Il est intéressant
d’examiner les dictionnaires anciens et récents qui parlent de Seneffe.
Si le fond du sujet reste identique, des différences parfois anodines ou
marquantes font apparaître des points spécifiques de l’histoire de la localité.
Dictionnaire géographique de la province de
Hainaut
Auteur : Philippe
Vandermaelen
Année : 1833.
Seneffe,
commune et chef-lieu du canton de son nom, de l’arrondissement et à 4 lieues
2/2 N.O. de Charleroy et à 6 lieues E.N.E. du chef-lieu de la province.
Elle est bornée au N. par les communes d’Arquennes et Feluy, à l’E. par
celle de Petit-Roeulx-lez-Nivelles, au S. par les territoires de
Gouy-lez-Piéton, Chapelle-lez-Herlaimont et Faytn et à l’O. par ceux de Bois
d’’Haine et Familleureux.
Cette commune se compose du bourg de seneffe, chef-lieu, et des hameaux
Tyberchamps, Sart-Rouge, Soudremont, Long-Sart, Manage, Bois-de-Nauwe, Belle et
Buisseret.
Hydrographie : La Samme et le canal de Charleroy à Bruxelles traversent le
territoire du S. au N. ; la première y active deux moulins. Il y a
plusieurs étangs.
SOL : Surface inégale, sillonnée par un grand nombre de coteaux
arrondis ou scabreux. L’adhérence des parties constituantes de ce terrain le
rend extrêmement humide. Les terres labourables de la première classe offrent
une couche végétale, argilo-calcaire et sablonneuse, de couleur brune
HABITATION : Cinq cent cinquante trois maisons plus ou moins bien
construites, une église et deux écoles primaires. Le bourg de Seneffe est
remarquable tant par la beauté des sites que par le grand nombre de châteaux
qui l’environnent ; on en compte quatre dans la commune.
Il est peu de palais qui égalent la magnificence du château de M. de
Pestre, comte de seneffe et de Turnhout : il est bâti en granite, décoré à chaque façade de huit
colonnes d’ordre corinthien. Les galeries latérales, qui forment les ailes du
palais, sont d’ordre ionique ; ornées de belles statues surmontées de
plates-formes, chacune d’elles se termine par un dôme ; l’un sert de demeure
du jardinier, l’autre de chapelle, construite à l’italienne, dans laquelle on
distingue un autel en marbre de Gênes.
L’intérieur du palais mérite également d’être vu : le salon
d’entrée a soixante pieds de longueur et reçoit le jour par six croisées ;
il est pavé en marbres de différentes couleurs. On remarque l’escalier en
acajou et parqueté : la rampe est en fer et travaillée en arabesques. Les
appartements sont richement tapissés, ornés de lustres d’un grand prix, de
glaces de Venise et de cheminées de marbre. Dans un des salons on y voit des
pilastres en marbre de Saint-Rémy ; il y a un billard en acajou et une
bibliothèque qui contient quatre mille volumes ; on y voit deux tables
magnifiques, dont une mosaïque qui renferme une collection de toutes sortes de
marbres de tous les pays ; l’autre en acajou, décorée d’ouvrages en or
fin, dite de Mariemont, parce qu’elle a été faite pour le prince Charles, elle
a coûté quatre mille florins. Dans la galerie des tableaux, est un bas-relief
qui représente la bataille livrée par Alexandre le Grand à Darius ; parmi
un grand nombre de bustes on distingue celui d’Henri IV, de Louis XIV, des
princes de Soubise et de Condé. Les salles de bain renferment des baignoires en
marbre (il s’y trouve trois sortes
d’eau). Les promenades et les terrains d’agrément qui embellissent ce séjour
sont du meilleur goût. On arrive au château par une grande avenue de peupliers
d’Italie, d’un quart de lieue de longueur, à six rangées d’arbres tirées en
ligne droite à partir du clocher du bourg, qui, vu du perron du palais
ressemble à un obélisque. Le grillage d’entrée est d’un travail très recherché.
Le parc, fermé par une enceinte de murailles offre une salle de spectacle, où
se trouve le panorama du château de Lunéville, en Lorraine. Les serres chaudes,
bâties à l’italienne, ont des toitures en glaces. On remarque un oranger qui a
cinq siècles d’existence et qui se trouvait dans l’orangerie du duc Jean de
Brabant ; on y distingue aussi une Vénus de Médicis d’une grandeur colossale.
Le point de vue de la pelouse, pris sur l’escalier du château, ainsi qu’un
étang de cent pieds carrés, placé sur le sommet d’une montagne, et le lac au
milieu duquel se trouve un jet d’eau qui monte à vingt-cinq pieds de hauteur,
forment un ensemble du plus bel effet ; les trois jardins potagers
disposés en amphithéâtre, au milieu de chacun desquels est un bassin, offrent
également un beau coup d’œil. Mais ce qu’on ne se lasse pas d’admirer, est le
quinconce qui offre en petit la forêt de soigne, la cabane des voleurs, la tour
de Bel, la glacière, la colonne de Trajan, l’Ermitage du frère Bruno, les ponts rustiques et plusieurs autres
embellissements de ce genre. Toutes les allées du parc sont ornées de
statues et de vases. Deux belles statues
de marbre de Gênes sont placées sur le perron du côté du midi
COMMERCE ET INDUSTRIE : Il y a une verrerie où l’on fabrique des
bouteilles et verres à vitre, une raffinerie de sel, une fabrique de chapeaux
communs, deux tanneries, quatre brasseries, une distillerie, deux moulins à tan
et quatre moulins à blé, mû par le vent.
FOIRES ET MARCHES : Il s’y tient tous les ans le dix août.
ROUTES ET CHEMINS : Cette commune est traversée par la grande route
de Mons à Nivelles et par un grand nombre de chemins vicinaux qui, malgré leur
bon entretien, sont en quelque sorte impraticables en hiver.
HISTOIRE : Deux batailles sanglantes furent livrées à Seneffe. En 1674, les alliés
menaçaient d’assiéger Charleroy. Le prince de Condé qui voulait empêcher ce
siège attaqua le 1er août, à la tête de quarante-cinq mille hommes,
dans les plaines de Seneffe, l’armée des alliés, forte de soixante mille, sous
les ordres du jeune prince d’Orange. Le comte de Monterey y commandait les
Espagnols, et le comte de Souche, les Allemands. Le prince de Condé, après
avoir battu l’arrière-garde des ennemis
à Seneffe, attaqua le reste de l’armée du prince d’Orange. Cette bataille fut
très meurtrière. On évalua le nombre des morts, à vingt-sept mille hommes. Les
deux partis, qui y firent des prodiges de valeur, s’attribuèrent l’avantage de
cette journée. Mais le champ de bataille, avec tous les équipages de l’armée
ennemie, resta aux Français.
Le 2 juillet 1794, les troupes autrichiennes furent battues dans ce
village par les généraux français Olivier et Marceau
Dictionnaire encyclopédique de
géographie historique su royaume de Belgique
Auteur : Jean-Auguste Jourdain
Année : 1868-1869
Seneffe : Com. du Hainaut, arr. et
jud. de Charleroi, ch.l.de cant. de mil. et de cant. de j. de. p. – Ev. De
Tournai.
Pop. 5480 hab. – Sup. 3.242 ha
60 a 60
ca.
Sit. Dans une situation très
pittoresque, sur la route de Nivelles à Mons et près du chemin de fer de
Braine-le-Comte à Charleroi ; 9
km NO de Charleroi, 29 E.N.E. de Mons.
Cour d’eau : Du S. au N. la
Samme affluent de la Senne, et le canal de Charleroi à Bruxelles.
Sol : inégal, sillonné de
coteaux, argile calcaire et sablonneux, gras pâturages et champs fertiles en
céréales de toutes espèces.
Ind. et com. : Agriculture,
fan. De bleu d’azur et amidon, chicorée, tuyaux de drainage, savonneries,
tanneries, corroierie –Haras- Ecole de jeunesse et des enfants pauvres, tenue
par les Sœurs de la Providence.
Foires et marchés : Dimanche
et lundi de la pentecôte ; 14 avril et 14 octobre ; les mardis et
vendredis.
Postes : Manage, station de
chemin de fer.
Dép. Belle, Buisseret, Manage, Long-Sart, Soudromont et
Tyberchamps
Edif. : Châteaux, dont plusieurs vraiment
remarquables : celui dit de Seneffe, bâti en 1790, d’après les plans et
sous la direction de l’architecte Dewez, est sans contredit le plus beau de
toute la Belgique. Il est entièrement exécuté dans le genre des anciennes
villas romaines et de quelques unes élevées par Palladio. Ce château forme un
carré long à deux étages, terminés en terrasse, ornés d’une balustrade ;
au centre est un avant-corps de quatre
colonnes corinthiennes surmontées d’un fronton. Deux des galeries ouvertes
d’une grande longueur, soutenues par des
colonnes ioniques et couronnées de
balustrades, passant à droite et à gauche du grand corps de logis pour aboutir à deux charmants pavillons
surmontés par des coupoles élégantes. L’un de ces pavillons sert de logement au
portier, l’autre est une chapelle ornée d’un bel autel en marbre de
Gênes ; toutes ces constructions sont en granit. Dans l’intérieur du
château, on admire le grand salon, long de soixante pieds et pavé de marbre
varié, l’escalier en acajou et dont la rampe est magnifique, un des grands
salons orné de pilastres en marbre de Saint-Rémy, la galerie de tableaux, etc.
Hist. : En 1674,
une sanglante bataille eut lieu sur le territoire de seneffe, entre le
prince de Condé et le prince d’Orange, qui devint ensuite roi d’Angleterre. La
victoire fut indécise, bien que le champ de bataille fut resté aux français
avec les équipages de l’armée ennemie. Le prince d’Orange s’attribua la
victoire, mais le prince de Condé prouva qu’il n’avait pas été battu, en
faisant lever le siège d’Audenarde que le prince d’Orange avait entrepris après
cette bataille et en poursuivant son ennemi.
En 1794, les troupes françaises remportèrent à Seneffe un avantage sur
les troupes autrichiennes.
Dictionnaire géographique, administratif, industriel et
commercial du royaume de Belgique
Auteur :
Anonyme
Date : 1845
Seneffe : Pr. De Hainaut, à 5 l . de Charleroi, arr. admn. ;
et à 6 l .
de Mons, ch.l. de pr. –
3850 hab. – év.
Tournai – Justice de paix.
Fabrique de sucre
de betteraves, clouterie, tannerie et commerce de charbon.
C’est dans ses
environs qu’a été livrée une sanglante bataille entre le prince d’Orange et le prince
de Condé, le premier s’attribua la victoire, mais le prince de Condé prouva
qu’il n’avait pas été battu en faisant lever le siège d’Audenarde que le prince
d’Orange avait entrepris après cette bataille et en le poursuivant.
En 1794, les
troupes françaises commandées par le général Marceau, y remportèrent un
avantage sur les troupes autrichiennes.
Dictionnaire national belge,
historique, biographique, géographique, statistique, artistique, industriel et
commercial
Auteur ; Victor Doublet
de Villers
Année : 1869
SENEFFE : Pr. De Hainaut, arr. de Charleroi, près Manage, 5400
hab., dans un site très pittoresque, sur la route de Nivelles à Mons, près du
chemin de fer de Braine-le-Comte à Charleroi, clouterie, fabrique de sucre de
betteraves, brasseries, distillerie, raffineries de sel, minoteries,
construction de bateaux, tanneries, corroieries, blanchisseries de toiles,
fabriques de bleu d’azur, de tabac, de tuyaux de drainage, commerce de bêtes à
cornes, de bois, de beurre, de farines, de fer, de houille, de grains, de
levures, de toile, de houblon, de tourteaux
Foires aux marchandises : le dimanche et lundi de la pentecôte.
La commune se compose de 600 maisons et d’une église. Il s’y trouve
quatre châteaux, dont le plus remarquable est bâti en granit ; par sa
construction et magnificence, il égale les plus beaux palais.
Seneffe est célèbre par la bataille que s’y livrèrent en 1674, le prince
de Condé et le prince d’Orange, devenu par la suite roi d’Angleterre, et dans
lequel l’un et l’autre se crurent victorieux
et firent chanter le Te Deum, sans avoir
remporté l’avantage ni l’un ni l’autre. Le champ de bataille resta cependant
aux français qui prirent aussi tous les équipages de l’armée ennemie
Guide artistique, historique et
touristique de Centre
Auteur : Willy Staquet
Année : 1971
Seneffe, situation :
Sur la route de Mons à Nivelles, à 12km de la Louvière, 29km de Mons, 23km de
Charleroi, 7km de Nivelles, 3km de Manage. 3027hab.
Localité arrosée par la Samme et par le canal de Charleroi –Bruxelles
Ecole nationale de voile, camping moderne.
Vie économique : Zoning
industriel.
Moyens d’y arriver :
Autobus n° 141 (Nivelles-Manage).
Garages Barbary, garage Mouchart.
Histoire : C’est
le 11 août 1674 que se déroule la bataille de Seneffe, bien que se soit à Fayt
que se soit décidé le sort des armes.
Ce combat entre dans le cadre de la guerre de Hollande durant laquelle
Louis XIV voulut écraser les Pays-Bas du Nord, dont l’économie nuisait au
mercantilisme de Colbert. La guerre se termina par le traité de Nimègue. En
1675, Louis XIV vint visiter le champ de bataille.
En 1794, après la bataille de fleurus, les Français du général Marceau
obtinrent à Seneffe un avantage sur les Autrichiens.
De nombreux habitants de seneffe participèrent à la révolution de 1830.
En 1832, le gouvernement belge décerna un drapeau d’honneur à la ville.
Curiosités
Le château : œuvre de l’architecte L. Dewez (1760).
On a écrit que le domaine avait été exécuté dans le genre des anciennes villas
romaines. Dans le parc de style anglais, on remarquera à droite un Trianon
flanqué autrefois d’un charmant jardin régulier, plus loin petit théâtre dans
un cadre de verdure ; colonne commémorative rappelant la bataille de 1674.
On ne visite pas l’intérieur qui, malgré le délabrement, abrite encore
une riche décoration de mosaïques, d’acajou, de chêne, de noyer. Le château est
aujourd’hui inoccupé, il semble que l’Etat se charge de le restaurer dans un
avenir prochain.
Durant la 2e guerre mondiale, les allemands
l’occupèrent : il devint la résidence du général von Falkenhausen. A la
libération, ce fut le tour des Américains.
L’église St-Quirice : Style néo-roman (1872), les vitraux
modernes sont de Taf Wallet. A l’intérieur, statue en chêne de Saint-Ghislain
(époque gothique), deux ostensoirs du XVIIIe s., un ciboire de la même époque.
Chapelle N-D. des Affligés : Non loin de la grille d’entrée du
château, le petit édifice est entouré
d’arbres, au dessus de la porte d’entrée, une inscription : « L’an
1725, en l’honneur de Dieu et de N-D. des Affligés, cette chapelle a été bâtie
par Jean Le Lièvre et Marie-Thérèse Bréban, son épouse ».
La statuette de la vierge est en bois (XVIIIe s.). La chapelle a été
reconstruite en 1903.
Presbytère : Construit en 1760, quelques pierres
tombales des XVIIe et XVIIIe s. sont adossées contre le mur.
Chapelle N-D. de la route : Copie de pierre très fidèle d’une
chapelle du XVIIe s. à Arquennes.
Château de Scrawelle et château
de l’Espinette : On ne
visite pas
Folklore : Le premier dimanche de juillet,
pèlerinage à N-D. des Affligés, une procession parcourt les rues de la
localité, elle est organisée avec le concours des cavaliers de N-D., groupant
150 chevaux
Dictionnaire du Hainaut
Auteur : Jean Deroubaix
Année : 1989
SENEFFE
Commune de l’arrondissement de Charleroi, chef-lieu d’un canton
judiciaire, formée par les localités de Seneffe,, Arquennes, Familleureux,
Feluy et Petit-Roeulx-lez-Nivelles.
Sup : 5890 ha .
Pop. : 10.015 hab. (1-1-1988)
Seneffe (en 1084, Sonefia)
Centre de la nouvelle commune, sit. à 10km de La Louvière, à 26km de
Charleroi et à 26,5km de Mons.
Sup. 2.304ha. Alt. 115m (115-162).
Cours d’eau : le canal de Bruxelles-Charleroi et la Samme. Pop.
3421hab. C.P. 6198
Armoiries : De
gueules à une clef d’or renversé en pal, le panneton à dextre, l’écu sommé
d’une couronne à cinq fleurons et supporté par deux lions d’or contournés,
armés et lampassés de gueules, tenant chacun une bannière bordée de
sinople ; celle de dextre aux armes de l’écu, celle de senestre d’argent à
un pal d’azur (A.R. du 18- novembre 1913)
Histoire : Le
territoire de la localité se partageant en 3 seigneuries. La seigneurie de
seneffe, dite d’Enghien, relevait de la cour féodale de Brabant.
Elle passa successivement aux familles de Luxembourg (XVe et XVIe s.) et
aux de Pestre (XVIIIe s.). En 1766, Julien-Ghislain de Pestre acheta aussi les
seigneuries de Scailmont, de Bois et Manage, Julien-Ghislain de Pestre fut créé
comte le 28 mars 1768.
L’importante seigneurie de Tyberchamps, relevait de la cour féodale de
Trazegnies. Elle fut la propriété successive des de Feluy, de Bousies (XIVe s.)
Rubempré (1548), Renesse (1576), Ryckewaert (1651), Arrazola (1635), et achetée
par Ignace Fr.-Jos. Charlé en 1759.
La troisième seigneurie importante, celle de Buisseret, appartenait aux
Sibille (XVIIe et XVIIIe s.)
L’autel relevait de l’abbaye de Saint-Feuilien de Roeulx et fut cédé en
1167 à l’abbaye de Bonne-Espérance.
En 1554, les troupes d’henri II incendièrent la localité.
Le nom de Seneffe est surtout lié à la fameuse bataille qui se déroula
sur son territoire le 11 août 1674. Cette sanglante explication opposa les
troupes du prince de Condé, fortes de 45.000 hommes et celles du prince
Guillaume d’Orange, futur roi d’Angleterre, fortes de 48.000 hommes.
Longtemps indécise la victoire revint finalement aux Français. Elle
coûta aux Alliés 8.000 tués ou blessés et 250 prisonniers. Tandis que les
Français eurent 3.000 tués et 4.000 blessés.
Le 2 juillet 1794, les généraux Olivier et Marceau remportèrent la
victoire sur les Autrichiens.
Par la loi du 16 mars 1880, Seneffe perdait son hameau de Manage promu
au rang de commune.
L’industrialisation commença au XVIIIe s. par l’installation en 1764
d’une verrerie. Jusqu’alors le village était totalement voué à l’agriculture.
Il existait à cette époque 1 brasserie, 1 distillerie et quelques sabotiers.
Un siècle plus tard, on recensait une raffinerie de sel, 1 verrerie, 1
fabrique de chapeaux, 4 brasseries, 2 moulins à eau et 4 moulins à vent. A la
fin du XIXe s. on notait la présence d’un atelier de construction et de
réparations pour le chemin de fer. En 1896, 146 ouvriers y travaillaient ;
en 1937, il assurait 300 emplois.
Avant la deuxième guerre mondiale, 1 fabrique de câbles et de fils
électriques fonctionnait.
Dans l’après-midi du 17 mai 1940, les Allemands réussirent à établir une
tête de pont sur le canal Bruxelles-Charleroi.
En 1960, se créait une zone industrielle Seneffe-manage où s’établirent
des usines depuis 1965 notamment dans le secteur de la chimie. Une usine
synthétise des molécules à usage phytopharmaceutique et une autre firme produit
des semi-produits en élastomères de silicone.
Tourisme. - Le château
de seneffe et le parc ont été créées par Julien de Pestre de la Ferté, marchand
enrichi, fait comte de Seneffe et Turnhout le 28 mars 1768. La construction est
l’œuvre de Laurent-Benoît Dewez.
Une vaste cour d’honneur précède la demeure richement décorée de marbres
et de parquets composés de mosaïques d’acajou, de chêne et de noyer. Le
magnifique parc s’étend sur 17ha.
Pendant la guerre 40-45, le général allemand von Falkenhausen,
gouverneur militaire de la Belgique, en fit une seconde résidence. On le
considère comme un des plus beaux châteaux de Belgique.
L’Etat en fit l’acquisition, alors qu’il menaçait ruines en 1970.
(Monument classé par A.R. du 24 décembre 1958). Il est en voie de restauration
depuis 1975.
- L’église des Saints Quirice et Julitte, style néo-roman, 1875-1877,
restaurée en 1952 ; monument funéraire de Pasquier Wart († 1622) et Barbe
Dujardin († 1610), tableaux « la Cène » (XVIIIe s.),
« Couronnement d’épines » (XVIIe s.) « Portement de la
croix », copie d’après Luis de Moralès (XIXe s.), à l’extérieur dalles
funéraires des anciens religieux de bonne-Espérance.
- Le presbytère de la paroisse des SS. Quirice et Julitte a été classé
par A.R. du 25 mars 1981.
- L’ensemble formé par le château de Buisseret et le domaine qui
l’entoure a été classé par A.R. du 26 mai 1982.
- Chapelle N-D. des affligés, édifiée en 1725 par jean Le Lièvre et
rétablie en 1905.
Tradition. – Pèlerinage
à Notre-dame des Affligés de puis 1712 (dernier dimanche de juin)
Patrie de : -
François DRION du CHAPOIS (baron), écrivain, né le 16 octobre 1899. Président
de l’association des « scriptore catholici ». Auteur d’ouvrages
historiques : « Charles-Quint et l’Europe » (1962) ;
« Henri Pirenne » (1964) ; « la vocation européenne des
Belges » (1958) ; « Paul van Zeeland » (1971) ;
« Charles d’Ydewalle » (1971). Dans son livre de souvenirs « Mes
vieilles maisons » (3 vol. 1975-1980), il évoque ses séjours à
Montignies-sur-roc et dans le Haut-Pays. Il écrivit également 2 romans sous le
pseudonyme « Jean Valmour ». Il est mort à Bruxelles le 13 mars 1986.
- François DUPONT, industriel, né le 28 mars 1780 et décédé le 25 avril 1838. A force de tenacité
et d’énergie, il établit en 1809, une forge à Feluy pour la fabrication des
fers battus. En 1820, toujours à Feluy, il construisit lui-même une machine à
vapeur pour laminoirs. Et 9 ans plus tard, à Châtelineau, il érigea un
haut-fourneau. En 1834, lors de la construction du chemin de fer , il fut avec
Cockerill, de Seraing, le soumissionnaire qui entreprit la fabrication des
rails. Il introduisit dans le pays, l’emploi de l’air chaud pour la fabrication
de la fonte. Il fut sénateur de Thuin en 1836.
- Jean-François NOPERE, théologien, baptisé le 3 février 1714. Issu d’un
milieu pauvre, il étudia à l’Université de Louvain, où il fut proclamé
« primus » en 1736. Ordonné prêtre, il devint bachelier en théologie.
Mais il avait une santé précaire et il ne put développer toutes les espérances
fondées sur lui. Maître d’école à Leuze (1744), il termina sa vie comme curé de
Willaupuis en 1753.
Dictionnaire des noms de lieux de
Wallonie et de Bruxelles
Auteur : Jean-Jacques Jespers
Année 2005.
Seneffe (Ht) :
c.f. 1977 ; Arquennes, Familleureux, Feluy, Petit-Roeulx-lez-Nivelles et
Seneffe (rég. Franç.)
Seneffe (Ht) : Bois,
Buisseret, Manage, Scaillemont, Seneffe et Tyberchamps (dans le ressort de la
paroisse).
Amputée de Bois, Manage,
Scaillemont et Tyberchamps, érigés en commune sous le nom de Manage le 16-3-1880.
Seneffe (Ht): Sonefia, Senephya,
loc : S’nèfe: prairie humide (Germ. *ahwjâ) *de la
Senne (germ. * ahhja) de [la forêt de] Soignes (germ. *Sania, emprunté au nom).
Paroisse qui
couvrait plusieurs seigneuries ; la seigneurie de Seneffe dite d’Enghien,
relevait de la cour féodale de Brabant ; appartint longtemps aux
Luxembourg et passa au XVIIIe s. aux de Pestre : site de bataille le
11-8-1674, entre les Français du prince de Condé et les Hollandais de Guillaume
d’Orange et de la bataille du 2-7-1794 entre Français et Autrichiens ;
château du XVIIIe s. qui fut, de 1940 à 1944, la résidence du chef de
l’administration militaire allemande en Belgique et dans le Noord de la France,
le général von Falkenhausen (aujourd’hui musée).
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