriétés…mais
pourquoi agrandir l’église ? Personne ne peut prétendre qu’elle soit
aujourd’hui insuffisante, et aucune raison n’existe pour faire supposer que la
population de Seneffe subira une grande augmentation dans un avenir assez
éloigné. Si notre ancienne église a pu paraître insuffisante il y a quelques
années par suite de l’augmentation de la population de Manage, augmentation due
à l’établissement du chemin de fer, cette insuffisance a disparu par la construction
d’une église dans ce dernier hameau ; si nous ne voyons par nécessité de
l’agrandissement de notre église, nous ne voulons pas nous opposer à sa
restauration, ni même à sa réédification entière.
Les soussignés osent espérer,
Messieurs, que vous prendrez en considération les motifs qu’ils viennent de
faire valoir en faveur du maintien de l’église actuelle, et que vous refuserez
votre approbation à tous projet qui aurait pour but le choix d’un nouvel
emplacement… »
1°- à faire construire en remplacement de l’édifice actuel, une église
d’une valeur d’au moins
2°- à couvrir le restant de la dépense inclusivement au moyen de la
valeur des anciens matériaux, de souscriptions particulières et de subsides à
obtenir de l’état et de la
Province.
3°- à ne pas aliéner ses revenus actuels
4°- à ne plus rien réclamer de ce chef à la commune.
Le baron Daminet (10.000 Fr.), le comte et la comtesse de Pellan (5.000
Fr.), le vicomte H. de Buisseret (10.000 Fr.), M. Derbaix-Thiriar (10.000 Fr.),
le curé-doyen J-B. Créteur (2.000 Fr.), P. Hancart (2.000 Fr.), B. Bousier (2.000
Fr.).
Le devis estimatif de l’architecte Bruyenne s’élève à 125.078 francs, il
paraît suffisant et proportionné à l’édifice projeté car il a tenu compte de
l’accroissement des prix des matières premières et de la main-d’œuvre. Le plan
projeté est notablement moindre que celui du premier projet, il est plus petit
d’environ huit mètres sur la longueur et de deux mètres sur la largeur et le
devis estimatif du premier plan qui était plus vaste
- subside de la commune 15.000
Fr.
- subside de la Province 18.145
Fr.
- subside de l’Etat 18.145
Fr.
- Souscription des paroissiens 50.665
Fr.
- Valeur des matériaux de l’église actuelle 5.000 Fr.
- Gain sur les briques 4.000 Fr.
-Intérêt des argents placés 4.000 Fr.
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Total 114.915
Fr.
- Somme garantie par le curé-doyen 10.123
Fr.
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125.078 Fr.
Le 19 mai 1875, un rapport de la commission royale des monuments au
ministre de la justice signale que l’emplacement de l’église actuelle peut être
adopté, mais à condition de créer plus tard un parvis en démolissant les murs
et bâtiments qui se trouvent devant la façade principale.
Les travaux commencèrent en 1876, sur les plans de l’architecte Julien Bruyenne,
c’est un édifice de style néo-roman en briques et pierre calcaire. L’adjudication
des travaux est enlevée par M. Clément Mayaux, entrepreneur de Dampremy.
La façade comporte une tour carrée de cinq niveaux flanquée de tourelles
d’angles, avec portail en plein cintre conduisant au narthex.
La nef de quatre travées de baies semblables, épaulée de bas-côtés et
suivie d’un transept étageant quatre niveaux. Le chœur de même hauteur,
également terminé par un chevet semi-circulaire, complété latéralement par deux
petites chapelles.
Plan de la nouvelle église en superposition avec celui de l’ancienne église et en noir les bâtiments adjacents.
Les fonds recueillis seront remis en main du trésorier qui en disposera
au but indiqué. Les opérations dureront un an sous le contrôle des membres du
bureau. Les lots consisteront en objets de piété, tels que statues, bénitiers,
en cristaux, en linges, en meubles et en livres.
En 1878, on fit venir le fondeur de cloches de Tellin, M. Causard pour effectuer un devis approximatif pour la refonte d’une cloche, faire de nouvelles montures et remplacer les cloches de la tour de l’église.
Après avoir examiné attentivement tous les accessoires, montures, roues,
coussinets, il trouve qu’il n’y a rien à remployer sans compromettre la
sonorité où la tour.
Il propose de nouvelles montures en bois de chêne et accessoires. De
reprendre la cloche fêlée qui pèse environ 1550 kilos au prix de 3 Fr. le kilo,
faisant 4650 Fr. moins 5% de déchets. Et de fournir une nouvelle cloche pesant
le même poids renfermant toutes les conditions désirables tant sur l’accord que
sur la qualité au prix de 4 Fr le kilo faisant 6.200 Fr. Reste alors à payer
pour les travaux à effectuer : 2050 Fr.
Signale la nécessité de refondre la cloche fêlée et de fournir de
nouveaux appendices pour la suspension des trois cloches. Le devis estimatif
dressé par M. Causard, fondeur, s’élève à 2050 Fr.
L’urgence de placer un paratonnerre sur le clocher dans le but de
préserver des dangers de l’orage. La somme estimée par M. Carette de Meulebeke
est de cinq à six cent Fr.
Vu l’impossibilité absolue où se trouve la Fabrique de couvrir ces
diverses dépenses, son conseil sollicite de l’administration communale les subsides
suivants :
Pour supplément des subsides de la province et de l’état : 7.380 Fr.
Pour la refonte de la cloche et les accessoires : 2.050 Fr.
Pour le paratonnerre : 570 Fr. faisant en tout 10.000 Fr.