L’ORANGERIE DU CHÂTEAU DE
SENEFFE
Le comte de Seneffe désirait que l’on construise dans le parc du château
des « fabriques », ce fut entrepris vers 1778. L’architecte de
Charles de Lorraine, Louis-Joseph Montoyer collabora avec l’architecte Charles
de Wailly à l’exécution du projet, des maquettes en plâtre furent confectionnées
avant la réalisation de l’œuvre.
On commença par une orangerie, toute maison de plaisance de quelque
importance avait à l’époque une orangerie.
Le gros œuvre fut réalisé au début 1779. En avril, on acheta le bois pour réaliser le
toit. Les orangers arrivèrent en 1781. L’année suivante on continua d’arranger
le bâtiment, où prirent place, en novembre des poêles au charbon.
En 1783, on entreprit la voûte après avoir renforcé des supports. En
1784, on plâtra la façade principale et l’intérieur, on blanchit le tout et
l’on creusa le bassin devant la bâtisse.
L’orangerie s’étend sur une surface rectangulaire faisant 46 m sur 12 m , son faîte culmine à 14 m . La façade inspirée d’un
type d’architecture romaine qui suivit les préceptes de Palladio, est composée
de quatre hautes verrières en plein
cintre séparées par de faux pilastres sous plate bande, qui s’alignent de part
et d’autre de la porte d’entrée en clé d’arc et impostes saillantes,
monumentalisée par une légère avancée entre double pilastres et par un fronton triangulaire percé d’un
oculus
La face arrière contrebutée comporte des fenêtres à linteaux droits
A l’intérieur, la vaste salle est couverte de coupoles de briques entre des
arcs doubleaux rythmant les travées,
elle est suivie d’un couloir longitudinal et latéralement d’une petite pièce
large d’une travée
Près d’un tiers de la grande
salle est isolé du sol par des souterrains, où l’on descend par un petit avant
corps à la face gauche
L’orangerie était en voie d’achèvement lorsque par chance, le comte Julien
de Pestre put acquérir l’importante série d’orangers de la succession de
Charles de Lorraine C’est en mai que les
orangers et citronniers de Mariemont à Seneffe.
Du temps du comte Joseph de Pestre, la collection s’agrandit et finit
par acquérir , d’une part 72 orangers et citronniers, dont quelques exemplaires
géants, et d’autre part une trentaine de lauriers, oléandres, grenadiers et
myrtes en caisse, ainsi que 750 orangers, citronniers, aloès, yuccas, cèdres du
Liban, jasmins, oléandres, catalpas, grenadiers, magnolias, romarins, figuiers,
géraniums, en pots.
Une Vénus de Médicis colossale
en plâtre trônait sur l’ensemble
A la belle saison, les orangers étaient sortis devant l’orangerie et dans le parc du château
Ils étaient rentrés à l’approche du froid
Lorsque la République française confisqua Seneffe, l’administration
veilla à l’entretien des orangers et des plantes précieuses Lors de la vente du
château en 1798, elle décida de donner les plantes et orangers au jardin
botanique de Mons, mais y renonça suite à la dépense que l’entretien aurait
entraînée et la collection resta à
Seneffe
Sous l’Empire, le château revint à Joseph de Pestre, il l’utilisa
parfois pour y donner des fêtes.
Elle fait l'objet
d'un classement comme monument historique, avec le château et l'ensemble du
site, depuis le 24 décembre 1958.
L’orangerie a été restaurée par le bureau d’architecture « Philippe
Samyn[1]
and partners » en 1995.
L’ensemble actuel
comprend une vaste salle (17m x9m) constituant l’orangerie elle-même. Elle est
entourée d’une galerie périphérique sur ses faces Ouest et arrière au Nord.
Cette dernière comprend trois niveaux ajoutés par le Ministère des Travaux
Publics en 1979.
Une zone
périphérique à l’Est, plus large (11,8m x 15,4m) a elle aussi reçu 3 niveaux en
1979. Des contreforts ont été rajoutés en même temps sur la façade Nord.
L’objectif de
l’aménagement est de permettre l’emploi maximum du volume de l’orangerie sans
en perturber la majesté. La grande polyvalence souhaitée est obtenue par la
localisation de tous les espaces servants dans les zones périphériques
existantes et l’ajout d’un volume construit au Nord comprenant cuisine, espaces
annexes et foyer.
Toute activité
scénique, qui se déroule dans la grande salle, nécessite une zone de foyer et
d’accueil ainsi que de vestiaire
Ainsi, l’espace
servant à la cuisine et ses annexes sont disposés dans le jardin Nord de
l’orangerie et séparés de celle-ci par une verrière contenant le foyer.
Le mur Nord est
percé, au rez-de-chaussée et au deuxième étage, de larges baies entre les
contreforts de 1979, mettant ces deux niveaux en relation avec le foyer.
L’orangerie
accueille des concerts durant l’été, dans cet espace qui n’y était pas
forcément destiné,
Actuellement,
l’orangerie abrite une brasserie et peut recevoir jusqu’à 700 personnes.
Naturellement orienté vers le sud, ce bâtiment qui peut abriter jusqu’à
300 invités assis, est paré d’une accueillante terrasse qui fait face à un
gracieux parterre en forme d’hippodrome. À l’arrière de l’orangerie, une
verrière moderne procure à cette partie de la construction, luminosité et
fraîcheur végétale en abondance.
Les combles de l’orangerie ont été aménagés avec bonheur en superbe
salle de séminaire, parfaitement équipée. Séminaires ou conférences peuvent
idéalement être organisées dans cet espace au confort moderne.
[1] Philippe Samyn (né le 1er septembre
1948 à Gand) est un architecte
et ingénieur
belge dont
le style se caractérise par un usage important de structures en verre, en bois et en acier, souvent
monumentales.
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