lundi 25 janvier 2021

LA FEMME, HIER, DANS NOS VILLAGES.

 

En appui à l'exposition organisée par les groupes Maison de la Mémoire de l'Entité de Seneffe, PAC et FPS de Feluy, en septembre 2017 : « Les Commerces et commerçants de l'Entité, d'hier à aujourd'hui, « ».

La physionomie des localités s'est modifiée au cours des temps, il est difficile pour les nouvelles générations d'imaginer leur aspect initial, si ce n'est au travers de documents ancien. La Maison de la Mémoire de l'Entité de Seneffe s'efforce de faire revivre un passé et le leur livrer en aperçu succinct à travers l'exposition d'aujourd'hui.

Le groupe F.P.S. de Feluy a participé à ces travaux de recherches et se penche, dans ce fascicule, sur la condition de la femme en ces temps lointains. Les éléments repris dans ce texte concernent surtout les communes de Feluy et d'Arquennes, localités mieux connues par l'auteur du travail, mais peuvent s'appliquer à toutes les communes.

Si loin que l'on remonte, la femme, dans nos régions, a, de prime abord, été considérée comme inférieure à l'homme. Si des avancées sociales ont amélioré la condition des milieux défavorisés, elles n'ont touché que tardivement la gent féminine.

Dans les familles aisées, la fille recevra une instruction sensiblement pareille à celle du garçon, L'instruction constituera un atout dans le parcours de vie des femmes et certaines d'entre elles, poussées par la perception légitime de leurs possibilités, se sont distinguées dans la recherche de l'égalité sociale entre les genres.

Dans les milieux défavorisés, la fille ne fréquentera l'école que si les parents le veulent bien et en ont les moyens, il faut attendre l'instauration de l'obligation scolaire pour généraliser l'enseignement.



Le travail, peinture de Jules Trayer, fin XIX  siècle, Carcassonne, musée municipal. 

Les valeurs fondamentales, très longtemps, sont le fruit de la pratique de la religion et de la société qui, bien avant, refusait toute intelligence ou bonne action de la part des femmes, hormis celle de concevoir les futures générations, de les éduquer et de les préparer à servir la société dans laquelle elles vivraient.

Les filles apprennent finalement à lire parce que la lecture fixe les enseignements de la religion, mais la société n'a pas besoin qu'elles en sachent plus. La nécessité d'offrir une instruction plus poussée aux filles ne s'impose qu'à quelques consciences clairvoyantes.

Les travaux d'aiguille passaient pour une activité convenant aux femmes de tous âges et de toutes classes; ils permettaient de réconcilier la destinée domestique avec la fierté du travail et le désir d'expression de soi. Le tableau de Jules Trayer ci-dessus, attire aussi l'attention sur la femme, à droite, probablement une dame de compagnie, en train de faire la lecture à haute voix


Dans l'Entité de Seneffe, comme dans beaucoup d'autres localités, il faut signaler l'instauration d'écoles ménagères à côté d'écoles industrielles, que les enfants pouvaient fréquenter après les primaires jusqu'à 14 ans.


Parmi les commerces relevés dans l'exposition de la MMES, bon nombre offraient     le matériel requis pour cette activité : les bonneteries, les merceries, se retrouvaient dans tous nos villages, par exemple.

L'épouse, en général « ménagère », assurait les travaux, à domicile, et trouvait à proximité de chez elle, tout ce dont une famille avait besoin : nourriture, produits de nettoyage, de loisirs, l'habillement, les chaussures, ...sans déplacements. Les quincailleries, les épiceries, les boulangeries, les boucheries, les brasseurs,...foisonnaient autour de son domicile.




Certains commerces requéraient l'engagement de vendeuses et vendeurs, nous avons connu le Progrès à Feluy, où nous étions accueillis par Madeleine Meurice, l'une des dernières commerçantes du village„ avec le « Bon Grain », le CGA...etc.

Et tous ces magasins qui peuplaient les places de nos villages !



Le XIXe siècle verra fleurir l'industrialisation et la multiplication d'entreprises diverses, où les ouvriers seront en général mal payés et soumis à l'insécurité dans le travail. Pour subvenir aux besoins des familles, des femmes y seront employées dans des postes subalternes encore plus mal rémunérés.


Dans nos pays de carrières, le travail pénible, éreintant, incitait les ouvriers à « repasser» dans l'un des plus que nombreux cafés des localités, ce qui ne convenait pas à l'équilibre financier des familles 

La société se composait de personnes à statuts sociaux différents : si les ouvriers subissaient un régime de vie très dur, les dirigeants d'entreprises récoltaient les produits du labeur, et une classe, en général plus bourgeoise, se lançait dans le commerce.

 Il est vrai que dans les régions comme la nôtre, la présence des carrières, d'un canal, d'une gare, favorisait l'installation de magasins, d'ateliers multiples, constituant ainsi tout une vie sociale intense, à laquelle la femme participait avec une complaisance dépendant de ses moyens.



Les habitants se rencontraient dans les commerces, et naturellement, les femmes en particulier, se parlaient, échangeaient leurs idées et les nouvelles des villages se répandaient, ce qui rapprochait les gens et créait des liens. Pratiquement, tous les habitants se connaissaient et partageaient les événements de la vie des voisins.




Après la dernière guerre, à partir de 1945, l'utilisation des voitures s'est propagée, les besoins ont changé et la vie a offert des perspectives plus larges, jusqu'aux complexes commerciaux d'aujourd'hui., attrayants, conçus pour répondre aux attentes des générations nouvelles dans un monde où tout doit aller très vite, où tout évolue de plus en plus rapidement, dans la spirale des avancées technologiques actuelles et déjà dans le futur.


Editrice responsable : Claudine Delbruyère-Debelle. (Septembre 2017)



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