En appui à l'exposition organisée par les groupes Maison de la Mémoire de
l'Entité de Seneffe, PAC et FPS de Feluy, en septembre 2017 : « Les Commerces
et commerçants de l'Entité, d'hier à aujourd'hui, « ».
La physionomie des localités s'est modifiée au cours des temps, il est
difficile pour les nouvelles générations d'imaginer leur aspect initial, si ce
n'est au travers de documents ancien. La Maison de la Mémoire de l'Entité de
Seneffe s'efforce de faire revivre un passé et le leur livrer en aperçu
succinct à travers l'exposition d'aujourd'hui.
Le groupe F.P.S. de Feluy a participé à ces travaux de recherches et se
penche, dans ce fascicule, sur la condition de la femme en ces temps lointains.
Les éléments repris dans ce texte concernent surtout les communes de Feluy et
d'Arquennes, localités mieux connues par l'auteur du travail, mais peuvent
s'appliquer à toutes les communes.
Si loin que l'on remonte, la femme, dans nos régions, a, de prime abord, été considérée comme inférieure à l'homme. Si des avancées sociales ont amélioré la condition des milieux défavorisés, elles n'ont touché que tardivement la gent féminine.
Dans les familles aisées, la fille recevra une instruction sensiblement pareille à celle du garçon, L'instruction constituera un atout dans le parcours de vie des femmes et certaines d'entre elles, poussées par la perception légitime de leurs possibilités, se sont distinguées dans la recherche de l'égalité sociale entre les genres.
Dans les milieux défavorisés, la fille ne fréquentera l'école que si les parents le veulent bien et en ont les moyens, il faut attendre l'instauration de l'obligation scolaire pour généraliser l'enseignement.
Les valeurs fondamentales, très
longtemps, sont le fruit de la pratique de la religion et de la société qui,
bien avant, refusait toute intelligence ou bonne action de la part
des femmes, hormis celle de concevoir les futures générations, de les éduquer
et de les préparer à servir la société dans laquelle elles vivraient.
Les filles apprennent finalement à lire parce
que la lecture fixe les enseignements de la religion, mais la société n'a pas besoin
qu'elles en sachent plus. La nécessité d'offrir une instruction plus poussée
aux filles ne s'impose qu'à quelques consciences clairvoyantes.
Les travaux d'aiguille passaient pour une
activité convenant aux femmes de tous âges et de toutes classes; ils
permettaient de réconcilier la destinée domestique avec la fierté du travail et
le désir d'expression de soi. Le tableau de Jules Trayer ci-dessus, attire aussi
l'attention sur la femme, à droite, probablement une dame de compagnie, en
train de faire la lecture à haute voix
Dans l'Entité de Seneffe, comme dans
beaucoup d'autres localités, il faut signaler l'instauration d'écoles ménagères
à côté d'écoles industrielles, que les enfants pouvaient fréquenter après les
primaires jusqu'à 14 ans.
L'épouse, en
général « ménagère », assurait les travaux, à domicile, et trouvait à proximité
de chez elle, tout ce dont une famille avait besoin : nourriture, produits de
nettoyage, de loisirs, l'habillement, les chaussures, ...sans déplacements. Les
quincailleries, les épiceries, les boulangeries, les boucheries, les
brasseurs,...foisonnaient autour de son domicile.
Certains commerces requéraient l'engagement de vendeuses
et vendeurs, nous avons connu le Progrès à Feluy, où nous étions accueillis par
Madeleine Meurice, l'une des dernières commerçantes du village„ avec le « Bon
Grain », le CGA...etc.
Et tous ces magasins qui
peuplaient les places de nos villages !
Le XIXe siècle verra
fleurir l'industrialisation et la multiplication d'entreprises diverses, où les
ouvriers seront en général mal payés et soumis à l'insécurité dans le travail.
Pour subvenir aux besoins des familles, des femmes y seront employées dans des
postes subalternes encore plus mal rémunérés.
Dans nos pays de carrières, le travail pénible, éreintant, incitait les ouvriers à « repasser» dans l'un des plus que nombreux cafés des localités, ce qui ne convenait pas à l'équilibre financier des familles
La société se composait de personnes à statuts sociaux différents : si les ouvriers subissaient un régime de vie très dur, les dirigeants d'entreprises récoltaient les produits du labeur, et une classe, en général plus bourgeoise, se lançait dans le commerce.
Il est vrai que dans les régions comme la nôtre, la présence des carrières, d'un canal, d'une gare, favorisait l'installation de magasins, d'ateliers multiples, constituant ainsi tout une vie sociale intense, à laquelle la femme participait avec une complaisance dépendant de ses moyens.
Les habitants se
rencontraient dans les commerces, et naturellement, les femmes en particulier,
se parlaient, échangeaient leurs idées et les nouvelles des villages se
répandaient, ce qui rapprochait les gens et créait des liens. Pratiquement,
tous les habitants se connaissaient et partageaient les événements de la vie
des voisins.
Après la dernière guerre, à partir de 1945, l'utilisation des voitures
s'est propagée, les besoins ont changé et la vie a offert des perspectives plus
larges, jusqu'aux complexes commerciaux d'aujourd'hui., attrayants, conçus pour
répondre aux attentes des générations nouvelles dans un monde où tout doit
aller très vite, où tout évolue de plus en plus rapidement, dans la spirale des
avancées technologiques actuelles et déjà dans le futur.
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