mardi 13 août 2024

Parcours d’un horloger feluysien (Gérard Lairein) et de ses enfants

 Parcours d’un horloger feluysien (Gérard Lairein) et de ses enfants, l’abbé Louis Lairein, archéologue et Jules Lairein, fabricant de fleurs artificielles.

Jean-Pierre De Caluwé

C’est la conjonction d’un article récent paru dans le Bulletin Campanaire et d’une ébauche d’un répertoire des fabricants de fleurs artificielles et plumassiers bruxellois (1800-1870) qui m’a incité à poursuivre des recherches complémentaires au sujet de la famille Lairein.

L’article de Jean Ramlot paru dans le Bulletin Campanaire[1] est consacré aux horloges du Roeulx, œuvres de deux horlogers-mécaniciens mal connus (Gérard Joseph Lairein et François Losson[2]) et est à compléter par celui paru dans Nos cinq blasons, publication du Cercle d’Histoire Léon Mabille[3].

Quant au répertoire des fabricants évoqué ci-dessus, il mentionne un Jules Gérard Lairein, fabricant et commerçant de fleurs artificielles, fils de Gérard Joseph Lairein, horloger, et de son épouse Marie Thérèse Pède, domiciliés au Roeulx[4].

 

Gérard Joseph Lairein (père), tailleur de pierres, maréchal-ferrant, serrurier 

Le père de notre horloger se prénomme également Gérard Joseph et est baptisé à Feluy le 13 novembre 1763, fils de Jean-Baptiste Lairein (dont la profession n’est pas indiquée) et Anne Catherine Gamache[5].

Il épouse à Feluy, le 7 août 1787, Marie Josèphe Hauwy née et fille d’horloger à Feluy, âgée d’environ vingt-huit ans. Selon l’acte de mariage, il est âgé d’environ 22 ans et tailleur de pierres de profession[6].

 Détail de l’acte de mariage

 


 C’est le seul acte qui donne la profession d’horloger au sein de la famille Hauwy, orthographiée de manière diverse (Houwy, Houy, …).

 

Gérard Joseph Lairein (père) décèdera à l’âge de 56 ans, à son domicile de Feluy, le 7 février 1817[7]. Il était signalé tantôt comme tailleur de pierres (son acte de mariage), tantôt comme serrurier (son acte de décès), tantôt comme maréchal-ferrant (acte de mariage de son fils Gérard et acte de décès de son beau-père Jean-Baptiste Hauwy).

 Gérard Joseph Lairein (fils), horloger 

Il est né et baptisé à Feluy, le 24 juillet 1791, fils de Gérard Joseph Laireint (sic), de Feluy et de Marie Joseph Hauwy (ou Houwy). L’épouse signe très lisiblement Marie Joseph Hauwy[8]

L’acte de naissance ne précise pas la profession du père[9]. Toujours domicilié à Feluy, Gérard Joseph Lairein épouse Marie Thérèse Pède, marchande, née et domiciliée à Feluy, fille majeure de Louis Joseph Pède, négociant domicilié à Feluy et de Norbertine Joseph Lechien[10]. Marie Thérèse Pède décèdera le 30 avril 1859, en sa demeure au Roeulx, rue Verte[11]. Quant à Gérard Joseph Lairent (sic), il décède le 4 février 1881 à Estinnes-au-Mont, en la demeure de son fils Louis, curé, rue de la Chaussée ; il était alors âgé de 89 ans et demi, et domicilié au Roeulx[12].

Gérard Joseph a grandi dans un environnement propice à l’apprentissage du métier d’horloger. Son père était signalé comme maréchal-ferrant et comme serrurier. Son beau-père, Jean-Baptiste Hauwy, était horloger.

L’horloger Gérard Lairein n’est connu que par l’horloge de l’hôtel de ville de la commune du Roeulx. L’hôtel de ville actuel du Roeulx date de 1862. En 1864, le prince Emmanuel de Croÿ fait placer dans le fronton une horloge. Son autonomie est de 8 jours et elle est dotée d’une sonnerie des heures et demi-heures. En façade, au premier niveau, les heures sont indiquées par des chiffres romains, de I à XII, sur un cadran d’horloge de forme circulaire. Dans la grande salle de l’étage, on peut remarquer le mécanisme de l’horloge ; celui-ci porte une plaque portant l’inscription gravée : « Cette horloge a été construite par Gérard Lairein, horloger mécanicien d’après les dessins et sous le conduite de Prince Emmanuel de Croÿ qui l’a fait placer ici en 1864 »[13].

En dehors de l’horloge de l’hôtel de ville du Rœulx, ses autres réalisations sont inconnues. Mais comme il a été domicilié successivement à Feluy (1813), à Houdeng-Gœgnies (1817), à Houdeng-Aimeries (1826, 1831, 1841), puis au Rœulx (depuis au moins 1854), il est fort probable qu’il ait œuvré à la construction ou à l’entretien d’horloges monumentales dans des communes voisines (Feluy, Ecaussinnes, Ronquières, Seneffe, Binche, Estinnes, …).

Rappelons qu’à l’époque de la construction de l’horloge de l’hôtel de ville du Rœulx, il était déjà âgé de plus de septante ans et donc en fin de carrière. Il est également possible que Gérard Joseph Lairein ait initié François Losson à l’horlogerie. Ce François Losson est connu comme constructeur de l’horloge de l’église Saint-Nicolas du Roeulx, selon la plaque datée 1873 apposée sur l’horloge[14].

Trois enfants sont issus du couple formé par l’horloger Gérard Lairein et Marie Thérèse Pède : Léocadie Thérèse, Louis François et Jules Gérard.

 .Léocadie Thérèse Lairein, modiste

Elle est l’ainée des trois enfants de l’horloger Gérard Joseph Lairein et naît à Houdeng-Gœgnies le 28 octobre 1817[15]. L’acte de naissance précise bien que son père se prénomme Gérard (Lairin c’est de cette manière que le nom est transcrit par l’officier d’état civil ; c’est aussi de cette manière que signe le père), est âgé de 28 ans et horloger de profession, domicilié à  « Gougnies-Houdeng ». Les témoins ont été Nicolas Joseph Mercier, 58 ans, horloger[16] et Ferdinand Michel, 28 ans, instituteur primaire, tous deux domiciliés à « Gougnies-Houdeng ».

 Le 13 octobre 1841,  Léocadie Thérèse Lairein épouse à Houdeng-Aimeries (où sont alors domiciliés ses parents), Pierre Adolphe Plisnier (âgé de 21 ans, commis voyageur, né au Rœulx, le 1er octobre 1820, fils majeur de Philippe, décédé au Rœulx, le 23 mai 1832 et de Marie - (illisible) Perin, aussi décédée au Rœulx, le 4 janvier 1826). Selon l’acte de mariage, Léocadie exerce la profession de modiste.[17].

Les témoins sont Alfred Piérard, 23 ans, commis voyageur, domicilié au Rœulx ; Pierre Monoyer, 31 ans, pharmacien ; Jean Joseph Mainy, 39 ans, cabaretier ; Jean Baptiste Roland, 65 ans, cabaretier.

Veuve de Pierre Adolphe Plisnier (décédé à Anvers le 20 septembre 1878 ; en son vivant, contrôleur au chemin de fer)[18], Léocadie décède à son domicile de la Leopoldstraat, 104, à Malines le 5 juin 1887. Le décès est déclaré par son fils Pierre, 43 ans, contrôleur aux chemins de fer de l’Etat, domicilié à Malines.

 Louis François Lairein

Il est né à Houdeng-Aimeries, le 7 février 1826, fils de Gérard Lairein, 35 ans, horloger et de Marie Thérèse Pède[19]. C’est ce Louis Lairein, curé des Estinnes, qui déclare le décès de son père, l’horloger. Curé d’Estinnes-au-Mont, Louis Lairein a aussi été archéologue et numismate amateur[20]. Comme archéologue, il entreprend des fouilles dans les villages environnants de sa commune (Haulchin, Waudrez, Vellereille-le-Sec) et publie les résultats de ses recherches[21]. C’est à ce titre qu’il a été membre du Cercle d’histoire de Mons, section de la Commission permanente des Fouilles. Théophile Lejeune ne tarit pas d’éloges : « Notre estimable collègue M. Lairein, curé d'Estinnes-au-Mont, dont le zèle pour la recherche de nos antiquités nationales mérite les plus grands éloges, possède dans ses collections un morceau notable d'une meule de moulin à bras et d'autres débris curieux qu'il a recueillis sur l'emplacement de la villa du Mont-des-Bergers »[22].

L’abbé Louis Lairein décède le 19 mai 1893, en sa demeure de la rue Fétis, 31, à Mons[23]. Son mobilier et sa riche bibliothèque, composée d’environ 9000 volumes, sont mis en vente par les soins du notaire Emile-Prosper Lestrate[24] :


Nombre d’objets issus des fouilles et collections de l’abbé Lairein ont été acquis par le comte Louis Cavens[25], puis légués : « Une partie des collections de Louis Lairein est venue enrichir la section d’ethnographie ancienne des Musées royaux du Cinquantenaire. L'acquisition de la collection de feu l'abbé Lairein, des achats isolés, ainsi que des fouilles heureuses, sont venus accroître, dans une proportion notable, le fond belgo-romain des Musées du Cinquantenaire. Elle se compose d'objets recueillis presque entièrement dans la province de Hainaut »[26].

 La bibliothèque de l’abbé Louis Lairein a donné lieu à la rédaction d’un catalogue[27], comportant 1725 lots, principalement des ouvrages religieux, mis en vente les 25, 26 et 27 juillet 1893 (la veille, 24 juillet, étaient mis en vente le mobilier, ainsi qu’un grand nombre de tableaux, gravures et sculptures).


La bibliothèque contenait principalement des ouvrages religieux, mais aussi des ouvrages de sciences (astronomie, chimie, géologie, paléontologie, histoire naturelle : lots 1193 à 1260), des biographies (lots 1338 à 1407), des chartes, coutumes, archives de la Belgique (lots 1408 à 1487) ; médecins et divers (lots 1526 à 1566), d’archéologie (lots 1567 à 1630).

 Jules Gérard Lairein, fabricant et marchand de fleurs artificielles

Jules Gérard est le cadet de la famille, naît le 9 février 1831 à Houdeng-Aimeries, fils de Gérard Joseph Lairein, horloger et Marie Thérèse Petre (sic, pour Pède)[1].

D’abord employé à Bruxelles (1851), il a été rapidement à la tête d’une fabrique et d’un commerce florissants de fleurs artificielles, initiés vers 1851 par sa future épouse, Marie Victoire Adèle Lobel[2]. Elle associe son mari vers 1856.



La carte porcelaine est datée de ca. 1866 – 1876 (AVB/ASB CI, N-3162)

 Suite au décès prématuré de celui-ci[3] (9 mai 1879), elle reste seule à la tête de la boutique pendant quelques années. Elle sera même parée du titre de fournisseur breveté de la Cour de Hollande (1881)[4]. La relève sera assurée par son fils Jules Charles Dominique. Elle-même décèdera après le 1er décembre 1910.

Jules Charles Dominique Lairein, fabricant de fleurs artificielles

Il naît à Bruxelles le 9 octobre 1855, fils de Jules Gérard Lairein et Marie Victoire Adèle Lobel[5]. Suite au décès de son père, il est initié à la fabrication de fleurs artificielles, puis tient le commerce en association avec sa mère pendant une dizaine d’années.

Jules Lairein (fils), négociant-fabricant (de fleurs artificielles), établi 40, rue de la Montagne, à Bruxelles, figure parmi les membres de la Société belge d’études coloniales, dès la fondation de celle-ci

Il devait avoir noué des relations commerciales avec des fournisseurs de Constantinople, car il est mentionné dans un annuaire commercial majeur : « Fleurs artificielles, Belgique, Bruxelles : Lairein Jules ». Il était d’ailleurs le seul représentant belge de cette industrie artisanale[1].

En 1912, Jules Lairein cède son commerce à Louis Jean Verdeyen[2]. L’enseigne devait jouir d’une excellente réputation puisque la référence à la Maison Lairein sera conservée par les successeurs (Louis Verdeyen, puis son fils Felix Henri) jusqu’en 1950 :


Almanach du Commerce et de l’Industrie, 1950,

rubrique « fleurs artificielles, feuillages et plumes, fabricants »

Annexe  : Jean-Baptiste et Marie Joseph Hauwy

Acte de décès de Marie Joseph Hauwy, épouse de Gérard Lairein  

« Mairie de Feluy, arrondissement communal de Charleroy »

« Du quatorzième jour du mois de frimaire, l’an douze de la République française »

« Acte de décès de Marie Joseph Houwy (Hauwy), épouse de Gérard Lairain, décédée le treize du courant [5 décembre 1803], à huit heures du soir, profession de fileuse, âgée de quarante-sept ans, née à Feluy, département de Jemmappes, demeurant audit Feluy, fille de feu Jean-Baptiste Houwy et de feue Thérèse Remiens »

« Sur la déclaration à moi faite par le citoyen Jean-Baptiste Charles, demeurant à Feluy, profession de tailleur de pierres, qui a dit être beau-frère de la défunte et par le citoyen Nicolas Jaucet, demeurant audit lieu, profession aussi de tailleur de pierres, qui a dit être voisin de la défunte »

 

(Feluy, registre des actes D, 1797-1866)

 

Acte de décès de Jean-Baptiste Houwy (Hauwy) daté du 10 prairial an 9 (30 mai 1801)

« Arrondissement communal de Charleroi »

« Du dix prairial l’an neuf de la République française »

« Acte de décès de Jean-Baptiste Houwy, décédé ce jourd’hui, à deux heures du matin, âgé de septante-six ans, né à Feluy, département de Jemmappes, y demeurant, fils de feus Martin Houwy et de Marie Josèphe Wilmotte »

« Sur la déclaration à moi faite par le citoyen Gérard Lairein, demeurant à Feluy, profession de maréchal et le citoyen Guillaume Bourdon, demeurant aussi à Feluy, profession de maréchal, tous deux amis du défunt et ont signé »

 (Feluy, registre des actes D, 1797-1866)

 jpdecaluwe@gmail.com

 

Toute reproduction, intégrale ou partielle, par quelque procédé que ce soit, faite sans le consentement des propriétaires de l’œuvre et des Archives de La Ville de Bruxelles, est illicite.

 

 



[1] Annuaire oriental du commerce, de l’industrie, de l’administration et de la magistrature : Edité par Cervati Frères et Cie, à Constantinople : 1891, p. 1062 

 

[2] Le Soir, 21 avril 1912 ; 16 avril 1914

 

Louis Félix Verdeyen, né à Saint-Josse-ten-Noode, le 3 janvier 1870, fils de Félix Verdeyen et Marie Catherine Rademakers ; décédé à Bruxelles le 26 janvier 1942 et inhumé au cimetière de Saint-Josse-ten-Noode, selon l’avis nécrologique paru dans Le Soir, édition du 30 janvier 1942




[1] Houdeng-Aimeries, registre N, 1797-1846, acte N° 9, 10 février 1831

 

[2] Bruxelles, registre M, 1854, acte N° 1057, 26 octobre 1854

 

[3] A Bruxelles, (registre D, 1879, acte N° 2180, 11 mai 1879

 

[4] Almanach du Commerce et de l’Industrie, 1881 : « Lairein, veuve, fournisseur breveté de S.M. le Roi des Pays-Bas, rue de la Montagne, 40 et Lairein J., fils, fabrique de feuillages en tous genres, rue des Longs-Chariots, 19 »

 

[5] Bruxelles, registre N, 1855, acte N° 4033, 10 octobre 1855 (déclarants Dominique Lobel, grand-père, marchand, 76 ans ; Hilaire Lubeke, employé, 22 ans et Jean-Baptiste Simons, accoucheur, 35 ans )

 




[1] Jean Ramlot, « La passion d’un Prince. Un atelier d’horlogerie monumentale au château du Roeulx », dans Le Bulletin Campanaire, 2021/1, n° 102, p. 32-39

 

[2] Gustave François Joseph Losson naît le 14 mars 1841, au Roeulx, fils de Nicolas Joseph Losson, faiseur de bas, âgé de 39 ans, et de Marie Thérèse Bouchy (Le Roeulx, reg. N, 1826-1850, acte N° 16, 15 mars 1841. Il décède au Roeulx le 8 août 1906 (Le Roeulx, reg. D., 1901-1910, acte N° 33, 8 août 1906).

 

[3] Jean Ramlot, « Les horloges du Roeulx. Hommage à Gilbert Colpaert », dans Nos cinq blasons, 2012, 1, p. 1-10

 

[4] Jean-Pierre De Caluwé, Fabricants de fleurs artificielles et plumassiers bruxellois (1800-1870). Précédé d’une introduction historique (données non publiées)

 

[5] Feluy, registres paroissiaux B, 1750-1768

 

[6] Feluy, registre M, 1784-1791, 7 août 1787. L’acte de mariage ne précise pas les noms et prénoms des parents

 

[7] Feluy, registre D, 1797-1866, acte daté du 7 février 1817

 

[8] Feluy, registres paroissiaux B, 1780-1794

 

[9] Feluy, registres paroissiaux B, 1780-1794

 

[10] Feluy, registre NMD 1797-1830, acte du 19 août 1813

 

[11]  Le Roeulx, registre 1838-1870, acte N° 14 du 1er mai 1859

 

[12] Estinnes-au-Mont, reg. D, 1881-1900, acte N° 9, 4 février 1881

 

[13] Gérard Bavay, Charles Friart, « L’hôtel de ville du Rœulx », dans G. Bavay (éd.)., Hôtels de ville et maisons communales en Hainaut du Moyen Age à nos jours. Mouscron, Monographie Hannonia, 1995, p. 147

 

[14] Jean Ramlot, « La passion d’un Prince… », op. cit.

 

[15] Houdeng-Gœgnies, registre N 1811-1825, acte du 29 octobre 1817

 

[16] L’horloger Nicolas Mercier ne manque pas d’interpeler : il est ignoré des dictionnaires d’horlogers belges et hennuyers (Eddy Fraiture, Belgische uurwerken en hun makers. Horloges et horlogers belges, Louvain, Peeters, 2014 ; Raymonde Stilmant, Orfèvres, joailliers et horlogers en Hainaut au 19e siècle, Mons, 2008).

 

[17] Houdeng-Aimeries, registre M, 1797-1850

 

[18] Décès survenu le 5 juin 1887 à Malines, à son domicile de la rue Léopold, 104 (Family Search, acte de décès N° 664, 6 juin 1887. Consulté le 17 décembre 2021

 

[19] Houdeng-Aimeries, registre N, 1797-1846, acte N° 8, 8 février 1826

 

[20] Louis Lairein, « Le denier des Estinnes a-t-il existé ? » dans Revue belge de Numismatique, 1875, t. 31, p. 313-315.

 

[21] Louis Lairein, « Découvertes à Peissant, aux Estinnes et à Haulchin », dans Annales du Cercle Archéologique de Mons (ACAM), 1875, t. 12, p. 529-534 ; « Découvertes d'antiques, aux Estinnes et à Waudrez »., dans ACAM, 1875, t. 12, p. 377-383 ; « Lettre concernant des fouilles faites à Estinnes-au-Mont et à Vellereille-le-Sec », dans ACAM, 1877, t. 14, p. 389-390

 

[22] Théophile Lejeune, « Histoire et Archéologie. Les Estinnes », dans ACAM, 1875, t. 12, p. 20, n.1

 

[23] Mons, registre D, 1888 à 1893, acte N° 258, 20 mai 1893

 

[24] Annonce parue dans L’Indépendance Belge, 21 juillet 1893, p. 4

 

[25] Sur le comte Louis Cavens, voir Janette LEFRANCQ., « Le comte Louis Cavens (1850-1940)», dans Liber Memorialis 1835-1985, Bruxelles, Musées royaux d’Art et d’Histoire, 1985, p. 89-98 ; A. DUCHESNE, « Louis Cavens », dans Biographie nationale, Bruxelles, Académie royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts, XXXIII, 1965, col. 153. et ss. ; Catherine Gauthier, « Aux origines des collections du Musée de la Ville. Le cas de deux mécènes, Louis Cavens et Jules Vandevoorde », dans Cahiers Bruxellois, 2016/1 (t. XLVIII), p. 185-206

 

[26] Alfred de Loë (baron - ; 1858-1947 ; archéologue, conservateur en chef adjoint aux Musées royaux du Cinquantenaire), « Les accroissements de la section d’ethnographie ancienne des Musées royaux du Cinquantenaire, en 1895 et en 1896 », dans Bulletin des Commissions Royales d’Art et d’Archéologie, Bruxelles, 1900, t. 39, p. 91, 92, 96, 101, 107, 108

 

[27] Emile-Prosper Lestrate  (notaire), Catalogue de livres anciens et modernes, gravures, objets de collection, etc., provenant de la Bibliothèque de feu M. l’abbé Lairein, curé d’Estinnes-au-Mont, Mons, Dequesne-Masquillier et fils, 1893, 85 p.

dimanche 28 juillet 2024

LE MOULIN DIT SCARON

 LE MOULIN DIT SCARON[1]      Alain GRAUX                                                                                       

 Le 3 avril 1833 devant maître Dumortier, notaire à Feluy, la Compagnie concessionnaire du Canal Charleroi à Bruxelles, vend sous seing privé à monsieur Emmanuel Delalieux, maître de carrière demeurant à Feluy, et à son épouse Ambroisine Clément, un terrain à Feluy[2].

Les nouveaux propriétaires y font bâtir des bâtiments comprenant un moulin à farine cote C 427c d’1a 40ca, une scierie de pierre de taille mue par l’eau d’1a 40 ca coté C 427b, une maison d’habitation de 14a cotée C 427g, une grange, des écuries, des remises, avec un étang contigu d’1a 90 ca, terre et prairies pour une contenance d’un hectare cinquante ares, tenant à MM. Capitte, Dupont, Moreau, et René Delalieux.

Le 27 mars 1857, ils vendent la propriété, qui outre les bâtiments cités ci-dessus comprend les servitudes actives et passives et les droits à la chute d’eau sur la Samme qui leur ont été conférés lors de l’établissement de l’usine.

Les acheteurs sont Edouard Pierre Becquet, négociant à Feluy, et à son épouse Henriette Verhaeghe, qui l’acquièrent pour la somme de 106.000 Fr. Ils paient lors de l’achat la somme de 26.000 Fr.[3]

 


 

Le  9 septembre 1859, lors d’une séance publique passée dans l’estaminet  Daubioul, à Feluy, devant le juge de paix Nicolas Derbaix, comparaissent Victor Delalieux, négociant à Tournay ; Octave Delalieux, maître de carrière à Feluy ; Louise-Henriette Delalieux épouse Léopold-Emmanuel Riche, brasseur à Bruxelles ; Rose-Aye Delalieux épouse Emile Vandendooren, propriétaire à Celles ; Henriette Delalieux épouse Léonard Leborne, banquier à Bruxelles ; et Sidonie Delalieux épouse Auguste Gérard, maître de carrière à Feluy, tous héritiers d’Emmanuel Delalieux et d’Ambroisine Clément, leurs parents.

Ils font saisir le moulin pour non respect de la vente.

Le moulin est vendu avec tous ses ouvrages tournant et montant, quatre paires de meules, deux arbres tournant, scierie pour pierres de tailles avec deux armures et accessoires[4].

Le moulin est loué par bail verbal à Joseph Staquet-Watteau, meunier, au loyer annuel de 4250 Fr.

La propriété est vendue le 10 octobre 1859 à Emile Vandendooren, propriétaire et maître de carrière à Feluy et à son beau-frère Léopold-Emmanuel Riche, brasseur à Bruxelles, pour le prix de 37.500 Fr.

 


 Extrait du plan Popp de Feluy vers 1860 ;

C.427c : moulin à farine

C.427g : moulin à pierres

 

                                             Terre situées à Arquennes à proximité du moulin :

Le 30 octobre 1862, les deux co-propriétaires vendent le moulin et ses dépendances à Jacques-Philippe Huens, cultivateur à Petit Rosière pour la somme de 36.500 Fr.

Le 9 octobre 1883, Jacques-Philippe Huens qui est alors meunier à Feluy loue par bail pour 9 ans la propriété à Valère Mévis, meunier à Arquennes pour la somme de 2500 Fr. annuels, 

La propriété est alors décrite comme suit 

 « 1. Un moulin avec tous ses ustensiles, les accessoires et tous les objets mobiliers y attachés et devenus immeubles par destination, maison, grange, écuries, cour, jardin, prairie, terrains, étang, avenue et dépendances d’un ensemble sis à Feluy au Petit-Moulin et Arquennes lieux-dits le Village et le Tollet cadastré à Feluy section C. nos 397d, 397b, 427e, 427b, et 427i pour 62 ares 90 a et à Arquennes section A. nos 404, 403a, 403c, 405b, et 402, et section B nos 637d, 636g, 636y, 638y et 638w pour 1 ha 15a, en ce compris une maison neuve et un jardin entouré de murs, joignant au canal de Charleroi à Bruxelles, à Dubois d’Ecaussinnes, à de Lalaing, à Jean Dubois, au sentier et au bailleur.

2. Deux chariots, une charrette, un tombereau et trois chevaux

3. Cinq cent sacs »[1]

Jacques-Philippe Huens meurt le 7 février 1888. Ses frères sont héritiers : Félix Huens, meunier à Givry ; Henry Huens, sans profession, à Saint-Denis ; les enfants de Joséphine Huens, décédée après avoir été mariée à Constant Devroye et Théophile Leenarts et qui sont :

Catherine Devroye, épouse François Decoster, cultivateur

Virginie Devroye, rentière à Beauvechain

Constant Devroye, meunier à Marche-lez-Ecaussinnes

Edouard Devroye, boulanger à Saint-Denis

Louis Leenarts, étudiant, représenté par son oncle et tuteur, Théophile Leenarts , négociant à Jodoigne.

Ils vendent par voie forcée le moulin le 27 novembre 1888 devant Me Doumont, notaire à Feluy, à l’ancien propriétaire, Emile Vandendooren, maître de carrière à Feluy, à qui Jacques-Philippe Huens était redevable de la somme de 32.000 Fr. productive d’intérêt à 5%.

Le bien passa à Henri Vandendooren, mais devint de plus en plus vétuste.

En 1940, un avion largue une bombe qui tombe à proximité du canal et de l’ancien moulin, y provoquant des dégâts à la maison qui resta vide quelque temps

Remise en état, elle fut la demeure du bourrelier  Bourotte et ensuite de René De Pooter

Elle fut vendue ensuite vendue au docteur Teucq, de Manage



[1] Acte passé devant Me Ernest Doumont, notaire à Feluy le 7-2-1888.