mardi 13 août 2013



A PROPOS DES VIGNOBLES ANCIENS DE FELUY-ARQUENNES

 

La culture de la vigne en Belgique est apparue au Moyen Âge aux alentours du IXe siècle. Il est peu probable que la vigne fût présente auparavant car le climat n’était pas adapté et la Gaule était recouverte d’épaisses forêts. Au IVe siècle, Les premiers essais de viticulture en Belgique ont dû être réalisés. Les bords de la Meuse étaient des lieux forts cultivés car ils présentaient des coteaux bien exposés.

Au XIVe siècle, chaque ville possédait son propre vignoble que ce soit à l’intérieur ou à l’extérieur des murs d’enceinte. Toutes ces villes (Tournai, Bruxelles, Thuin, Hal, Dinant, Namur, Huy, Liège) ont laissé des traces de leur vignoble grâce à certaines toponymies locales telles que mont des vignes,  aux vignes, Vivegnis, Vinalmont…

Les premières personnes à avoir cultivé la vigne furent des moines car ils avaient besoin, pour leurs célébrations, d’une boisson pure et saine (c’est-à-dire une boisson qui ne risquait pas de contaminer les citoyens par les eaux de pluies polluées) et le vin répondait à leurs attentes. C’est pourquoi les premiers vignobles étaient la propriété d’abbayes. Certaines mieux organisées en possédaient même loin de leur territoire. D’autre part, la vigne était aussi cultivée par des particuliers et même par des seigneurs, comme les ducs de Bourgogne qui possédaient les vignobles de Bruxelles, Namur et Mons. Dès le XVe siècle, les conditions climatiques ont rendu cette culture plus difficile. Pour les climatologues, cette période est appelée « petite ère glaciaire ». Certains vignobles ont survécu jusqu’au XVIIe siècle grâce à un microclimat favorable.

À cette même époque, les techniques de fabrication et, suite à l’addition du houblon, la conservation de la bière se sont améliorées : la bière a doucement pris le dessus en tant que boisson saine et a supplanté le vin. Auparavant, tout le monde avait un jardin qui fournissait les légumes nécessaires à la vie quotidienne. Mais la population des villes augmentait tellement que les jardins furent supprimés afin d’y bâtir des habitations. Dès lors, les cultures maraîchères (champs d’orge, légumes…) remplacèrent peu à peu les vignobles. La disparition des vignes n’est pas due aux actes de guerre comme ceux de Louis XIV ou aux traités de Napoléon ainsi que certains historiens l’ont écrit. En réalité, la disparition des vignobles belges est due — outre la modification du climat — à l’amélioration des voies de communications, qui ont rendu la Belgique plus accessible aux vins français, allemands et espagnols contre lesquels les vins locaux ne pouvaient être comparés ni en valeur, ni en qualité, ni en bouquet, mais aussi à l’industrialisation des anciennes zones viticoles et à l’extension des cultures maraîchères qui remplacèrent les vignobles. On ne le sait plus à notre époque, mais on cultivait le raisin dans nos villages, les textes anciens nous en ont laissé le témoignage.

 

FELUY

Le 30-3-1527,  « Jehenne de Bamberghe vesve Jehan le Feron, Gille et Melchior le Feron, ses enffans mettent à rente à Jehan de le Cauchie, un pasturaige gisant à Buisseret (sous Feluy) au lieu-dit le Vignoble pour la somme de 7L. tourn. L’an… »                                               (A.E.M. Greffe scabinal)

 
Le 14-1-1549, « Pierre Moreau, tailleur de pierre, vend à Jehan de le Cauchie, bosquillon demeurant à Buisseret, les rentes sur « l’héritaige d’une maison, estables, ediffices, gardin et entrepresure contenant trois journels ou environ condist au Vignoble, tenant à la ruelle Rognault allant au bois, à l’héritaige Pierre Febure, au chemin de Feluy à Familleureux et à l’héritaige Collart Ghoret… »

        (A.E.M. Greffe scabinal)

 
Le 24-5-1717, « Item le paschy dit le Vignoble contenant cinq journels ou environ gisant au tierne as Coulons audit Feluy tenant à Anne Brougnette, au chemin allant de Feluy à Familleureux, au seigneur de Buisseret et à une ruelle qui vat au bois de Feluy… »                                  (A.E.M. Greffe scabinal)

 
ARQUENNES

En 1524, « Des héritiers maistre du Jardin qui doivent par an à la ditte église sur trois journels de terre tenant aux terres du Vignoble de deux costez, à la Rocq, aux terres Monseigneur de Spottes et aux héritiers Piérard »                                                                                            (Archives paroissiales)

 
En 1647, « Le vignoble à cause des mauvais temps n’ayant pas produit, j’ai receu de Monsr Vanderlinden, marchand de vin à Bruxelles une cartelle de vin blancq au pris de VII florins la cartelle »                                                                                                    (Archives paroissiales)

 

En 1713, le traité d’Utrecht abolit la culture de la vigne.