dimanche 3 mai 2015

SENEFFE DANS LES DICTIONNAIRES


Il est intéressant d’examiner les dictionnaires anciens et récents qui parlent de Seneffe.
Si le fond du sujet reste identique, des différences parfois anodines ou marquantes font apparaître des points spécifiques de l’histoire de la localité.

Dictionnaire géographique de la province de Hainaut
Auteur : Philippe Vandermaelen
Année : 1833.

Seneffe, commune et chef-lieu du canton de son nom, de l’arrondissement et à 4 lieues 2/2 N.O. de Charleroy et à 6 lieues E.N.E. du chef-lieu de la province.
Elle est bornée au N. par les communes d’Arquennes et Feluy, à l’E. par celle de Petit-Roeulx-lez-Nivelles, au S. par les territoires de Gouy-lez-Piéton, Chapelle-lez-Herlaimont et Faytn et à l’O. par ceux de Bois d’’Haine et Familleureux.
Cette commune se compose du bourg de seneffe, chef-lieu, et des hameaux Tyberchamps, Sart-Rouge, Soudremont, Long-Sart, Manage, Bois-de-Nauwe, Belle et Buisseret.

Hydrographie : La Samme et le canal de Charleroy à Bruxelles traversent le territoire du S. au N. ; la première y active deux moulins. Il y a plusieurs étangs.
SOL : Surface inégale, sillonnée par un grand nombre de coteaux arrondis ou scabreux. L’adhérence des parties constituantes de ce terrain le rend extrêmement humide. Les terres labourables de la première classe offrent une couche végétale, argilo-calcaire et sablonneuse, de couleur brune

HABITATION : Cinq cent cinquante trois maisons plus ou moins bien construites, une église et deux écoles primaires. Le bourg de Seneffe est remarquable tant par la beauté des sites que par le grand nombre de châteaux qui l’environnent ; on en compte quatre dans la commune.
Il est peu de palais qui égalent la magnificence du château de M. de Pestre, comte de seneffe et de Turnhout : il est bâti  en granite, décoré à chaque façade de huit colonnes d’ordre corinthien. Les galeries latérales, qui forment les ailes du palais, sont d’ordre ionique ; ornées de belles statues surmontées de plates-formes, chacune d’elles se termine par un dôme ; l’un sert de demeure du jardinier, l’autre de chapelle, construite à l’italienne, dans laquelle on distingue un autel en marbre de Gênes.
L’intérieur du palais mérite également d’être vu : le salon d’entrée a soixante pieds de longueur et reçoit le jour par six croisées ; il est pavé en marbres de différentes couleurs. On remarque l’escalier en acajou et parqueté : la rampe est en fer et travaillée en arabesques. Les appartements sont richement tapissés, ornés de lustres d’un grand prix, de glaces de Venise et de cheminées de marbre. Dans un des salons on y voit des pilastres en marbre de Saint-Rémy ; il y a un billard en acajou et une bibliothèque qui contient quatre mille volumes ; on y voit deux tables magnifiques, dont une mosaïque qui renferme une collection de toutes sortes de marbres de tous les pays ; l’autre en acajou, décorée d’ouvrages en or fin, dite de Mariemont, parce qu’elle a été faite pour le prince Charles, elle a coûté quatre mille florins. Dans la galerie des tableaux, est un bas-relief qui représente la bataille livrée par Alexandre le Grand à Darius ; parmi un grand nombre de bustes on distingue celui d’Henri IV, de Louis XIV, des princes de Soubise et de Condé. Les salles de bain renferment des baignoires en marbre  (il s’y trouve trois sortes d’eau). Les promenades et les terrains d’agrément qui embellissent ce séjour sont du meilleur goût. On arrive au château par une grande avenue de peupliers d’Italie, d’un quart de lieue de longueur, à six rangées d’arbres tirées en ligne droite à partir du clocher du bourg, qui, vu du perron du palais ressemble à un obélisque. Le grillage d’entrée est d’un travail très recherché. Le parc, fermé par une enceinte de murailles offre une salle de spectacle, où se trouve le panorama du château de Lunéville, en Lorraine. Les serres chaudes, bâties à l’italienne, ont des toitures en glaces. On remarque un oranger qui a cinq siècles d’existence et qui se trouvait dans l’orangerie du duc Jean de Brabant ; on y distingue aussi une Vénus de Médicis d’une grandeur colossale. Le point de vue de la pelouse, pris sur l’escalier du château, ainsi qu’un étang de cent pieds carrés, placé sur le sommet d’une montagne, et le lac au milieu duquel se trouve un jet d’eau qui monte à vingt-cinq pieds de hauteur, forment un ensemble du plus bel effet ; les trois jardins potagers disposés en amphithéâtre, au milieu de chacun desquels est un bassin, offrent également un beau coup d’œil. Mais ce qu’on ne se lasse pas d’admirer, est le quinconce qui offre en petit la forêt de soigne, la cabane des voleurs, la tour de Bel, la glacière, la colonne de Trajan, l’Ermitage du frère Bruno,  les ponts rustiques et plusieurs autres embellissements de ce genre. Toutes les allées du parc sont ornées de statues  et de vases. Deux belles statues de marbre de Gênes sont placées sur le perron du côté du midi

COMMERCE ET INDUSTRIE : Il y a une verrerie où l’on fabrique des bouteilles et verres à vitre, une raffinerie de sel, une fabrique de chapeaux communs, deux tanneries, quatre brasseries, une distillerie, deux moulins à tan et quatre moulins à blé, mû par le vent.

FOIRES ET MARCHES : Il s’y tient tous les ans le dix août.

ROUTES ET CHEMINS : Cette commune est traversée par la grande route de Mons à Nivelles et par un grand nombre de chemins vicinaux qui, malgré leur bon entretien, sont en quelque sorte impraticables en hiver.

HISTOIRE : Deux batailles sanglantes furent livrées à Seneffe. En 1674, les alliés menaçaient d’assiéger Charleroy. Le prince de Condé qui voulait empêcher ce siège attaqua le 1er août, à la tête de quarante-cinq mille hommes, dans les plaines de Seneffe, l’armée des alliés, forte de soixante mille, sous les ordres du jeune prince d’Orange. Le comte de Monterey y commandait les Espagnols, et le comte de Souche, les Allemands. Le prince de Condé, après avoir  battu l’arrière-garde des ennemis à Seneffe, attaqua le reste de l’armée du prince d’Orange. Cette bataille fut très meurtrière. On évalua le nombre des morts, à vingt-sept mille hommes. Les deux partis, qui y firent des prodiges de valeur, s’attribuèrent l’avantage de cette journée. Mais le champ de bataille, avec tous les équipages de l’armée ennemie, resta aux Français.
Le 2 juillet 1794, les troupes autrichiennes furent battues dans ce village par les généraux français Olivier et Marceau

Dictionnaire encyclopédique de géographie historique su royaume de Belgique
Auteur : Jean-Auguste Jourdain
Année : 1868-1869

Seneffe : Com. du Hainaut, arr. et jud. de Charleroi, ch.l.de cant. de mil. et de cant. de j. de. p. – Ev. De Tournai.
Pop. 5480 hab. – Sup. 3.242 ha 60 a 60 ca.
Sit. Dans une situation très pittoresque, sur la route de Nivelles à Mons et près du chemin de fer de Braine-le-Comte à Charleroi ; 9 km NO de Charleroi, 29 E.N.E. de Mons.
Cour d’eau : Du S. au N. la Samme affluent de la Senne, et le canal de Charleroi à Bruxelles.
Sol : inégal, sillonné de coteaux, argile calcaire et sablonneux, gras pâturages et champs fertiles en céréales de toutes espèces.
Ind. et com. : Agriculture, fan. De bleu d’azur et amidon, chicorée, tuyaux de drainage, savonneries, tanneries, corroierie –Haras- Ecole de jeunesse et des enfants pauvres, tenue par les Sœurs de la Providence.
Foires et marchés : Dimanche et lundi de la pentecôte ; 14 avril et 14 octobre ; les mardis et vendredis.
Postes : Manage, station de chemin de fer.


Dép. Belle, Buisseret, Manage, Long-Sart, Soudromont et Tyberchamps
Edif. : Châteaux, dont plusieurs vraiment remarquables : celui dit de Seneffe, bâti en 1790, d’après les plans et sous la direction de l’architecte Dewez, est sans contredit le plus beau de toute la Belgique. Il est entièrement exécuté dans le genre des anciennes villas romaines et de quelques unes élevées par Palladio. Ce château forme un carré long à deux étages, terminés en terrasse, ornés d’une balustrade ; au centre est un avant-corps  de quatre colonnes corinthiennes surmontées d’un fronton. Deux des galeries ouvertes d’une grande  longueur, soutenues par des colonnes ioniques et couronnées  de balustrades, passant à droite et à gauche du grand corps de logis  pour aboutir à deux charmants pavillons surmontés par des coupoles élégantes. L’un de ces pavillons sert de logement au portier, l’autre est une chapelle ornée d’un bel autel en marbre de Gênes ; toutes ces constructions sont en granit. Dans l’intérieur du château, on admire le grand salon, long de soixante pieds et pavé de marbre varié, l’escalier en acajou et dont la rampe est magnifique, un des grands salons orné de pilastres en marbre de Saint-Rémy, la galerie de tableaux, etc.
Hist. : En 1674,  une sanglante bataille eut lieu sur le territoire de seneffe, entre le prince de Condé et le prince d’Orange, qui devint ensuite roi d’Angleterre. La victoire fut indécise, bien que le champ de bataille fut resté aux français avec les équipages de l’armée ennemie. Le prince d’Orange s’attribua la victoire, mais le prince de Condé prouva qu’il n’avait pas été battu, en faisant lever le siège d’Audenarde que le prince d’Orange avait entrepris après cette bataille et en poursuivant son ennemi.
En 1794, les troupes françaises remportèrent à Seneffe un avantage sur les troupes autrichiennes.

Dictionnaire géographique, administratif, industriel et commercial du royaume de Belgique
Auteur : Anonyme
Date : 1845

Seneffe : Pr. De Hainaut, à 5 l. de Charleroi, arr. admn. ; et à 6 l. de Mons, ch.l. de  pr. –
3850 hab. – év. Tournai – Justice de paix.
Fabrique de sucre de betteraves, clouterie, tannerie et commerce de charbon.
C’est dans ses environs qu’a été livrée une sanglante bataille entre le prince d’Orange et le prince de Condé, le premier s’attribua la victoire, mais le prince de Condé prouva qu’il n’avait pas été battu en faisant lever le siège d’Audenarde que le prince d’Orange avait entrepris après cette bataille et en le poursuivant.
En 1794, les troupes françaises commandées par le général Marceau, y remportèrent un avantage sur les troupes autrichiennes.

Dictionnaire national belge, historique, biographique, géographique, statistique, artistique, industriel et commercial
Auteur ; Victor Doublet de Villers
Année : 1869

SENEFFE : Pr. De Hainaut, arr. de Charleroi, près Manage, 5400 hab., dans un site très pittoresque, sur la route de Nivelles à Mons, près du chemin de fer de Braine-le-Comte à Charleroi, clouterie, fabrique de sucre de betteraves, brasseries, distillerie, raffineries de sel, minoteries, construction de bateaux, tanneries, corroieries, blanchisseries de toiles, fabriques de bleu d’azur, de tabac, de tuyaux de drainage, commerce de bêtes à cornes, de bois, de beurre, de farines, de fer, de houille, de grains, de levures, de toile, de houblon, de tourteaux
Foires aux marchandises : le dimanche et lundi de la pentecôte.
La commune se compose de 600 maisons et d’une église. Il s’y trouve quatre châteaux, dont le plus remarquable est bâti en granit ; par sa construction et magnificence, il égale les plus beaux palais.
Seneffe est célèbre par la bataille que s’y livrèrent en 1674, le prince de Condé et le prince d’Orange, devenu par la suite roi d’Angleterre, et dans lequel l’un  et l’autre se crurent victorieux et firent chanter  le Te Deum, sans avoir remporté l’avantage ni l’un ni l’autre. Le champ de bataille resta cependant aux français qui prirent aussi tous les équipages de l’armée ennemie

Guide artistique, historique et touristique de Centre
Auteur : Willy Staquet
Année : 1971

Seneffe, situation : Sur la route de Mons à Nivelles, à 12km de la Louvière, 29km de Mons, 23km de Charleroi, 7km de Nivelles, 3km de Manage. 3027hab.
Localité arrosée par la Samme et par le canal de Charleroi –Bruxelles
Ecole nationale de voile, camping moderne.

Vie économique : Zoning industriel.

Moyens d’y arriver : Autobus n° 141 (Nivelles-Manage).
Garages Barbary, garage Mouchart.

Histoire : C’est le 11 août 1674 que se déroule la bataille de Seneffe, bien que se soit à Fayt que se soit décidé le sort des armes.
Ce combat entre dans le cadre de la guerre de Hollande durant laquelle Louis XIV voulut écraser les Pays-Bas du Nord, dont l’économie nuisait au mercantilisme de Colbert. La guerre se termina par le traité de Nimègue. En 1675, Louis XIV vint visiter le champ de bataille.
En 1794, après la bataille de fleurus, les Français du général Marceau obtinrent à Seneffe un avantage sur les Autrichiens.
De nombreux habitants de seneffe participèrent à la révolution de 1830. En 1832, le gouvernement belge décerna un drapeau d’honneur à la ville.

Curiosités
Le château : œuvre de l’architecte L. Dewez (1760). On a écrit que le domaine avait été exécuté dans le genre des anciennes villas romaines. Dans le parc de style anglais, on remarquera à droite un Trianon flanqué autrefois d’un charmant jardin régulier, plus loin petit théâtre dans un cadre de verdure ; colonne commémorative rappelant la bataille de 1674.
On ne visite pas l’intérieur qui, malgré le délabrement, abrite encore une riche décoration de mosaïques, d’acajou, de chêne, de noyer. Le château est aujourd’hui inoccupé, il semble que l’Etat se charge de le restaurer dans un avenir prochain.
Durant la 2e guerre mondiale, les allemands l’occupèrent : il devint la résidence du général von Falkenhausen. A la libération, ce fut le tour des Américains.
L’église St-Quirice : Style néo-roman (1872), les vitraux modernes sont de Taf Wallet. A l’intérieur, statue en chêne de Saint-Ghislain (époque gothique), deux ostensoirs du XVIIIe s., un ciboire de la même époque.
Chapelle N-D. des Affligés : Non loin de la grille d’entrée du château, le petit édifice  est entouré d’arbres, au dessus de la porte d’entrée, une inscription : « L’an 1725, en l’honneur de Dieu et de N-D. des Affligés, cette chapelle a été bâtie par Jean Le Lièvre et Marie-Thérèse Bréban, son épouse ».
La statuette de la vierge est en bois (XVIIIe s.). La chapelle a été reconstruite en 1903.
Presbytère : Construit en 1760, quelques pierres tombales des XVIIe et XVIIIe s. sont adossées contre le mur.
Chapelle N-D. de la route : Copie de pierre très fidèle d’une chapelle du XVIIe s. à Arquennes.
Château de Scrawelle et château de l’Espinette : On ne visite pas
Folklore : Le premier dimanche de juillet, pèlerinage à N-D. des Affligés, une procession parcourt les rues de la localité, elle est organisée avec le concours des cavaliers de N-D., groupant 150 chevaux

Dictionnaire du Hainaut
Auteur : Jean Deroubaix
Année : 1989

SENEFFE
Commune de l’arrondissement de Charleroi, chef-lieu d’un canton judiciaire, formée par les localités de Seneffe,, Arquennes, Familleureux, Feluy et Petit-Roeulx-lez-Nivelles.
Sup : 5890 ha. Pop. : 10.015 hab. (1-1-1988)

Seneffe (en 1084, Sonefia)
Centre de la nouvelle commune, sit. à 10km de La Louvière, à 26km de Charleroi et à 26,5km de Mons.
Sup. 2.304ha. Alt. 115m (115-162).
Cours d’eau : le canal de Bruxelles-Charleroi et la Samme. Pop. 3421hab. C.P. 6198

Armoiries : De gueules à une clef d’or renversé en pal, le panneton à dextre, l’écu sommé d’une couronne à cinq fleurons et supporté par deux lions d’or contournés, armés et lampassés de gueules, tenant chacun une bannière bordée de sinople ; celle de dextre aux armes de l’écu, celle de senestre d’argent à un pal d’azur (A.R. du 18- novembre 1913)

Histoire : Le territoire de la localité se partageant en 3 seigneuries. La seigneurie de seneffe, dite d’Enghien, relevait de la cour féodale de Brabant.
Elle passa successivement aux familles de Luxembourg (XVe et XVIe s.) et aux de Pestre (XVIIIe s.). En 1766, Julien-Ghislain de Pestre acheta aussi les seigneuries de Scailmont, de Bois et Manage, Julien-Ghislain de Pestre fut créé comte le 28 mars 1768.
L’importante seigneurie de Tyberchamps, relevait de la cour féodale de Trazegnies. Elle fut la propriété successive des de Feluy, de Bousies (XIVe s.) Rubempré (1548), Renesse (1576), Ryckewaert (1651), Arrazola (1635), et achetée par Ignace Fr.-Jos. Charlé en 1759.
La troisième seigneurie importante, celle de Buisseret, appartenait aux Sibille (XVIIe  et XVIIIe s.)
L’autel relevait de l’abbaye de Saint-Feuilien de Roeulx et fut cédé en 1167 à l’abbaye de Bonne-Espérance.
En 1554, les troupes d’henri II incendièrent la localité.
Le nom de Seneffe est surtout lié à la fameuse bataille qui se déroula sur son territoire le 11 août 1674. Cette sanglante explication opposa les troupes du prince de Condé, fortes de 45.000 hommes et celles du prince Guillaume d’Orange, futur roi d’Angleterre, fortes de 48.000 hommes.
Longtemps indécise la victoire revint finalement aux Français. Elle coûta aux Alliés 8.000 tués ou blessés et 250 prisonniers. Tandis que les Français eurent 3.000 tués et 4.000 blessés.
Le 2 juillet 1794, les généraux Olivier et Marceau remportèrent la victoire sur les Autrichiens.
Par la loi du 16 mars 1880, Seneffe perdait son hameau de Manage promu au rang de commune.
L’industrialisation commença au XVIIIe s. par l’installation en 1764 d’une verrerie. Jusqu’alors le village était totalement voué à l’agriculture. Il existait à cette époque 1 brasserie, 1 distillerie et quelques sabotiers.
Un siècle plus tard, on recensait une raffinerie de sel, 1 verrerie, 1 fabrique de chapeaux, 4 brasseries, 2 moulins à eau et 4 moulins à vent. A la fin du XIXe s. on notait la présence d’un atelier de construction et de réparations pour le chemin de fer. En 1896, 146 ouvriers y travaillaient ; en 1937, il assurait 300 emplois.
Avant la deuxième guerre mondiale, 1 fabrique de câbles et de fils électriques fonctionnait.
Dans l’après-midi du 17 mai 1940, les Allemands réussirent à établir une tête de pont sur le canal Bruxelles-Charleroi.
En 1960, se créait une zone industrielle Seneffe-manage où s’établirent des usines depuis 1965 notamment dans le secteur de la chimie. Une usine synthétise des molécules à usage phytopharmaceutique et une autre firme produit des semi-produits en élastomères de silicone.

Tourisme. - Le château de seneffe et le parc ont été créées par Julien de Pestre de la Ferté, marchand enrichi, fait comte de Seneffe et Turnhout le 28 mars 1768. La construction est l’œuvre de Laurent-Benoît Dewez.
Une vaste cour d’honneur précède la demeure richement décorée de marbres et de parquets composés de mosaïques d’acajou, de chêne et de noyer. Le magnifique parc s’étend sur 17ha.
Pendant la guerre 40-45, le général allemand von Falkenhausen, gouverneur militaire de la Belgique, en fit une seconde résidence. On le considère comme un des plus beaux châteaux de Belgique.
L’Etat en fit l’acquisition, alors qu’il menaçait ruines en 1970. (Monument classé par A.R. du 24 décembre 1958). Il est en voie de restauration depuis 1975.
- L’église des Saints Quirice et Julitte, style néo-roman, 1875-1877, restaurée en 1952 ; monument funéraire de Pasquier Wart († 1622) et Barbe Dujardin († 1610), tableaux « la Cène » (XVIIIe s.), « Couronnement d’épines » (XVIIe s.) « Portement de la croix », copie d’après Luis de Moralès (XIXe s.), à l’extérieur dalles funéraires des anciens religieux de bonne-Espérance.
- Le presbytère de la paroisse des SS. Quirice et Julitte a été classé par A.R. du 25 mars 1981.
- L’ensemble formé par le château de Buisseret et le domaine qui l’entoure a été classé par A.R. du 26 mai 1982.
- Chapelle N-D. des affligés, édifiée en 1725 par jean Le Lièvre et rétablie en 1905.

Tradition. – Pèlerinage à Notre-dame des Affligés de puis 1712 (dernier dimanche de juin)

Patrie de : - François DRION du CHAPOIS (baron), écrivain, né le 16 octobre 1899. Président de l’association des « scriptore catholici ». Auteur d’ouvrages historiques : « Charles-Quint et l’Europe » (1962) ; « Henri Pirenne » (1964) ; « la vocation européenne des Belges » (1958) ; « Paul van Zeeland » (1971) ; « Charles d’Ydewalle » (1971). Dans son livre de souvenirs « Mes vieilles maisons » (3 vol. 1975-1980), il évoque ses séjours à Montignies-sur-roc et dans le Haut-Pays. Il écrivit également 2 romans sous le pseudonyme « Jean Valmour ». Il est mort à Bruxelles le 13 mars 1986.
- François DUPONT, industriel, né le 28 mars 1780 et décédé le 25 avril 1838. A force de tenacité et d’énergie, il établit en 1809, une forge à Feluy pour la fabrication des fers battus. En 1820, toujours à Feluy, il construisit lui-même une machine à vapeur pour laminoirs. Et 9 ans plus tard, à Châtelineau, il érigea un haut-fourneau. En 1834, lors de la construction du chemin de fer , il fut avec Cockerill, de Seraing, le soumissionnaire qui entreprit la fabrication des rails. Il introduisit dans le pays, l’emploi de l’air chaud pour la fabrication de la fonte. Il fut sénateur de Thuin en 1836.
- Jean-François NOPERE, théologien, baptisé le 3 février 1714. Issu d’un milieu pauvre, il étudia à l’Université de Louvain, où il fut proclamé « primus » en 1736. Ordonné prêtre, il devint bachelier en théologie. Mais il avait une santé précaire et il ne put développer toutes les espérances fondées sur lui. Maître d’école à Leuze (1744), il termina sa vie comme curé de Willaupuis en 1753.

Dictionnaire des noms de lieux de Wallonie et de Bruxelles
Auteur : Jean-Jacques Jespers
Année 2005.

Seneffe (Ht) : c.f. 1977 ; Arquennes, Familleureux, Feluy, Petit-Roeulx-lez-Nivelles et Seneffe (rég. Franç.)
Seneffe (Ht) : Bois, Buisseret, Manage, Scaillemont, Seneffe et Tyberchamps (dans le ressort de la paroisse).
Amputée  de Bois, Manage, Scaillemont et Tyberchamps, érigés en commune sous le nom de Manage le 16-3-1880.
Seneffe (Ht): Sonefia, Senephya, loc : S’nèfe: prairie humide (Germ. *ahwjâ) *de la Senne (germ. * ahhja) de [la forêt de] Soignes (germ. *Sania, emprunté au nom).

Paroisse qui couvrait plusieurs seigneuries ; la seigneurie de Seneffe dite d’Enghien, relevait de la cour féodale de Brabant ; appartint longtemps aux Luxembourg et passa au XVIIIe s. aux de Pestre : site de bataille le 11-8-1674, entre les Français du prince de Condé et les Hollandais de Guillaume d’Orange et de la bataille du 2-7-1794 entre Français et Autrichiens ; château du XVIIIe s. qui fut, de 1940 à 1944, la résidence du chef de l’administration militaire allemande en Belgique et dans le Noord de la France, le général von Falkenhausen (aujourd’hui musée).