Armes : Ecartelé aux 1 et 4,
d’azur au chevron d’or, accompagné de trois molettes d’éperons du même, aux 2
et 3, émanché d’or et de gueules de dix
pièces, le tout de l’Empire qui est d’or
à l’aigle éployée de sable ; l’écu sommé d’une couronne à cinq fleurons
d’or, enrichie de pierreries et entre semée de perles.
Supports : Deux lions d’or,
armés et lampassés de gueules.
La seigneurie sous les van der Nath
En 1639, le Conseil souverain de Brabant, à l’instance
de François de Nieuwenhuyse, écuyer, conseiller et maître de la Chambre des
Comptes de Lille publia la vente des terres et seigneuries ayant appartenu à
René de Renesse, comte de Warfusée, biens confisqués au profit de la Couronne.
Entre autres biens, l’on vendit la seigneurie de
Seneffe, et dans cette paroisse, vingt bonniers de bois, sept bonniers de
terres, le cens seigneurial de Belle et la seigneurie de Tyberchamps.
La seigneurie possédait la haute, moyenne, basse
justice, bailli, mayeur, échevins. Le seigneur y avait droit de chasse, et en
plus il a sa cour féodale avec bailli et officiers, dont dépendaient 18
arrières fiefs.
« Dix-huit parties d'arrière-fiefs, ... Droit d'afforage des vins et des
cervoises, ... Droit de congé,... En cens et rentes, 105 florins par an environ
; 397 chapons, deux pouilles, 4 muids et demi rasières de blé, 78 muids et 2
¾ rasières d'avoine. Chaque habitant
paie par an une pouille hormis les hommes de fiefs et officiers de justice, revenant
présentement à 30 pouilles. 17 bonniers de prairies rendant ... En aulnois et
pâturages, un aulnois réduit en pâturage contenant 8 bonniers 3 joumels ... Une
maison dite la cense ou court de Seneffe... 30 bonniers de terre labourables
mis à ferme... Un moulin à vent avec deux bonniers de terre ... Un moulin à eau
avec un petit pré ... La pescherie de la rivière de Seneffe ... Un ample
grenier. Chaque mesnagier de Rosigny ayant bêtes à pieds fendus ... Si sont
dues au seigneur de Seneffe plusieurs rentes à l’achapt procédant d'acquets ...
Charges : au curé pour l'obit Messire d'Enghien : 10 sols â l'abbaye de
Bonne-Espérance, 3 fl. A la Commanderie de Vaillempont 33 sous 13 deniers. Aux
Guillemins de Nivelles sur le moulin à eau deSeneffe, trois rasières de b1é. ».
La seigneurie de Seneffe échut à Gérard van der Nath.
Elle s’étendait sur 135 hectares dont la
moitié en terres de culture.
Plusieurs fermes parsemaient la seigneurie, la cense
de la Rose, la cense de l’Aulnoy, la cense de la Cour dite aussi Crainquaille,
où l’on fabriquait de la bière et où le seigneur avait un grenier où l’on
déposait les rentes en nature. Il y avait aussi un moulin à vent et le bois de
la Bommerée.
Dans la cense du Mouton, les seigneurs possédaient un
quartier d’habitation à défaut de château.
Sous les seigneurs van
der Nath, Seneffe subit la bataille de 1674, où Condé vainquit le prince d'Orange après une bataille
sanglante.
Seneffe, 1674,
gravure de James Harrewijn d'après Romeyn de Hooghe (1684-1710), collection du Rijksprentenkabinet,
Rijksmuseum Amsterdam
La Grand-Place de Seneffe était en principe possédée
par indivis entre les seigneuries de Seneffe, de Tyberchamps et de Buisseret.
Trois bornes en pierre marquaient anciennement cette possession, mais elles
disparurent lorsqu’en 1716, le comte van der Nath, seigneur de Seneffe y plaça
le pilori de sa juridiction[1].
LES SEIGNEURS
GERARD VAN DER
NATH
En 1639, au registre des plaids de la Cour féodale de brabant, Gérard
van der Nath, seigneur de Seneffe, lieutenant des gardes du corps et grand
veneur du prince d’Orange, fit un procès contre tous ceux qui prétendent un
droit sur la seigneurie de Seneffe. Il avait acheté la seigneurie par achat
réalisé devant le Conseil souverain de Brabant
Les trois frères van der Nath, Gérard, seigneur de Seneffe, Thierry,
seigneur de Ballaer, Sainte-Marie-Wavre et Putte, ainsi que Léonard, seigneur
de Pelhem, furent créés conjointement comtes du Saint-Empire germanique par
diplôme de l’empereur Ferdinand II le 20 novembre 1655
[1] STROOBANT C, Histoire de
Tyberchamps, p. 9
JAN VAN DER NATH
Gérard van der Nath, quittant les Pays-Bas pour vivre en Saxe vendit la
seigneurie à son neveu Jan, comte van der Nath. Le 21 juin 1666, ce dernier
passa le relief de la seigneurie de Seneffe dit Enghien devant la cour des
vicomtes de Bruxelles.
Gérard-Constantin Van der Nath
Jan van der Nath laissa par testament la seigneurie de Seneffe à Gérard-Constantin,
comte Van der Nath, né vers 1658, fils de son oncle le comte Léonard.
Il était seigneur de Sainte-Marie-Wavre, Putte, Bellaere et Seneffe,
entra pendant les guerres d’Allemagne, au service de l’Electeur de Saxe et
parvint au grade de feld-maréchal, conseiller de guerre et grand fauconnier,
chambellan de l’empereur, il décéda à Vienne en 1738.
Il épousa Marie-Thérèse, née comtesse de Berthold, Dame de la Croix
étoilée, décédée à Vienne en 1738.
GOTHARd Van der Nath
De ce mariage vint Gothard-Joseph-Casimir, né à Vienne le 4 mars 1696, mort à Maline le 17 janvier
1742.
Le comte van der Nath est baron de Coutersem, seigneur de Seneffe, Releghem
et de Wolput,
membre du Conseil impérial aulique, chambellan de l’empereur Charles VI, puis
de l’impératrice Marie-Thérèse[1], qui
avait été impliqué dans les intrigues du baron Goertz et, à la mort du roi de
Suède, Charles III, arrêté et condamné à la prison perpétuelle[2],
[1] Nobiliaire des Pays-Bas et du
comté de Bourgogne. T.2, Gand, 1865
[2] Mémoires du duc de
Saint-Simon, CXXXIII, p.253.
Il avait été marié à Marie-Thérèse, comtesse de Cwiczy
de Hamona, Dame de la Croix étoilée, qui lui donna sept enfants dont Henri,
François, Gérard, Frédéric-Henri-Othon, comtes Van der Nath, le dernier né
posthume ; ainsi que trois filles
JULIEN DEPESTRE
En 1757, les enfants de Gothard, héritiers du domaine de Seneffe
vendirent la seigneurie pour sortir d’indivision et dans le but de dégager
leurs terres en Hongrie, où ils vivaient avec leur mère, originaire de ce pays.
La seigneurie fut adjugée le 12 août 1758 à Julien Depestre et à son épouse,
Isabelle Cogels, et la vente fut conclue le 18 août pour la somme de 74.262
florins de change[1].
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