A PROPOS DE
LA RÉSISTANCE ET DU GROUPE G.
La publication des faits d’arme de la Résistance dans notre région,
publiées par M. Robert Cotyle[1] peut
être complétée par la relation que fit le Commandant de la
Brigade Spéciale, E. Orban, le 22 septembre 1946. Ce texte nous a
aimablement prêté par M. Stéphan Libert, d’Arquennes, provenant de son
grand-père, M. Paul Libert, héros de la Résistance[2], qui
était membre du Groupe général de sabotage, région IV, brigade spéciale de
Luttre :
« Principaux sabotages de
la Brigade Spéciale de Luttre du « G.
War office »
Service de renseignements
Recueillement de tous renseignements pouvant être utiles à la cause
alliée (Convois circulant sur les routes et par chemin de fer).
Récupération d’armes et munitions
Des armes abandonnées au cours de la campagne de 140 ont été récupérées
et mises en état de pouvoir être utilisées en moment opportun.
Transport d’armes, de munitions
et d’explosifs-
Les armes, munitions et explosifs de diverses provenances ont été mis en
lieu sûr afin d »échapper aux services de recherches ennemis.
Sauvetage d’un dépôt d’armes de
l’A.S. – B/10.
Un dépôt d’armes de l’A.S. (Armée secrète) B/10., situé dans les bois de
Feluy et sur le point d’être découvert par les Allemands, fut sauvé par nous
quelques instants avant l’arrivée des boches (trop bien renseignés sur le lieu
et l’existence du dépôt).
Fourniture d’armes et de
munitions
Plusieurs groupements de la région ont été pourvues par nos soins,
d’armes et munitions diverses.
Aide aux réfractaires et familles
éprouvées
De nombreux réfractaires et familles de prisonniers ont été ravitaillées
par nous en vivres et secours de toutes espèces permettant l’envoi de colis à
leurs prisonniers.
Destruction des dossiers de la C.N.A.A.
Les dossiers de la C.N.A.A. (Corporation Nationale d’Agriculture et
d’Alimentation)[3] intéressant les communes
de Luttre et de Pont-à-Celles ont été détruits.
Sabotage des services de
ravitaillement au détriment de l’économie allemande
-
de
décembre 1941 au 8 février 1944 : distributions de 1463 cartes de charbon
au lieu de 700 prévues pour la commune de Luttre
-
Distribution
de cartes de tabac au profit des 39 prisonniers et réfractaires de la commune de Luttre
-
Distribution
de bons supplémentaires de chaussures à la population nécessiteuse et des
enfants de prisonniers
-
Distribution
de bons de chaussures pour les prisonniers russes évadés et pour les besoins
des différents groupements de résistance
-
Falsification
des plans de culture (1941-42-43) permettant la distribution de froment à la
population
-
Incendie
de colza, lin et paille sur les champs et dans les wagons de chemin de fer
stationnant en gare de formation.
Enlèvement des registres de
population
Les registres de la population de Luttre et Pont-à-Celles ont été
enlevés afin d’empêcher les investigations de la Werbestelle[4].
Contrefaçon de cartes d’identité
et de travail
Des cartes d’identité contrefaites ont été distribuées aux réfractaires
et illégaux recherchés par les autorités allemandes.
Hébergement et soins prodigués à
des aviateurs alliés
Plusieurs aviateurs alliés, tombés au dessus des territoires occupés,
ont été hébergés et soignés par nous,
avant d’être dirigés sur les organismes s’occupent spécialement d’eux.
Récupération de fonds au
détriment des Allemands
Les fonds nécessaires au soutien des réfractaires, illégaux, familles de
prisonniers et familles nécessiteuses, aide au œuvres de la Croix Rouge ainsi
qu’aux besoins du groupe, ont été récupérés au détriment de l’ennemi.
Aide aux prisonniers russes
A de nombreuses occasions nous avons facilité l’évasion de prisonniers
russes des camps de Marchienne-au-Pont et des environs Ces prisonniers ont été
hébergés par nos soins.
Fabrication de clous réversibles
Plus de 20.000 clous réversibles à pointes multiples ont été fabriqués
pour les besoins des différents groupements de résistance Ces clous, semés sur
les routes utilisées par les convois ennemis, retardaient considérablement
l’acheminement de ceux-ci en provoquant la crevaison des pneus.
Malfaçons dans les réparations
des locomotives
De nombreux membres du groupe, travaillant à l’arsenal de Luttre, ont saboté les réparations des locomotives.
Fabrication de matériel de
sabotage
En pièces détachées, les bombes et matériel nécessaires pour l’exécution
des sabotages ont été fabriqués à l’arsenal de Luttre, il en fut de même pour
le blindage de nos véhicules.
Provocation de fausses alertes
Afin de détourner les ouvriers de leurs travaux, de nombreuses fausses
alertes ont été provoquées par un membre du groupe qui, précisément, était
chargé du système d’alertes.
Destruction de scies
Au moment de l’exécution de commandes allemandes, les scies des grandes
scieries « Dubois » de Trazegnies ont été détruites, retardant de ce
fait la livraison à l’ennemi.
Destruction de matériel de
signalisation
A de nombreuses reprises, les appareils de signalisation des chemins de
fer ont été mis hors d’usage.
Sabotage du matériel
De nombreux wagons de chemin de fer contenant du matériel divers tel
que : réservoirs à essence, mitrailleuses d’avions, moteurs d’avions et
électriques etc. ont été savamment déplombés, le matériel détruit et après
coup, les wagons replombés.
Destruction de foreuses de grande
précision
Huit foreuses électriques de grande précision, destinées aux ateliers « Junkers »
de Courcelles ont été mises hors d’usage.
Destruction d’appareil et
installations téléphoniques
Les appareils et installations téléphoniques utilisés par les boches ont
été détruits à plusieurs reprises.
Destruction des freins
Westinghouse
Les boyaux des friens Westinghouse des wagons ont été sectionnés à
différentes reprises en gare de formation de Luttre et Charleroi-Sud, d’où
retard considérable dans l’acheminement des convois.
Sabotage du matériel électrique
Les installations électriques du pont roulant, de la plaque tournante,
de la pompe à eau, de la gare de Luttre ont été sabotées à plusieurs reprises.
Avaries aux wagons du chemin de
fer
De nombreux wagons en stationnement dans les gares de formation de
Luttre et Charleroi-Sud, ont été sabotés au moyen de poudre émeri versée dans
les coussinets.
Envoi de wagons dans de fausses
directions
De fausses étiquettes, collées sur les originales ont permis l’envoi de
wagons dans d’autres destinations que celles indiquées, d’où retard considérable
dans l’expédition et surtout réception des marchandises
Sabotage des ordres de la
Weberstelle
La Weberstelle réquisitionnant la main-d’œuvre belge pour l’Allemagne,
bous avons tout mis en œuvre pour camoufler le plus d’ouvriers possible
atteints par ces mesures arbitraires.
Désarmement de soldats allemands
isolés
Plusieurs soldats allemands isolés ont été désarmés par nos hommes Ces
armes sont venues à point pour équiper quelques saboteurs.
Délivrance de prisonniers
politiques
Plusieurs membres de la Résistance ayant été arrêtés dans la rafle
d’Ecaussinnes-Lalaing, nous avons réussi à en faire relâcher quelques uns.
Répression contre les traîtres
dénonciateurs
Plusieurs individus de cette catégorie ont été mis hors de nuire étant
donné les actes de dénonciation commis à l’égard des réfractaires et des
patriotes recherchés par les Allemands.
Répression contre les
collaborateurs
Nous avons averti plusieurs chefs d’usines et contremaîtres, qui
poussaient leur personnel à la production pour l’ennemi, d’avoir à cesser toute
activité funeste à la cause alliée Qu’au cas où bonne note ne serait pas prise
de nos avis, des sanctions seraient prises à leur égard.
Répression contre certains
membres de la police et du ravitaillement
Certains membres de la police, du ravitaillement et de chemins de fer se
signalaient par un excès de zèle inconsidéré, nous les avons avisés d’avoir à
cesser toute activité de ce genre.
Sabotages exécutés aux Ateliers
de Construction de Familleureux
-
démontage
en septembre 1940, des installations pour la fabrication d’obus, après que les
Allemands eurent manifesté leur intention de faire continuer cette fabrication
-
vente en
janvier 1941, de 93 moteurs Chevrolet modèle 1940, après saisie par les
Allemands de tous les organes entrant dans la fabrication des tracteurs, pour
éviter la réquisition de 93 tracteurs correspondants
-
sabotage
en mars 1941, d’un lot important de pièces d’aviation fournies par les
Allemands et dont ils avaient imposé le parachèvement
-
Mise à la
mitraille en juin 1941, de 30.000 obus de 75 DTCA après prise par les Allemands
de 5 échantillons de ces obus choisis dans différents stades d’avancement
-
Sabotage
de mai 1941 à octobre 1942 de 331 petits tracteurs faisant l’objet de
réquisition régulière et fournis non rodés tandis que les Allemands
fournissaient l’essence nécessaire
-
Refus
d’exécuter les ordres suivants :
9 janvier 1940 - 300 wagons pour la deutsche
Reichsbahn
1er mars 1940 - 133 wagons pour la Bulgarie
22 mars 1940
- 300 wagons pour la Suède.
Ces deux dernières commandes en l’absence des
attestations certifiant la destination finale des wagons
Février 1941
- la commande de pièces mécaniques diverses
Mars 1942
- 400 wagons
Avril 1942
- 750 à 1500 tracteurs
Juillet 1942
- Lot de pièces mécaniques diverses
Octobre 1942 - Obus pour canons de 155 français
Janvier 1943
- 350 wagons
Mars 1944
- Pontons et lot de pièces
mécaniques diverses
Mai 1944
- 300 et 480 wagons
Transformation de
wagons fermés SNCB en wagons forges et wagons
couchettes
Novembre
1942 à mars 1943 - soustrait 110 ouvriers au STO en Allemagne
soutien de 52 réfractaires
Mai 1944 à juillet 1944 – soustrait de 9 otages
et prisonniers politiques à la déportation
dans
les camps de concentration allemands
Principales destructions
opérées par la brigade
30-7-1943. Gare de Charleroi-Sud
Deux moteurs ont été détruits par explosion dans les sous-stations
électriques de la gare.
10-11-1943. Gouy-lez-Piéton
Sabotage d’un poste à 70.000 volts et celui de 50.000 volts, de la
Centrale.
Ce sabotage fut effectué en vue d’arrêter l’envoi de courant à haute
tension vers la Rhur. Nous avons
effectué la vidange d’huile de deux autres transformateurs non en service,
perte de 60.000 litres
d’huile.
La cabine de 6.000 volts fut laissée intacte afin de ne pas priver la
population d’éclairage et d’eau, la pompe du château d’eau étant alimentée par
cette station.
De plus, le poste étant gardé, nous avons récupéré un fusil de chasse et
les cartouches d’une camionnette se trouvant sur les lieux.
12-11-1943. Roux
Les portes d’aval de l’écluse n° 4 du canal, ont été mises hors service
par explosion. Cet objectif était gardé par des civils.
30-11-1943. Luttre
La pompe d’alimentation d’eau des bassins de la gare a été complètement
détruite. De ce fait, la remise des locomotives, la gare et l’atelier de
réparations et dépendances ont été dépourvus d’eau.
15-12-1943. Luttre
Les grosses pompes et les moteurs auxiliaires se la sous-station d’alimentation de l’écluse n° 11 du canal ont
été détruits. Les portes de l’écluse, avariées, l’eau baisse de 80 cm dans les biefs de
partance, d’où retard considérable de l’acheminement des péniches de transport.
A partir de ce moment, la garde des écluses est assurée par les boches.
26-12-1943. Roux
Bien que la garde de l’écluse n° 4 était assurée par les
« Fridolins », le sabotage des portes d’amont a été parfaitement
réussi.
22-1-1944. Luttre
Destruction des bassins 1-2 et 3 des bassins d’alimentation en eau de la
gare de Luttre, de la plaque tournante et du moteur de la machine fixe à lever
les locomotives.
29-1-1944. Luttre
Au cours de notre action du 22 janvier, le bassin n° 3 n’avait été que
partiellement endommagé, nous avons procédé à sa destruction complète ainsi
qu’à la mise hors service de la pompe d’alimentation, cette dernière pour la 3e
fois.
29-1-1944. Gare de Charleroi-Sud
Tandis qu’une équipe opérait à Luttre, une autre procédait à la mise
hors service de l distribution d’eau de la gare de Charleroi-Sud. Une vanne de
dérivation fut détruite, toute la
distribution d’eau arrêtée à la remise aux locomotives, la gare et les
dépendances.
31-3-1944. Gouy-lez-Piéton
Au laminoir, destruction complète des machines, des trains de laminoir,
des fours.
Au cours de l’enquête effectuée par la Felfdgendarmerie, les Allemands
ont déclaré que ce sabotage était l’un des plus importants de Belgique.
7-4-1944. Thiméon
Au laminoir, destruction complète des trains de laminoir, de la centrale
électrique, des planeuses, et des moteurs auxiliaires. Quelques petites
machines de moindre importance ont été laissées intactes afin d’éviter l’envoi
du personnel à la Weberstelle. Ce sabotage fut effectué au moment de la relève
du personnel. 50 hommes ont dû être maintenus afin de ne pas donner l’alerte.
14-4-1944. Baulers
Sabotage de la cabine électrique de la gare
15-4-1944. Luttre
Sabotage de la cabine électrique de la gare, gardée par la « Garde
wallonne » Pris des ares de celle-ci.
13-6-1944. Manage
Sabotage du pont de chemin de fer de la ligne Piéton-Manage .
18-5-1944. Obaix
Un avion allié fut touché au cours d’un combat par la D.C.A.
Les deux aviateurs sautèrent en parachute aux environs d’Obaix. Malgré
les nombreuses patrouilles effectuées par les Allemands afin de découvrir les
aviateurs en détresse, nous nous sommes rendus en voiture et, plus heureux que
les boches, nous avons découvert les pilotes cachés dans un champ de blé.
Nous les avons ramenés à nitre P.C., où ils ont été soignés et bien
camouflés jusque peu de temps avant la libération.
22-6-1944. Gouy-le-Piéton
Destruction du bateau-citerne « Vevey ». Perte pour les
Allemands de 200 tonnes de benzol.
15 et 25-7-1944. Obaix
Déraillement de trains militaires sur la ligne Bruxelles-Charleroi
19-8-1944. Luttre et Trazegnies
Après l’assassinat du bourgmestre rexiste du Grand Charleroi, O. Englebin[5], les
commandants des brigades de gendarmerie de Luttre et de Trazegnies ont
sollicité des renforts de notre groupe, en vue d’assurer la protection des
gendarmes et de leurs familles contre
les représailles des tueurs de Rex qui, à cette époque, mirent la région de
Charleroi à feu et à sang.
Notre groupe fut divisé en deux sections et chaque détachement prit
position à l’intérieur et aux alentours des gendarmeries visées, mais rien ne
s’est produit, heureusement pour Rex et ses séides, car la réception n’eut pas
été celle qu’ils attendaient.
21-8-1944. Seneffe
Participation à la destruction du pont de chemin de fer de
« Soudromont » sur la ligne de Manage à Baulers. En nous rendant à
Seneffe pour effectuer ce sabotage nous
sommes entrés en contact avec l’ennemi (voiture occupée par cinq gestapistes).
Le combat fut court mais très violent. Nous nous en sommes tirés sans aucune
perte, mais il n’en fut pas de même pour les « fridolins » qui ont
laissé trois des leurs sur le carreau, les deux autres se sont enfuis en
voiture.
Après cet engagement, l’alerte étant donnée, nous avons rebroussé
chemin.
Le 27 août, nos camarades de Seneffe sont venus chercher les deux bombes
de notre fabrication, et plus heureux que nous, ont réussi cet important et
dangereux sabotage.
Au moment où le pont sautait, un train de troupe et matériel s’y était
engagé, seule la locomotive et 5 wagons avaient franchis l’ouvrage. Le restant
du train fut bloqué et alors que les boches étaient occupés à sauver ce qui
était encore en état, la R.A.F. toujours en alerte est entrée en action et
mitrailla copieusement le restant du convoi
Cinq sabotages du chemin de fer complétèrent notre action jusqu’en août
1944.
Activités de notre groupe pendant
les journées de la libération
Le 1er septembre 1944, nous attaquons l’Arsenal de Luttre en
vue de désarmer les Allemands qui y travaillent, un boche fut désarmé, un autre
ayant voulu riposter fut abattu, les autres entendant les coups de feu prirent la fuite battant tous les records
de vitesse mondiaux.
Le 2 septembre, nous occupons définitivement l’Arsenal et, alors que
nous étions solidement établis sur cette position, un camion rempli de S.S. est
arrivé. Ces derniers avaient l’intention
de saboter l’Arsenal, mais ils furent pris sous le feu meurtrier de nos
armes et accueillis à coups de grenades. Plusieurs boches ont été mis hors de
combat, deux seulement sont parvenus à s’enfuir dans les campagnes, un fut fait
prisonnier.
Pendant cette même journée, un détachement du groupe parvint à arrêter
« un héros de Tcherkassy »[6], un
certain Van Roy, de Courcelles, une espionne allemande et quatre Mongols en
tenue de « Feldgrau »[7].
Le 3 septembre, nous avions reçu l’ordre de nous rendre à un parachutage
dans la région de Familleureux : un détachement de 30 hommes fut désigné
pour cette mission, en cours de route, vers 21h30, ce détachement est entré en
contact avec l’ennemi (une compagnie allemande forte de 800 hommes) sur le
territoire de Gouy-lez-Piéton au lieu-dit « Chapelle Sainte Renelde ».
Le combat fut court mais d’une violence extrême, grâce à de nombreuses armes
automatiques et au sang froid de nos
hommes, nous avons réussi à mettre l’ennemi en pleine déroute ;
abandonnant dur le terrain de nombreuses armes, munitions et matériel divers.
Malheureusement, nous avons eu à déplorer la mort d’un brave, ainsi que
5 hommes grièvement blessés. Ces victimes ont été ramenées au P.C. et après
avoir reçu les premiers soins, ils ont été
évacués à l’hôpital du Sacré-Cœur de Marchienne-auPont.
De leur côté, les boches ont eu de nombreux tués et blessés dont
plusieurs sont morts des suites de leurs blessures par la suite.
Le reste du groupe, attiré par les coups de feu, arriva sur les lieux du
combat, effectua plusieurs patrouilles et livra d’autres combats toujours avec
succès et sans subir d’autres pertes.
Le 4 septembre, la section de patrouille fut avisée par la population
que plusieurs soldats américains étaient attaqués par un groupe de 20 S.S., au
lieu-dit « étang du Chauffeur » à Gouy, se portant immédiatement au
secours des assiégés. Nos valeureux maquisards contribuèrent grandement à
mettre les Fridolins hors de combat. Leur intervention fut des plus opportunes
car le seul soldat allié survivant de
cette bagarre tenait encore par miracle et n’avait plus que 4 cartouches à
tirer.
Malheureusement ses compagnons, échappés de l’enfer de Caen (Normandie)
étaient venus trouver une mort glorieuse sur notre sol. Le rescapé de ce combat
est le sergent Joseph Matares, el Sheewood, Providence, U.S. Army.
Résultat des journées de la
libération
Un camion, des armes, munitions, explosifs et matériel divers sont pris
à l’ennemi.
Nous avons fait 120 prisonniers dont plusieurs S.S. »
« Pour copie conforme, Ixelles le 22-9-1946, le Commandant de la
Brigade spéciale E. Orban, 149, avenue de la Couronne, Ixelles ».
[1] R. COTYLE, Annales
historiques. Val de Samme : 1942-1945, Braine-le-Château, 1976, t.2,
pp. 173-273.
[2] Libert Paul, ° Baisy-Thy 29-12-1902, + Nivelles
2-3-1977, 1er sergent-major de l’armée belge. Il dirigeait les
plantations du Secours d’hiver, distribuait des journaux clandestins. Il
participa à de nombreux sabotages en tant que membre du groupe G.
[3] Le 27 août 1940 le secrétaire général du ministère de l'Agriculture et
du Ravitaillement, Emile De Winter, crée un nouvel organisme parastatal afin
d'organiser et de contrôler toute la chaîne alimentaire (production,
distribution et transformation) et le rationnement des vivres. La CNAA se base
sur le corporatisme et est une émanation de l'Ordre nouveau. Cependant, elle manque d’efficacité et de
légitimité.
[5] Oswald Englebin est un industriel et homme politique, bourgmestre rexiste du Grand
Charleroi, né le 27 décembre 1893 à Trazegnies et
assassiné le 17 août 1944 à Courcelles.
[6] La bataille de Tcherkassy, aussi connue sous le nom
de bataille de Korsoun, se déroule du 24 janvier au 17 février 1944. Elle oppose sur
le front de l’Est le groupe d'armées Sud du côté allemand
aux premier et deuxième fronts ukrainiens de l’Armée
rouge. Elle fait suite à l’offensive de Korsoun-Chevtchenkivskyï, l’une des
opérations menées dans le cadre de l’offensive stratégique Dniepr-Carpates (24 décembre 1943-17 avril 1944)