A PROPOS DE
LA « BANDE DE SENEFFE »
La lecture du livre de Roger Darquenne, Brigands et larrons dans le département de Jemappes, édité par le Cercle Henri Guillemin, d’Haine-Saint-Pierre, nous apprend les mésaventures de malfrats de Seneffe et des environs
Sous l’Empire français, un groupe de Seneffois commit de nombreux méfaits dans notre région, ils furent lourdement condamnés par la cour de justice criminelle[1] présidé par les juges Charles-François Foncez, Jean-Baptiste Fonson et Jean-Baptiste Willems, le 19 thermidor an XIII (7-8-1805).
Ils étendent leurs vols à Nivelles, chez Grégoire Mercier, hôtelier du
« Cheval Blanc », à Gosselies chez Alexandre Quairet, boutiquier du
« Gros Chapelet », etc.
- La famille Faverly ; Philippe Joseph Faverly, âgé de 54 ans,
entraînant dans l’aventure son fils Louis-Joseph, cloutier de douze ans, sa
fille Françoise-Joseph Faverly, fileuse âgée de 17 ans, de même que son
beau-frère François Taminiaux, dit Pileau, briquetier de 38 ans.
- Jean-Baptiste Parmentier, dit Long Pierrot, journalier de 49 ans.
- François Laurent, dit Deffe, cloutier de 30 ans.
- Nicolas-Joseph Mottequin, dit Coleau Monkinne, journalier de 34 ans.
- Joachim-Joseph Navez, dit Joasse, tailleur de pierre de 35 ans.
- Charles Cordier, dit Latour ou Taloure, cloutier de 35 ans.
- Adrien Pilette, dit Sautière, laboureur de 40 ans.
- Vincent Vincentius, dit Prague, couvreur en paille de 50 ans.
- Nicolas Rochez, marchand de cendres, de 35 ans.
Tous habitent Seneffe sauf Nicolas Mottequin, d’Arquennes, et Nicolas
Rochez de Godarville.
Taminiaux, Navez, Cordier, Pilette, Vincentius et Rochez écopent de 14
ans aux fers
L. Faverly et sa sœur F. Faverly sont acquittés pour avoir agi sans
discernement mais envoyés en maison de correction, respectivement jusque 18 ans
pour Louis et 20 ans pour Françoise.
De la même époque, on connaît un autre malfrat, Michel-Joseph Deschamps,
né et domicilié à Arquennes né en 1785, grand gaillard d’1 mètre 95, ancien
détenu à Vilvorde, plus souvent cité mendiant que marchand de gamelles
fabriquées à Ronquières, c’était le chef d’une bande de voleurs.
Dans la nuit du mardi 28 au mercredi 29 juin 1806, lors d’un vol qui
tourna mal, accompagné de ses complices, Pierre-François François dit la
Mouche, âgé de 41 ans, de François Thibaut, domestique de 23 ans, de Michel
Claes, scieur de bois de 25 ans, et de Marie-Joseph Michel, fileuse de 27 ans, il
assassina François et Joseph Saquin fermiers de Braine-le-Comte. Torturant et terrorisant
les sœurs Marie-Joseph et Jeanne-Joseph Saquin qui révélèrent sous la menace où
se trouvent les caches de leur argent.
800 couronnes françaises et impériales furent dérobées et partagées
entre les comparses.
Ses complices, firent aussi des achats anormaux en divers endroits,
notamment à Binche chez un fripier appelé « le Parisien ».
L’un après l’autre, grâce à la ténacité du policier, les truands se font
pincer.
Le 22 septembre 1807, ils seront jugés par la cour de justice criminelle
tenue par les juges Foncez, Fonson et Willems.
Michel-Joseph Deschamps, et les membres de sa bande : François
Thibaut, Pierre-François François, Michel Claes et Marie-Joseph Michel seront
condamnés à mort.
Après un pourvoi en cassation rejeté le 29 octobre 1807, les cinq
condamnés seront guillotinés le 18 novembre 1807 à midi.
[1] Dans chaque département français le tribunal civil de
première instance juge les délits correctionnels, dont l’appel en matière correctionnelle
est assuré par le tribunal criminel désigné sous le nom de cour de justice
criminelle, instauré par les lois du 27 pluviôse an VIII (16-2-1800) et 27
ventôse an VIII (18-3-1800).
[2] La peine des fers est définie par le code de 1791,
elle consiste en travaux forcés au profit de l’Etat, ouvrages pénibles à
l’intérieur ou à l’extérieur des maisons de force (mines, ports et arsenaux,
etc.). Ces condamnés doivent traîner un boulet de fer attaché à un pied avec
une chaîne.