Né à Bornival, le 17 janvier 1642, de Guillaume de Lalieux et de
Robertine Philippe de Martinval, il montra dès sa plus tendre jeunesse
d'heureuses dispositions pour les études. Il fit avec succès ses humanités au collège de
Nivelles, et, à l'âge de 16 ans, il se rendit à Douai, pour y étudier en
philosophie, s'étant déterminé à l'étude du droit. Il en suivit les cours à la
même université et y fut reçu licencié le I octobre 1662. Désirant visiter les
académies étrangères, il partit pour la France, en mai 1664, et s'arrêta
pendant quelque temps à Paris. Il passa ensuite en Italie, où il se
perfectionna dans l'étude de la jurisprudence en y employant l'espace de huit
ans, pendant lesquels il parcourut les universités les plus célèbres, et se lia
d'amitié avec plusieurs personnages d'un grand mérite. De retour dans sa
patrie, il vint habiter Feluy, où ses parents résidaient depuis 1652. La
capacité qu'il avait acquise par ses études, jointe à la politesse de ses
manières et à la régularité de sa conduite, lui fit bientôt gagner la confiance
du seigneur de Feluy, qui le nomma greffier, le 20 mars 1675 :
« Nous,
Philippe-François, de Berghes, seigneur et comte du pays et terre de
Grimberghe, baron d’Arquesne, baron de Gaesbecque, seigneur de Feluy, Montigny,
Cantaine, etc. du conseil de guerre de S. M., et son maitre de camp
d’infanterie wallonne, chef capitaine d'une compagnie d'hommes d’armes. Scavoir
faisons que pour le bon rapport qui nous at estez faict de la personne de
Robert de Lalieux, nous confiant entièrement en sa bonne diligence et capacité,
nous luy avons accordé et accordons la greffe de nostre terre et seigneurie
de Feluv, suyvant la résignation luy en faicte par Anthoine
Jousneau, avec pouvoir d'exercer tout ce qui en dépend et de garder nos
droicts; aux charges et émoluments y accoustumez. En foy de quoy, nous avons
signé la presente et y faict apposer le cachet de nos armes. A Bruxelles, ce 20
mars 1675, P.
F. de Berghes. comte dc Grimberghe. »
Le
soubsigné bailli et receveur de Feluy, en vertu du pouvoir, qui lui at esté
donné par monseigneur le comte de Grimberghe, de substituer un autre pendant
son absence à l’exercice de sa charge, déclare par ceste d'avoir commis et
establi à cette effect Robert de Lalieux, greffier dudit Feluy, avec promesse
de tenir pour vaillable tout ce qu’en cette qualité de substitut il aura faict.
A Bruxelles, 25 décembre 1678, P.F. de Bouloigne »
Nous
l'agréons ainsy, la date que dessus, jusques à rappel
Frère
Englebert, par la souffrance de Dieu, abbé de Bonne-Espérance, à tous ceux qui
ces présentes voiront, salut. Scavoir faisons que, pour le bon rapport qui nous
a esté faict de la personne de Robert de Lalieux, et nous confiant en sa
preudhomie et bonne diligence, avons iceluy commis et establis, comme nous
faisons par cette, greffier de notre hauteur et seigneurie de l’Espinette dans
Feluy, luy donnant tout tel pouvoir qu’à cette office appertient, le tout
jusque à rappel. En foy de quoy nous avons signé cette et y fait apposer notre
cachet ordinaire. Ce 29 décembre 1678. F. Englebert, abbé de
Bonne-Espérance »
Robert de Lalieux épousa
le l6 février 1686, Catherine Bryart, âgée de dix-sept ans, née à Ronquières le
23 mai 1664, elle lui donna sept enfants, tous nés à Feluy.
Le greffier de Feluy, Robert de Lalieux, mourut le 29 juillet 1721 et fut
enterré le 2 août.
Il mourut avec la réputation d’un homme pieux, charitable et
exemplaire, zélé pour la justice, ami de la paix et exact dans ses écrits. Il
est enterré dans l’église de Feluy,
ainsi que sa femme, avec épitaphe.
Robert de Lalieux acheta la propriété de Jean Scaron (fils) le 3
février 1699, cette propriété comprend « une meson, chambres, jardin, terres et cairière le lieu comme il se
contient gisant emprès la fontaine à la coulette tenant au chemin allant au
Trichon à la cairière Jacques remiens et par embas au warischay et rieu du
moulin et à une ruelle descendant du chemin à la fontaine à la coulette ».
La famille de Lalieux habita le château Scaron jusqu’en 1903.
En 1850, Emmanuel de Lalieux, descendant de Robert, fit élever dans le
parc du château un obélisque à la mémoire de son ancêtre.
