Peu de personnes le savent encore, mais de nombreux moulins à vent
faisaient partie du paysage de notre région, nous étudierons ici les moulins à
vent qui étaient situés dans l’entité de Seneffe, y compris ceux de Manage qui
était un hameau de Seneffe avant la scission de 1880 et du hameau de Besonrieux
qui faisait partie de Familleureux avant
la fusion des communes en 1977.
Arquennes
Le greffe scabinal d’Arquennes cite en 1686 « 3 florins de rente pour sa parte dans une
rente de 40 florins affectée sur le moulin à vent et héritage en dépendant
gisant à la rue de la Herdavoye, le surplus de la dite rente se recevra par
égale portion »
MOULIN MOORS
Gilles-Jean Moors, fils d’Henri, seigneurs par
engagère d’Arquennes, s’associe à Mathias Monnoye, maître de carrière, afin
d’exploiter des carrières et un moulin à vent qu’il fit bâtir le
16-5-1748, une tour de pierre à laquelle on travaille pour servir à un
moulin à vent pour évacuer l’eau des carrières, et y faire en même temps de
l’huile.
Le contrat stipule
« Que les
meules et bassin nécessaires, pour le dit moulin à l’huille, seront tirés de
ladite carrière à faix communs, travaillés, façonnés et placés de même.
Que l’entretien
de ladite tour et moulin et de tous instruments, outils et ustenciles y servans
sera à fraix communs durant ladite association.
Que le gage ou
les gages de celuy ou ceux qui dirigera ou dirigeront ledit moulin et fera ou
deront de l’huille, se payera ou se payeront moitié par moitié… »
FAMILLEUREUX
MOULIN BANAL
En 1616, Josine Courteville, veuve de Georges de
Maulde, seigneur de Familleureux, obtient avec son fils, l’octroi des archiducs
Albert et Isabelle, permettant d’établir un moulin banal mû par le vent.
Le
moulin à vent de Familleureux s’affermait en 1620 pour la somme de 120 livres .
Cette année là, par son testament daté du 28 mai, Jean
de Maulde ordonna que le moulin banal soit légué à ses filles :
-
Isabelle-Albertine, épouse Philippe-François Daelman
-
Antoinette-Françoise, épouse Maximilien-Henri d’Auxbrebis de Saint-Marc.
-
Marie-Florence, épouse du seigneur de Gougnies
-
Marie-Philippe, épouse Jacques Palastre de Moire.
En
1672, c’est Jacques Berlaymont qui est le meunier au rendage de 150 florins.
Le 1-9-1714, le seigneur Jean-Joseph Daelman, acheta
de sa tante Antoinette-Françoise de Maulde, et de son cousin Charles
d’Auxbrebis de Saint-Marc, leur portion de la terre de Familleureux pour la
somme de 7.400 florins, comprenant entre autres un moulin à vent et la maison
du meunier[1].
Une lettre sans date (environ 1803), signée de M. de
Biseau de Familleureux et adressée à M. d’Ysendoorn à Blois, parle de son
moulin :
« Vous
allez peut-être dire que je suis le recommandeur perpétuel, cependant quand des
braves gens se présentent à moi, je fais ce qu’ils me demandent, et celui à qui
j’écris, lit ma lettre et en fait naturellement ce qu’il désire selon sa libre
volonté.
Je vous dirai
donc que Scutnaire, mon ancien meunier aiant du mettre un arbre tournant à mon
moulin, il a choisi pour cette besogne le nommé Antoine, actuellement, je
crois, de résidence à Seneffe, qui a esté trois mois pour cet ouvrage et ce qui
lui étoit dû, pour le prix il l’avoit
déjà bu en genièvre et autres liqueurs dans les cabarets de familleureux avant
d’avoir posé cet arbre. J’ai du mettre un autre sommier il y a trois ans, j’ai
pris le charpentier Vandenbore d’Enghien, celui-ci pouvoit donner la main à
Antoine, il est comme lui consommé pour avoir avalé trop d’eau de vie de
France, alors j’ai du prendre le charpentier Minner pour mettre au prédit
moulin un nouvel entrebut ; de deux
que je lui présentoit, il a eu soin pour avoir encore de l’ouvrage, de choisir
le mauvais et qui n’étoit point susceptible d’être employé à cause qu’il étoit
brûlé et consommé dans le milieu ainsi que l’avoit avoué le même Minner après
l’avoir posé. Je ne connais pas un plus avéré fripon, il a posé cet entrebut le
16 aoust 1803 et le 15 septembre suivant , c'est-à-dire un mois après, cet
entrebut par un temps doux et calme s’est brisé, et en tombant a fracturé trois
pointes, presque cassé la tête de l’arbre tournant.
Une personne de
Braine-le-Comte m’avait recommandé d’avance Isidore Theystart, maître
charpentier de moulin, de résidence à
Horrues, je l’ai appelé d’abord, et sur dix jours de temps , avec ses
deux fils, il a réparé ces dégâts effroyables, et le moulin contre toute
attente a fait farine après ce terme ,
ces gens sont d’excellents ouvriers , doux de caractère, et d’une grande
sobriété…
Sans vouloir
donner de conseil, le moulin le mieux construit qu’il y eut, c’est celui de
Familleureux. Une personne qui adapteroit ce plan ne commetroit point, je
crois, une imprudence. C’est le savant Luc Josse qui a fait le moulin avant de
mourir, c’est son chef-d’œuvre »[2]
Détail d’une peinture où l’on voit le cœur de l’église de Familleureux et à l’arrière plan, le moulin à vent en bois
Le moulin mû au vent existait toujours en 1833, il est
cité par Ph. Vandermaelen, La superficie de l’espace du moulin était de 9
perches 50 aunes carrées[1].
Le propriétaire était alors M. Carton de Familleureux. Ce dernier vendra
le moulin le 18-1-1842 à Jean-Joseph Meurice, propriétaire à Familleureux, pour
une rente annuelle de 400 Frs.
Le 20-11-1847,
Jean-Joseph Meurice loue pour 9 ans à Auguste Meurice, meunier et cultivateur
« une maison de ferme et moulin à vent avec deux paires de meules et
accessoires, le tout bâti sur 2
ha 84 a ,
tenant au grand chemin de Fayt à Familleureux et au sentier de Messe
Le moulin, construction en bois, subit un incendie en
1858, il appartenait à cette époque au fermier Meurice Auguste-Joseph. Le plan
Popp révèle que la parcelle B. 384 du moulin, occupait une superficie de 6a 46
ca.
[1] LEJEUNE Th. Notice historique sur le village de Familleureux, dans
A.S.A.M., t. 4, 1863..
[2] A.E.M. Fonds des seigneuries de Feluy, 795
MOULIN DE BESONRIEUX
Sis au lieu-dit « la Petite Suisse », il
appartenait en 1858 à Eloi-Joseph Bacq, cultivateur à Houdeng-Goegnies
FELUY
LA CONSTRUCTION
« Comme par convention faite
le 23 du mois de mai 1804, entre Isidore Theystart, charpentier demeurant à
Horrues d’une part, et Jacques Delalieux, demeurant à Feluy, gérant pour les
héritiers de madame Henriette d’Ysendoorn de Blois, d’autre part, le premier
nommé s’engage de construire un moulin à vent sur le bien des dits héritiers
audit Feluy, et de relivrer le moulin en état de travailler et d’en faire
usage, au dire d’experts à nommer de main commune : à quel effet le dit
Theystart a choisi et nommé pour experts Maximilien Briant, charpentier
demeurant à Soignies et Guillaume-Joseph Gosorsky, meunier demeurant à Familleureux.
Et le dit Delalieux a choisi et
nommé expert Antoine Lambiotte, charpentier demeurant à Seneffe et Jacques
Remy, meunier domicilié à Roseignies, tous ces experts s’étant assemblés sur le
moulin dont s’agit, nouvellemenbt construit aux conditions reprises ès
convention sus datée après avoir mûrement examiné toutes les pièces formant la
mécanique de ce moulin, après avoir fait tourner, travailler et moudre, ils ont
trouvé que tout était bien conditionné, travaillé en bon ordre, au point qu’ils
n’ont rien trouvé à critiquer, ni corriger pour en faire bon usage, sauf qu’il
faut placer un peu plus droit le grand fer du grand moulin, et couper un peu
les chevilles du même grand moulin, ouvrage de peu de conséquence » [1]
[1] A.E.M. Fonds des seigneuries de Feluy, 795
Photo du moulin de Feluy par M. F. de Lalieux de la Rocq
La construction du moulin à vent de Feluy fut autorisée en vertu de
l'extrait ci-après de la délibération du conseil municipal :
« Vu la lettre du
sous-préfet de l’arrondissement de Charleroi du 4 Vendémiaire dernier qui le
convoque au 3e dito, a l'effet de délibérer sur l'utilité ou l’inconvénient
d’un moulin à vent que le sieur Disendorn de Blois demande de faire construire
sur ses propriétés dans la commune de Feluy
Considérant que les deux moulins
qui existent dans cette commune, tournant sur le même courant d’eau, sont
ordinairement un tiers de 1’année sans pouvoir pour ainsi dire moudre par
défaut d'eau.
Considérant en outre que le
défaut occasionne un déplacement notoire à la plupart des habitants de la
commune qui sont obligés de se transporter dans les communes avoisinantes
pouvoir moudre, sont d'avis que l’érection d’un moulin au vent ne peut être
qu'utile, que par conséquent rien n’empêche d’accorder »[1].
Une ordonnance du préfet de Mons stipule que le moulin doit être
éloigné du chemin public de deux cent pieds.
32 chênes pris dans le bois de Feluy furent nécessaires pour la
construction du moulin, pour la somme de 1549 florins
De même le chêne de l’arbre tournant coûta 126 florins
5 arbres de bois blanc, achetés à Nicolas Herman, utilisés pour les
plancher coûtèrent 64 florins
Deux chênes servirent à faire les ardoises, évalués à 84 florins
Deux meules achetées le 16 mars
1804 à Eustache Berlenmont, 659 florins
Les toiles des ailes revinrent à 15 florins
Nous n’énumérerons pas toutes les pièces nécessaires à la construction de la mécanique du moulin,
le tout revint à 5758 florins.
Le charpentier de moulin, Isidore Thiestart reçut comme gages d’abord
963 florins, puis le 17-5-1805, 254 florins et le 25-8-1805 401 florins[2]
LES MEUNIERS
Le premier meunier cité dès la construction du moulin est Louis
Bouttieau.
Devant le notaire Robert, de Seneffe, à sa requête on fit l’évaluation
des harnats travaillant et de tous les objets composant la mécanique le 13
février 1806
Le 8-11-1810, le comte d’Ysendoorn à Blois loue pour 6 ans les deux
moulins à eau et le moulin au vent à Joseph-Fidel Jurion, fermier. Ce dernier a
pour obligation de plier avec diligence les voiles du moulin en cas de grand
vent, de veiller à l’entretien des volants et voiles, arbres, tournants.
Joseph Jurion cesse son activité de meunier le 15 septembre 1814.
Le 15 septembre 1814, le receveur du comte, Jacques de Lalieux, procède
à l’inventaire du moulin.
Le bail suivant effectué le 26 septembre 1814, c’est Pierre-Joseph
Liénard qui obtint le marché des trois moulins
de Feluy. Son bail finit le 15-9-1820.
Le meunier Liénard et son épouse
Marie-Joseph Castelain, renouvellent le bail le 8-11-1819, celui prend
cours le 15-9-1820 et finit le 24-6-1826, de même ils renouvellent leur bail
devant le notaire Dumortier le 27 mai 1839, bail ayant pris cours le 24 juin
1838[3].
Il est toujours le meunier, cité le 27 juin 1844, lors de l’expertise
des trois moulins de Feluy effectuée par le notaire Dumortier.
Le bail du 22 octobre 1857, fut passé par son fils Emile Liénard, et
son épouse Charlotte Clerbois.
Suit ensuite le bail du 25 avril 1866, passé par le meunier Joseph
Staquet [4].
Ce fut le dernier meunier du moulin à vent de Feluy, car le moulin fut détruit
par l’ouragan du l2 mars l876 et finalement démoli[5].
LA LEGENDE
"Un brave meunier du moulin à vent de Feluy avait refusé de la
farine à une femme qu'on disait sorcière et qui lui jeta un sort. Le pauvre en
mourut. Il était si. Brave qu'on décida de le mettre sur un mulet et qu’on
l'enterrerait là où le mulet s’arrêterait et…le mulet s’arrêta sous la
potence »
SENEFFE
En
1833, Philippe Vandermaelen[6] cite
4 moulins à moudre la farine, mus par le vent
Vers
1860, la matrice et plan cadastral de P.C. Popp, renseignent six moulins à
vent.
MOULIN COLLET
Un
billet extrait de compte du début du XIXe s. signale :
« Colet
a démonté son moulin à vent à Seneffe et fut transporté à Odomont, juridiction
de Rêves.
Le
moulin à vent est achevé sans les meules »
Suit
un décompte de pièces fournies au moulin[7].
MOULIN CONREUR
Le meunier du Traîneau (voir supra) Jean-Joseph
Conreur, demanda à l’administration communale de Seneffe le 16-5-1872, d’établir un moulin à vent à
farine sur un terrain qu’il possédait à Longsart le long du chemin de la
Bête Refaite vers Chapelle-lez-Herlaimont, appelé aussi chemin de Bellecourt, à
proximité du tunnel du chemin de fer.
L’autorisation fut accordée le 6-9-1872, à condition
que le moulin soit entouré d’une haie d’au moins 1,2m de hauteur ou toute autre clôture à indiquer
et reconnue suffisante pour prévenir les accidents.
Ce
moulin en bois est situé section E
parcelle 337 « Champ des Sept Douleurs »
MOULIN DE SENEFFE dit MOULIN
BRÛLÉ
Le moulin
à vent de seneffe existait déjà depuis le XVIIe siècle, comme l’attestent le
texte du 22-4-1633 (inventaire des biens confisqués du comte de Warfusée) et
l’affiche de vente de la seigneurie en 1642[8] :
« Item, un
moulin à vent avec deux bonniers de terre, pau plus, passé au plus offrant pour
six ans, dont le 9, de may 1636, est eschu le premier terme au prix de neuf muids
de bled par an »
[1] A.E.M. Fonds français et
Hollandais, 734. Conseil municipal du 30 vendémiaire an
XIII (23-10-1804)
[2] A.E.M. Fonds des seigneuries de Feluy, 795
[3] A.E.M. Enr. A.C.P. 5/3.
[5] Enquête d’Hannonia , 1930
[7] A.E.M. Fonds des seigneuries de Feluy, 795.
1642 : Le ROY J. Topographiæ historica galio-Brabantiæ, Amsterdam, 1642
Déjà visible
sur le plan de la bataille de Seneffe, réalisé par le chevalier de Beaurain en 1674, il figure aussi sur la
carte de cabinet du comte Ferraris vers 1773.
En février 1782,
Jeanne-Marie Abbeloos, veuve André Verhavert, est citée meunière à Seneffe.
Le moulin en bois subit un incendie en 1788, le comte de Seneffe,
Joseph Depestre, fit rebâtir en 1789, un moulin en briques par les soins du
charpentier Geens, de Turnhout, le soubassement en pierre provient de
l’association des maîtres de carrières Jean-Baptiste Capitte et Nicolas-Joseph
Marcq, de Feluy.
Il est probable que c’est sous le Régime français que le moulin fut à
nouveau incendié, depuis lors on l’appelle « moulin brûlé ». Il
continua à appartenir aux châtelains de Seneffe, vers 1860, le plan et matrice
Popp indique
Art. 780. - Daminet, Alix-Félicité-Alexandrine-Elise, ép. de Briey, le
Comte Albert-Marie-Charles, propriétaire.
Section D. Parcelle 1106. Moulin en ruine.
Le moulin fut démoli en septembre 1983[1].
Le moulin fut démoli en septembre 1983[1].
[1] A. PHILIPPART, Le moulin brûlé à Seneffe, dans bulletin
S.R.H.F.E.S. n°1, 1984, pp. 1-13.
LA LEGENDE
Au début de l’été 1794, les troupes républicaines françaises
s’avançaient triomphalement en Belgique, refoulant devant elles les armées
autrichiennes.
Le 2 juillet, un important détachement français, commandé par le
général François-Severin Desgraviers Marceau arriva aux environs de Seneffe,
par les hauteurs de Bel ; les autrichiens occupaient le village derrière la
Samme. Les officiers français s’aperçurent avec surprise que les moindres
mouvements de leurs troupes paraissaient aussitôt connus de l’artillerie
autrichienne qui les mitraillait avec une précision étonnante. Après quelques
temps, ils constatèrent que les ailes du moulin cependant arrêté pendant la
bataille, occupaient des positions diverses et portaient des toiles de
différentes couleurs.
Il n’en fallut pas plus pour comprendre que le meunier était un espion
qui renseignait l’ennemi. Aussi fut-il vivement saisi et pendu à une aile de
son moulin, lequel fut ensuite incendié. Ainsi périt le « Monnier de Seneffe ».
Cette légende est très connue dans le Borinage alors que même les vieux
Seneffois ne la connaissent pas ou presque.
LE MOULIN SAINT NICOLAS ou DUPONT (Manage)
Malgré la vive opposition des seigneurs voisins qui craignaient la
concurrence, le moulin fut autorisé par le décret de l’empereur Joseph II le 29
mars 1786.
« …octroyons, consentons,
accordons, par les présentes, audit Antoine Dupont qu’il pourra faire
construire un moulin à vent à moudre les grains, sur un demi bonnier qu’il
possède sous la seigneurie de St. Nicolas lez seneffe en Brabant, à charge de
païer à la recette des Domaines, quartier de Nivelles, une reconnaissance
annuelle de six rasières de froment à commencer à la date des présentes… »
Le moulin Saint-Nicolas, sous Seneffe, fut alloué par bail emphytéotique à la famille
Dupont, en voici la teneur[1]
"Cejourd'hui vingt d'aoust
mil sept cent quatre vingt huit, par devant moi Notaire Roïal et public
soussigné admis au Conseil Souverain de Brabant résident à Seneffe et en
présence des témoins ci-après nommés, fut présent en personne Monsieur
Fournier, Révérend prieur de St Nicolas au Bois paroisse de Seneffe, lequel
ensuite de l'octroi accordé par sa Majesté l'Empereur et Roi de date 19 juillet
1700 quatre vingt sept et ensuite du consentement de Monsieur le Révérendissime
Abbé et Religieux de l'abbaye de Bonne Espérance du 15 8bre 1784, nous a dit et
declaré d'avoir mis et donné en bail emphytéotique comme il fait par cette,
pour un terme de quatre vingt dix neuf ans consécutifs et routiers qui a pris
cours au Saint André apôtre de l'an 1780 six, pour finir de lui même la veille
de pareil jour le terme révolu, c'est à dire la veille St André mil huit cent
quatre vingt cinq, à Antoine Dupont habitant sous la Seigneurie de Saint
Nicolas au Bois audit Seneffe, présent et acceptant pour lui, son épouse et
leurs aians cause c'est à dire les enfants procrées d'eux deux à l'exclusion de
tous autres, même de celle ou de celui en cas de dissolution de leur mariage,
avec qui l'un ou l'autre pourroit se remarier, certain demi bonier de terre sur
lequel le moulin a vents qu'il a fait bâtir est érigé, tenant d'un côté au pavé
de Nivelles vers Mons, de l'autre au chemin du Bois d'Haine allant au Fayt et
des deux autres côtés aux biens de la cense dudit St Nicolas ainsi qu'il sera
mesuré et borné, et dont il a du et devra rendre et paier annuellement pour rendage
trois muids et demi d'avoine, mesure de Nivelle. bonne, bien nette et enfin
très bien conditionnée, lequel rendage payable chaque année au prieuré dudit St
Nicolas au jour St André apôtre, sera toujours franc et libre de toutes tailles
du Xe, XXe, quarantième centième, plus ou moindre denier, contributions, blans
rations et de toutes autres impositions généralement quelconques telles qu'on
puisse les appeller, mises ou a mettre par le Souverain du pais, ses États ou
princes étrangers, amis ou ennemis, nulles exceptées ni réservées, quoique les
placcards ou envoës émanés ou a émaner porteroient clauses contraires, auxquels
ledit acceptant a bien expressément et volontairement dérogé et renoncé comme
il fait par cette de sorte que lesdits rendages ne seront jamais susceptibles
de la moindre diminution pour quels raison ou motif que ce puisse être.
Il est stipulé qu'au décès dudit
Dupont et de son épouse, Monsieur l'abbé de Bonne Espérance pourra laisser
suivre le marché à celui de leurs enfants ou de leurs successeurs que bon lui
semblera et c'est pour prévenir les difficultés qui pourroient quelques fois
naître entre eux au sujet dudit marché.
Plus qu'à la fin de ce bail, il
sera libre audit seigneur abbé de Bonne espérance, de reprendre le moulin érigé
sur ledit demi bonnier parmi en paier la moitié de la valeur aux dire d'experts,
que le même acceptant et ses représentants devront bien et dûment cultiver
ledit demi bonier de terre sans pouvoir en sous louer la moindre partie a peine
d'être déchus du présent bail ipso facto et d'être tenus aux fraix, dommages et
intérêts qui pourroient en résulter.
Que si par malheur (qu'à Dieu ne
plaise) ledit moulin venoit à être brulé ou autrement détruit et que ledit
Dupont ou ses représentants ne le feroit rebâtir et travailler endéans deux ans
au plus tard du jour de l'accident arrivé, le même seigneur abbé pourra
reprendre ledit demi bonier sans aucune formalité" A ce bail sera mis à
néant.
Pour assurance et
accomplissement des clauses et conditions qui précèdent ledit acceptant a
obligé sa personne et ses biens meubles et immeubles présens et futurs par tout
et spécialement ledit moulin et s'est soumis à la clause de condamnation
volontaire pour laquelle faire et laisser décréter à sa charge au besoin au
Conseil Souverain de Brabant et pardevant tous autres juges ou mieux plaira, de
même que pour faire reconnaître et réaliser ce contrat pardevant cour
compétente si au cas on le juge à propos tous porteurs d’icelui ou de son double
authentique sont irrévocablement commis et constitués de la part des comparants
et acceptant, promettant, obligeant et les fraix du présent bail et ceux en
dérivans à charge dudit Dupont de même que de la copie authentique à délivrer à
Monsieur le prieur.
Ainsi fait et passé à Seneffe le
jour mois et an que dessus en présence
d'Emmanuel Esbille et de Joseph Pourceau témoins à ce requis et appelés. La
rature et les trois ajoutes approuvées.
Signatures : F. P. Fournier prieur de St Nicolas
Antoine Dupont Em.
Esbille J. J. Pourceau Crousse, Notaire"
Vers 1860, le plan et matrice de P.C. Popp, souligne qu’il appartient
toujours à la famille Dupont.
Art. 223. Dupont,
François-Isidore, cultivateur, Seneffe.
Section A. Parcelle 310. Moulin à vent, 6 ares
Section A. Parcelle 310. Moulin à vent, 6 ares
Le 11-8-1865, Emile Dupont, maître de forge à Fayt, donna en location
pour 9 ans à Isidore et Prosper Gilbert,
cultivateurs à Seneffe, et Emmanuel Lechien, marchand-brasseur à Familleureux,
la maison écuries, grange et moulin à vent sis à seneffe, tenant au chemin de
Familleureux à Fayt.
Le 30-9-1875, les héritiers Dupont : François Dupont-Brixhe,
maître de forge et ses sœurs Sophie, Emilie, Marie et Juliette, passent un
nouveau bail à Jules Staquet pour la somme de 365 Frs annuels.
La prisée avait eu lieu le 23-12-1874 par Henri Bauvois, mécanicien,
François Dubois et Charles-Louis Dumont, charpentiers
MOULIN DE BELLE.
En 1835, Ferdinand Lauwers et son épouse Anne-Marie Nicaise achètent à
Philippe Taminiau un terrain de 59 ares.
Ils y firent bâtir en 1841 un moulin à vent.
Le 26-6-1851, il teste et lègue ses biens en faveur de son épouse.
Cette année là, il adjoint au moulin à vent un moulin à vapeur
En 1855, veuf, il partage ses biens entre ses enfants : Henri, farinier
à Saint-Vaast, François, meunier à Seneffe, Jeannette épouse du charpentier
Charles Pierreux. Un inventaire des biens
du meunier est alors effectué[1].
Le 25-10-1855, Ferdinand Lauwers et ses héritiers vendent le moulin en
vente publique. Le moulin est construit
en briques et pierres. Celui-ci comprend
trois paires de meules et tous autres accessoires, auquel est annexé un moulin
à vapeur avec deux paires de meules, le tout assis sur un terrain de 59 ares nommé le « Pâchi
brûlé ». Le moulin est acquis pour
la somme de 21.000 Frs par les trois fils
de Fernand, covendeurs, Henri et François et Jacques, et ce par
indivision.
Le 25-3-861, Henri Lauwers vendait sa part indivise à ses deux frères
pour 4.000 Frs.
A cette époque, le
plan et matrice Popp indique :
Art. 865. - Lauwers,
François-Jacques, meunier et consorts, Seneffe.
Section D. Parcelle 980b. Moulin à vent à farine, 80 centiares.
Section D. Parcelle 980b. Moulin à vent à farine, 80 centiares.
Le 20-3-1862, Jacques
Lauwers institue son frère François, légataire universel.
A la mort de ces
derniers, le moulin passa aux mains de la famille Jaupin. Il tomba en ruines
avant d’être démantelé pour récupérer les matériaux.
MOULIN FAVRESSE
Jean-Baptiste Favresse, cultivateur à Seneffe, sollicita de l’administration communale de
Seneffe le 14-2-1842, l’autorisation de faire construire un moulin à vent à
moudre les grains sur une terre lui appartenant sur le « Champs de
Presle » à Seneffe, cadastré section D. parcelle 21b, d’une contenance de
70 ca.
Une enquête commodo-incommodo eut lieu et il fut autorisé à le construire
le 13-5-1842.
MOULIN DU MAFFLE.
Le 14-6-1801, Alexandre Detraux, de Seneffe vendit sa maison et moulin
à Augustin Laurent et son épouse Marie-Thérèse Bardieau. Le 6-4-1805, ces
derniers empruntent de l’argent à Jean Nicaise, ils hypothèquent alors leur
moulin à vent situé sur la campagne de Manage, avec 36 ares de terrain sur
lequel il est construit, terrain tenant au Pavé de Nivelles.
Le 17-9-1852, eut lieu le partage entre Augustin Laurent, fils, et ses
sœurs Félicité et Marie-Thérèse, entre autres il y avait le « moulin à vent dit moulin du Maffle,
avec tous ses accessoires et le terrain sur lequel il est construit, d’une
contenance de 18 ares, tenant à la chaussée de Mons à Nivelles, au vicomte de
Buisseret , à Clément Bomal et à une maison appartenant audits Laurent ».
Le plan et matrice
Popp renseignent :
Art. 1157. - Laurent
Augustin, Félicité et Marie-Thérèse, meuniers, Seneffe.
Section A. Parcelle 607. Moulin à vent à farine, 6 ares 20 ca.
Section A. Parcelle 607. Moulin à vent à farine, 6 ares 20 ca.
Leur sœur Félicie étant décédée, Marie-Thérèse et Augustin Laurent
exploitèrent le moulin jusqu’en 1869. Le
21 novembre d cette année là, ils vendirent le moulin à Siméon Laurent,
demeurant à Marche-lez-Ecaussinnes, pour le prix de 10.000 Frs.
MOULIN DE LA TERRE PELEE
Pierre-Paul Léonard
possédait un moulin à vent sis au« Champ de la Terre Pelée » à
Seneffe.
Le 8-5-1804, il le baille pour 6 ans à Jacques Crépin, cultivateur et
locataire du moulin, et à son épouse Marie-Joseph Wargnies, pour la somme de
544 Frs annuelle.
La prisée du moulin s’effectue le 19-5-1804 par Antoine Lambiotte et
Jean-Baptiste Reumont, charpentiers de moulins demeurant à Seneffe.
[1] MASSART D., Inventaire des biens
de Ferdinand Lauwers, meunier à Seneffe en 1855, dans bull. S.R.H.F.E.S.
n°4, 1997.
Le ..-..-1845, Pierre Navez et son épouse Rosalie spinaux acquièrent le
moulin par adjudication publique
Vers 1860, le plan et matrice Popp, renseignent Art.457 Navez Pierre,
cultivateur et meunier à Seneffe
Section B. Parcelle 77, Moulin à vent, 6 ares.
Le 4-1-1869, leurs héritiers, Pierre, cultivateur à Feluy, Jules,
cultivateur à Seneffe (Tyberchamps), Augustin, cordonnier à Seneffe, Elisa, demeurant
à Gouy, Zélie demeurant à Seneffe et Jean-Baptiste, cultivateur à Seneffe
(Buisseret), vendent une maison de ferme et moulin à vent à moudre blés, dit de
la Terre Pelée, lieu-dit « le Bouloir » sis sur un terrain d’1 ha,
section B. parcelles 71, 76 à 80.
Ce sont Henri-Charles-Félix-Gh. Et Louis-Laurent-Joseph, vicomtes
Charliers de Buisseret qui l’acquièrent pour la somme de 16.500 Frs.
Le 25 juin suivant, ils louent le moulin et la ferme par bail de 9 ans
à Pierre et Jean-Baptiste Navez. La prisée du moulin avait été effectuée le
8-2-1869
MOULIN SIBILLE
Le 29 frimaire an 6 (29-12-1797) et du 2e
jour complémentaire an 6 (18-9-1798) François Sibille, cultivateur et meunier à
Scoumont, commune de Seneffe, demande la construction d’un moulin à vent, à Frasnes-lez-Gosselies[1].
En
réalité, ce meunier s’appelle Arnould-François-Joseph Sibille[2], il
travaille au moulin avec ses fils, François-Joseph[3], et
Jean-François[4]. Ce dernier partit exercer
son métier de meunier à Ways.
MOULIN TISON
Une lettre sans date (environ 1803), signée de M. de
Biseau de Familleureux et adressée à M. d’Ysendoorn à Blois, parle de son
moulin :
« …revenant
un moment sur Antoine, qui a fait le dernier moulin à l’entrée de Seneffe, si
Tison, qui l’a fait faire vivoit encore, il vous diroit les intrigues et les
ruses qu’il a été obligé d’avoir, pour avoir l’accomplissement de son moulin
qui a été achevé six mois après le terme stipulé par le contrat, mais quoi
dire, il avoit avancé en acompte plus qu’il ne devoit et on peut peigner un
diable qui n’a pas de cheveux »[5].
MOULIN DU TRAÎNEAU (Manage)
Il prit probablement le sobriquet du meunier
Le 21-4-1832, Marie Jeanne Straunard, veuve de Pierre Capitte, achète pour la somme de 8.350 Frs, aux
héritiers Demanet : Jérôme, Jeanne, Philibert, cultivateurs à Seneffe,
ainsi qu’à Jeanne-Joseph Demanet, veuve Jérôme Demanet, un moulin à vent bâti
en briques et pierres, avec tous ses accessoires, ainsi que le terrain sur
lequel il est bâti, d’une contenance de 24 perches, sis au hameau de Longsart
(Manage), tenant au grand chemin et à l’acquéreuse.
Cette vente comprenait « les cordages, le blutoir, les marteaux à
battre les pierres, un levier en fer, un gros marteau, un lit, une armoire et
le grand coffre au grain ».
Le 6-7-1845, la veuve Capitte et son fils Augustin, meunier, se déclarent débiteurs envers Désirée
Capitte, de Feluy, de la somme de 3.000 Frs. Ils hypothèquent le moulin, la
maison et un terrain.
Le 7-7-1852, faisant suite à un partage survenu le 5-7-1839,
Marie-Jeanne Straunard donne à son fils le moulin. Le lendemain, Augustin
Capitte et son épouse Hermina Vanderwenden vendent le moulin, ce dernier
comprend trois paires de meules.
Arès plusieurs enchères, le moulin échoit à Pierre Tilman pour la somme
de 10.500 Frs. Outre quelques rentes qui grèvent la propriété.
Le 14-8-1853, Pierre Tilman donne par bail de 9 ans le moulin à Philippe Dirix, meunier de Petit-Enghien,
pour la somme annuelle de 650 Frs.
Vers 1860, le plan
Popp, indique Art. 765. - Tilmant,
Pierre-Joseph, cultivateur, Seneffe
Section E. Parcelle 79. Moulin à vent à farine, 1 are
Section E. Parcelle 79. Moulin à vent à farine, 1 are
En 1864, c’est jean-Joseph Conreur, meunier de Leval-Trahegnies, qui
reprend un bail du moulin du Traîneau pour 9 ans.
Pierre Tilman meurt
en 1871.
Le 26-6-1898, les héritiers Tilman-Evrard, vendent le moulin
Le 26-6-1898, les héritiers Tilman-Evrard, vendent le moulin
[1] A.E.M. Administration centrale du département
de Jemappes, 962.
[2] Sibille Arnould-François-Joseph, ° Familleureux 6-11-1739, †
Frasnes-lez-Gosselies 23-5-1834, x Familleureux 6-5-1776, Adam
Marie-rose-Joseph, ° Buvrinnes 30-12-1759, † Frasnes-lez-Gosselies 28-8-1833.
[3] Sibille François-Joseph, ° Seneffe 30-1-1785.
[4] Sibille Jean-François, ° Seneffe 24-7-1792, † Ways 18-6-1856, x Frasnes-lez-Gosselies
4-7-1807, Pigeolet Julienne-Isberghe, ° Frasnes-lez-Gosselies 8-3-1790, † Nivelles 28-2-1860, meunière.
BIBLIOGRAPHIE
D.
Massart & A. Philippart, Moulins à
eau et à vent de Seneffe, dans Bull. S.R.H.F.E., 1989, 103 p.
Moulins en Hainaut, Bruxelles, Crédit Communal, 1987.
J. Vandewattyne, Inventaire des moulins du Hainaut. Arrondissement de Charleroi - Arrondissement de Mons - Arrondissement de Soignies, dans Hainaut-Tourisme, n° 118, juli 1966, p. 139-144.
Moulins en Hainaut, Bruxelles, Crédit Communal, 1987.
J. Vandewattyne, Inventaire des moulins du Hainaut. Arrondissement de Charleroi - Arrondissement de Mons - Arrondissement de Soignies, dans Hainaut-Tourisme, n° 118, juli 1966, p. 139-144.
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