mardi 3 février 2015



L’ORANGERIE DU CHÂTEAU DE SENEFFE

Le comte de Seneffe désirait que l’on construise dans le parc du château des « fabriques », ce fut entrepris vers 1778. L’architecte de Charles de Lorraine, Louis-Joseph Montoyer collabora avec l’architecte Charles de Wailly à l’exécution du projet, des maquettes en plâtre furent confectionnées avant la réalisation de l’œuvre.




On commença par une orangerie, toute maison de plaisance de quelque importance avait à l’époque une orangerie.
Le gros œuvre fut réalisé au début 1779. En  avril, on acheta le bois pour réaliser le toit. Les orangers arrivèrent en 1781. L’année suivante on continua d’arranger le bâtiment, où prirent place, en novembre des poêles au charbon.
En 1783, on entreprit la voûte après avoir renforcé des supports. En 1784, on plâtra la façade principale et l’intérieur, on blanchit le tout et l’on creusa le bassin devant la bâtisse.

L’orangerie s’étend sur une surface rectangulaire faisant 46 m sur 12 m, son faîte culmine à 14 m. La façade inspirée d’un type d’architecture romaine qui suivit les préceptes de Palladio, est composée de quatre hautes verrières  en plein cintre séparées par de faux pilastres sous plate bande, qui s’alignent de part et d’autre de la porte d’entrée en clé d’arc et impostes saillantes, monumentalisée par une légère avancée entre double pilastres  et par un fronton triangulaire percé d’un oculus
La face arrière contrebutée comporte des fenêtres à linteaux droits
A l’intérieur, la vaste salle est couverte de coupoles de briques entre des arcs doubleaux  rythmant les travées, elle est suivie d’un couloir longitudinal et latéralement d’une petite pièce large d’une travée
Près d’un  tiers de la grande salle est isolé du sol par des souterrains, où l’on descend par un petit avant corps à la face gauche

L’orangerie était en voie d’achèvement lorsque par chance, le comte Julien de Pestre put acquérir l’importante série d’orangers de la succession de Charles de Lorraine C’est en mai que les  orangers et citronniers de Mariemont à Seneffe.
Du temps du comte Joseph de Pestre, la collection s’agrandit et finit par acquérir , d’une part 72 orangers et citronniers, dont quelques exemplaires géants, et d’autre part une trentaine de lauriers, oléandres, grenadiers et myrtes en caisse, ainsi que 750 orangers, citronniers, aloès, yuccas, cèdres du Liban, jasmins, oléandres, catalpas, grenadiers, magnolias, romarins, figuiers, géraniums, en pots.
Une Vénus de Médicis colossale en plâtre trônait sur l’ensemble



A la belle saison, les orangers étaient sortis  devant l’orangerie et dans le parc du château Ils étaient rentrés à l’approche du froid
Lorsque la République française confisqua Seneffe, l’administration veilla à l’entretien des orangers et des plantes précieuses Lors de la vente du château en 1798, elle décida de donner les plantes et orangers au jardin botanique de Mons, mais y renonça suite à la dépense que l’entretien aurait entraînée  et la collection resta à Seneffe
Sous l’Empire, le château revint à Joseph de Pestre, il l’utilisa parfois pour y donner des fêtes.

Elle fait l'objet d'un classement comme monument historique, avec le château et l'ensemble du site, depuis le 24 décembre 1958.
L’orangerie  a été restaurée par le bureau d’architecture « Philippe Samyn[1] and partners » en 1995.
L’ensemble actuel comprend une vaste salle (17m x9m) constituant l’orangerie elle-même. Elle est entourée d’une galerie périphérique sur ses faces Ouest et arrière au Nord. Cette dernière comprend trois niveaux ajoutés par le Ministère des Travaux Publics en 1979.
Une zone périphérique à l’Est, plus large (11,8m x 15,4m) a elle aussi reçu 3 niveaux en 1979. Des contreforts ont été rajoutés en même temps sur la façade Nord.
L’objectif de l’aménagement est de permettre l’emploi maximum du volume de l’orangerie sans en perturber la majesté. La grande polyvalence souhaitée est obtenue par la localisation de tous les espaces servants dans les zones périphériques existantes et l’ajout d’un volume construit au Nord comprenant cuisine, espaces annexes et foyer.
Toute activité scénique, qui se déroule dans la grande salle, nécessite une zone de foyer et d’accueil ainsi que de vestiaire
Ainsi, l’espace servant à la cuisine et ses annexes sont disposés dans le jardin Nord de l’orangerie et séparés de celle-ci par une verrière contenant le foyer.
Le mur Nord est percé, au rez-de-chaussée et au deuxième étage, de larges baies entre les contreforts de 1979, mettant ces deux niveaux en relation avec le foyer.
L’orangerie accueille des concerts durant l’été, dans cet espace qui n’y était pas forcément destiné,


Actuellement, l’orangerie abrite une brasserie et peut recevoir jusqu’à 700 personnes.
Naturellement orienté vers le sud, ce bâtiment qui peut abriter jusqu’à 300 invités assis, est paré d’une accueillante terrasse qui fait face à un gracieux parterre en forme d’hippodrome. À l’arrière de l’orangerie, une verrière moderne procure à cette partie de la construction, luminosité et fraîcheur végétale en abondance.
Les combles de l’orangerie ont été aménagés avec bonheur en superbe salle de séminaire, parfaitement équipée. Séminaires ou conférences peuvent idéalement être organisées dans cet espace au confort moderne.





[1] Philippe Samyn (né le 1er septembre 1948 à Gand) est un architecte et ingénieur belge dont le style se caractérise par un usage important de structures en verre, en bois et en acier, souvent monumentales.

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