dimanche 14 août 2011

LOUIS XIV

FELUY SOUS LES GUERRES DE LOUIS XIV

                                                                                                                                        Alain GRAUX

A partir du règne de Louis XIII, la France, enserrée de toutes parts par les états de la famille des Habsbourg, n’aura d’autre politique que de lutter contre ceux-ci. Le cardinal Richelieu  réussit à transformer la guerre de
30 ans, d’abord religieuse et intérieure en un conflit politique et européen.
L’habileté politique du premier ministre français, Mazarin fit conclure, en 1659, le traité des Pyrénées qui ampute le Hainaut de cinq villes, 81 villages et 1/6e de son territoire. Cette paix paraît être durable puisque Louis XIV épouse l’infante d’Espagne Marie-Thérèse

Le 17 septembre 1665, le roi d’Espagne Philippe IV décède, son fils mineur, Charles II aussi chétif d’esprit que débile de corps lui succède.
Louis XIV obtient de juristes complaisants une interprétation tendancieuse et fait valoir les droits de son épouse sur les Pays-Bas espagnols. Impatient d’en finir, il jette ses armées en Flandre. Elles sont contenues  par des troupes alliées : anglaises, suédoises et espagnoles.
Le 8 mai 1667, le roi de France reprend les hostilités, entre dans la Belgique à la tête de 35.000 hommes. Les conquêtes furent faciles; aucune place n'était défendue, et cette campagne avait plus l'air d'une partie de plaisir que d'une guerre. Le 2 juin, Turenne enleva Charleroi, et Feluy reçut une garnison française, qui y resta jusqu'à la conclusion de la paix d'Aix-la-Chapelle, le 2 mai 1668.

Pendant cette campagne, Feluy dut envoyer 70 pata­cons et cinq muids d'avoine aux officiers du baron de Vaulx, en garnison à Braine-le-Comte, et payer 40 livres qu'ils avaient dépensé en différentes tavernes de Feluy, afin de n'être plus pillé, ni fourragé, ni molesté, comme il l'avait été du passé.  
Feluy dut envoyer quatre vingt-huit pionniers, deux chariots et cinq chevaux, pour travailler aux fortifications de Mons.

Le 16 juin 1667, Jérôme Poliart, censier de Renissart  loge en sa ferme Louis XIV et sa suite. A sa requête, les échevins de la baronnie d'Arquennes, déclarent qu'il ne reste rien de la houblonnière et du jardin potager, que sont entièrement ruinés, le lin, le champs d’orge, le verger, les bois et fagots, trois bonniers d'avoine, la totalité des pâturages sont fauchés et piétinés par les chevaux
Le traité d'Aix-la-Chapelle est signé en 1668. II donne à la France, outre plusieurs grosses villes flamandes, Charleroi, Binche, Ath, Tournai et Douai, avec leurs bailliages et seigneuries. Vauban rétablit les fortifications de Charleroi, Tournai, Avesnes et Ath.
En 1672, s'appuyant sur le Rhin, les armées françaises exécutent un audacieux mouvement tournant, et envahissent les Provinces-Unies. Héroïquement, les Hollandais crèvent leurs digues, et l'inondation refoule les armées françaises sur la Meuse, la Sambre et l'Escaut. Emus de ce coup d'audace qui dévoile l’étendue des ambitions françaises, l'Angleterre, le Danemark et 1'Empire joignent leurs forces à celles des Provinces ­Unies et de l'Espagne.

Le prince de Condé,par Leuze, Thieu et Piéton, ravage tout sur son passage mène son armée à Seneffe, où a lieu la bataille du 11 août 1674. Le prince d’Orange campa à Feluy
La bataille de Seneffe dura plus de 8 heures de jour et de 2 heures à la tombée de la nuit. Elle laisse 17.000 morts sur le terrain, dont 10.000 pour l’armée alliée, et, 7.000 pour les français parmi lesquels 1.000 officiers. Les deux armées se retirèrent sans qu’une victoire décisive soit déclarée dans l’un des deux camps
En 1675, la campagne commença de bonne heure. Louis XIV voulut voir le champ de bataille de Seneffe, avant de commencer les hostilités.

Le prince de Condé  

 La commune de Feluy, comme tous les villages voisins, eut continuellement à souffrir par le passage de troupes, tant françaises qu'espagnoles. Elle paya encore une contribution de 1.700 florins à Charleroi; c'était la cinquième depuis le commencement de cette guerre. Elle dut livrer en outre une grande quantité de bois aux troupes logées dans le château d'Ecaussinnes




Bénigne Gagneraux (1756 -1795), la bataille de Seneffe, huile sur toile

     
En 1676, le seigneur de Feluy, afin de conserver son château et ses propriétés, s'adressa au gouverneur-général, Charles de Gurrea, duc de Villa-Hermosa, pour en obtenir une sauvegarde. II demanda la même faveur au roi Louis XIV, qui la lui dépêcha le 12 février. Feluy dut encore payer deux contributions de guerre à Charleroi, une en mars, de 1280 florins et l’autre en novembre, de 1.700 florins.
Le 28 janvier 1677, le châtelain de Braine-le-Comte demanda 350 palissades pour les fortifications de cette ville, et le sieur de Chaunoy, commissaire de guerre a Enghien, demanda une contri­bution de 206 livres 2 sols. Le 4 février, la commune de Feluy dut livrer 6.000 bottes de foin et 3.000 bottes de paille, à Braine-le­-Comte.
L'armée française passa à Feluy, le 11 juin, avec une grand partie de bagage qui y resta la nuit; cette armée ruina les campagnes, leva les grains et détruisit les mars. Le 23, un grand convoi, allant a Mons, sous la conduite du duc de Holstein, campa à Feluy et causa de grands dégâts
L'armée française, qui se trouvait en ce temps à Piéton, vint presque tous les jours fourrager les champs de Feluy.
L'intendant du Hainaut ordonna le 20 juillet, de livrer 3.300 rations d'avoine à Charleroi. Le prince d'Orange alla investir Charleroi le 6 août, mais dès le 13 il fut obligé d'abandonner ses bivouacs. Pour se préserver de tout désastre, la commune de Feluy s'était procuré une sauvegarde du maréchal de Luxembourg, qui campait à la tête de 40.000 hommes dans la plaine de Piéton. Le 20 août, la commune reçut ordre de payer à Charleroi sa huitième contribution de 1.700 florins.
L'armée des Alliés, étant à Soignies et à Braine-le-Comte le 24 et le 27 septembre, vint fourrager au nombre d'environ 5.000 hommes, et emportèrent les foins, les pailles et les grains, enlevèrent plusieurs chevaux et pillèrent la maison pastorale où nous nous trouvons.
Le 17 octobre, la même armée revint d'Enghien à Braine-le-Comte : à leur approche les habitants s'enfuirent avec leurs meubles et leurs bestiaux. Le 18, toute l'armée des alliés passa à Feluy, et alla camper entre Arquennes et Nivelles : tout ce que l’on avait conservé par sauvegardes et à force d'argent pendant les passages antérieurs, fut alors emporté et plusieurs habitants furent maltraités. Le 5 décembre, une partie française de 400 chevaux pilla plusieurs maisons. Le 23 et le 24, une autre partie française, après avoir brûlé les moissons dans plusieurs villages voisins, vint à Feluy et mit le feu au peu qui était resté, et exerça de grandes cruautés sans avoir égard aux prières et aux représentations des magistrats. Pendant cette année, plus de cent partis, tant français qu'alliés, obligèrent le mayeur et les échevins de leur donner tout ce qu'ils désiraient.
Le 5 janvier 1678, Feluy reçut ordre de payer sa neuvième contribution à Charleroi. Le 8, le châtelain de Braine-le-Comte demanda dix-huit paillasses et vingt-deux couvertures pour la garnison française logée à Cambron. Le 21, un parti français, conduit par le commandant Pinet, vint faire de grandes dépenses au cabaret de Marie Jaumot. Le 24, cinq cents cavaliers français pillèrent le village de Marche-les-Ecaussinnes et y brûlèrent les fourrages, de là ils se rendirent à Ecaussinnes ; à leur approche, les habitants de Feluy s'enfuirent et cachèrent ce qu'ils avaient de plus précieux; mais ils en furent quittes pour la peur ; les cavaliers se rendirent, le 26 à Nivelles et se dirigèrent ensuite sur Binche.
Le 31, un parti fran­çais, commandé par le partisan Leveau, vint à Feluy, avec l'ordre de mettre tous les fourrages hors des maisons et des granges, à peine d'être brûlés, comme il était arrivé aux fermes de Forier et d' Hélincourt près de Nivelles. Le 10 février, le bailli et le curé se rendirent à Binche afin d'obtenir de pouvoir conserver quelques fourrages: ils présentèrent au commissaire deux poulets, un chapon et un lièvre. Le 20, un parti français vint se rafraîchir à la maison de Marie Jaumot. Le 25, soixante cavaliers français brulèrent tous les fourrages à Feluy et à Arquennes, à l’exception de quelques fermes situées à l’écart, dont on a obligé les fermiers à les brûler eux mêmes.
Un parti espagnol de la garnison de Gand, vint, le 2 mars, se rafraîchir chez Guillaume du Bois; le 4, un parti espagnol de quinze hommes se rafraîchit chez Herman Gaudré, de même que le 13, où un autre parti venu d'Ath  voulut loger au village; mais on lui donna 3 patacons pour passer outre. Le 15, Feluy paya sa dernière contribution de 1.700 livres à Charleroi, c'était la dixième. Le 29, des cavaliers français surprirent le château ouvert, requirent des vivres et des fourrages.
Le 23 mai un parti français de vingt-cinq hommes vint se rafraîchir au village; le 28, un autre vint du Rœulx faire des dépenses chez Herman Gaudré. Le 30 mai, une troupe de Français donna l'alarme du côté de la Tourette.
Le 31, trois différents partis français vinrent jeter l'épouvante parmi les habitants, qui craignirent quelque pillage.



Le 6 juin, un parti français vint réclamer des vivres. Le 15, l'armée campée à Saint-Symphorien demanda trois vaches ; et le lendemain, la grande armée stationnée au Petit-Bigard en demanda quatre.

Quelques cavaliers français vinrent, le 10 juillet, se rafraîchir. Le 12, quatre sauvegardes et leurs chevaux se restaurèrent chez la veuve Sturbecq ; à peine furent-elles parties qu'une troupe espagnole entra dans la même maison. Le 19, au soir, un autre parti espagnol se rafraîchit chez Herman Gaudré, il vint faire quelques dépenses à la même maison. Le 27, l’armée française vint camper a Ecaussinnes, et la commune demanda une sauvegarde : un messager du duc de Luxembourg, accompagné de quelques soldats, vint demander deux chariots pour le service du duc. Le 28, les fourrageurs de cette armée vinrent à Feluy, emportèrent tous les grains, les foins, les ustensiles de labour et de ménage, et prirent les barreaux de fer et les serrures des maisons, tandis que deux régiments d'infanterie dévastèrent tous les jardins potagers. Le 29, une partie de ces troupes, allant fourrager à Nivelles, occasionna encore de grandes pertes aux campagnes. Le 30, le bailli et le curé portèrent du Poisson au duc de Luxem­bourg, François-Henri de Montmorency-Routeville, maréchal de France
Le 31, le maréchal accorda une sauvegarde au curé de Feluy.
Plusieurs chariots de Nivelles vinrent, le premier août enlever tous les grains qu’on avait pu récolter et cacher. Le 4 août, plus de 600 hommes allèrent à Nivelles et dans les communes voisines ramasser les grains et les fourrages. Le 5, ils repassèrent à Feluy avec un grand nombre de chariots chargés de butin. Le 6, deux gardes du duc de Luxembourg, vinrent à dix heures du soir demander douze chariots et prirent tous les chevaux refugiés au château. Le 7, l'armée française décampa d'Ecaussinnes et alla loger à Soignies : la sauvegarde Demaret quitta en même temps Feluy. La guerre se poursuivit avec des fortunes diverses, et se termina le 10 août 1678 par le traité de Nimègue.
Louis XIV renonçait à Charleroi, Binche et Ath, mais gardait Tournai, cependant que Bouchain, Valenciennes, Condé, Bavay et Maubeuge devinrent pour toujours françaises.
Néanmoins, après le 10 août, le lieutenant Maisonville, commandant de Charleroi, demanda onze chariots. Le 12, l'armée française partit de Soignies et se rendit à Cambron : une escarmouche avait eu lieu près de Mons, entre les Français et les Hollandais. Le 15, un parti espagnol passant par Feluy alla loger à Ronquières. Le 18, les alliés, campés au Rœulx, fouillèrent plusieurs maisons, malgré la sauvegarde accordée par le prince d'Orange, et emportèrent tout ce que les Français n'avaient pu enlever. Le 19, ils revinrent et depouillèrent plusieurs personnes. Le 21, les alliés se rendirent  Ecaussinnes, et envoyèrent leurs four­rageurs à Feluy ; mais n'y trouvant plus rien, ils furent contraints d'aller plus loin. Le 25, quatre guides furent demandés pour conduire l'armée des Alliés qui vint camper le 26, à Feluy, Arquennes et Seneffe; elle était commandée par le prince d'Orange et le duc de Villa-Hermosa. Le 28, l'armée des alliés se rendit à Houtain-le-Val et Genappe. Le 29, environ 200 cavaliers vinrent se rafraichir à Feluy.
Pendant les premiers jours de septembre, plusieurs troupes pas­sèrent à Feluy, auxquelles il fallait livrer des vivres et des fourrages. Le 15 septembre, Feluy et Arquennes durent loger quatre régiments, qui causèrent beaucoup de désordres, principalement à Arquennes, ou ils brûlèrent plusieurs maisons avec l'église.
En 1680, à peine les alliés eurent-ils séparé leurs forces, que Louis XIV recommença la lutte, l’année suivante des détachements français violèrent le territoire des Pays-Bas, le maréchal d’Humières, campé à Lessinnes, met en coupe réglée le plat pays.
L’année 1683, voit déferler 70.000 français vers notre pays qui est rançonné et dévasté. Feluy paie une contribution de 1.000 florins aux français, cette armée campa à Ecaussinnes en juillet 1684, brûla le château de Gaasbeek,
Feluy obtint une sauvegarde le 15 juillet du maréchal de Schomberg, toute cette troupe passa par Feluy le 17 en direction de Nivelles, d’où partaient ses fourrageurs rançonner la région.
En 1689, le greffier de Lalieux écrit à  Marie-Florence de Berghes qu’à Arquennes « il n’est resté ni bailli, ni mayeur dans le village et que le peuple se retire avec ses bestiaux, tous les soirs, à Nivelles ou dans les bois »
en 1691, les armées prennent leur campement  dans les campagnes entre Soignies et Feluy, et le duc de Luxembourg prend son quartier au château de Feluy.
De la chute de Namur en juin 1692, en passant par la bataille de Steenkerke en août 1692, et à la nouvelle prise de Charleroi, le 11 octobre 1693, le sort des armes est constamment favorable à la France.
Il faut signaler cette année là une escarmouche le 11 juin, une troupe française fut assaillie à Feluy par des espagnols, les Français en très petit nombre furent défaits, et eurent quelques hommes blessés, les Espagnols se présentèrent devant le château, et menacèrent de brûler le village, si on n’en ouvrait les portes. Ils y enlevèrent un troupeau de moutons.
Le 12 septembre 1693, pendant le siège de Charleroi, le château de Feluy  fut entièrement dégarni. Philippe Seutin, censier de Croncul perdit tous ses grains et fourrages, la ferme de Croncul  perdit tout son grain, les fermes du Graty et d’Ansielsart furent pillées le 16 juin, quelques jours plus tard, un second fourragement est effectué au village, aucune maison n’est épargnée, la cure fut pillée. La commune est dans la plus grande misère, 48 maisons  furent abandonnées
Le 17 janvier 1694, des fantassins vinrent causer des troubles et maltraiter quelques habitants, ils forcèrent à coups de bâtons Jean Gaudré, censier de la ferme des Grands Pâturages, à leur servir de guide jusqu’à Obaix, où ils le dépouillèrent de ses habits et le renvoyèrent tête et pieds nus par la neige et la gelée. Au passage, ils avaient enlevé un cheval au fermier de l’Escaille.
Je ne reviendrai pas sur la façon dont s’est fait tuer le mayeur de Feluy, Gilles Bernard, le 25 février 1695, le fait est suffisamment connu.
Le 13 avril 1696, une troupe de 50 hommes vint enlever le mayeur et l’emmena à Binche, parce que la commune avait négligé d’envoyer à Charleroi 3 tailleurs de pierre, demandés par l’intendant  Roisin, pour relâcher le mayeur la commune dut envoyer 6 tailleurs de pierre.
Le 26 juillet l’armée des Alliés campait de nouveau à Feluy, le duc de Bavière logeait à Arquennes et l’électeur de Cologne, prince évêque de Liège, à Feluy. Ce campement provoque d’immenses dégâts à la paroisse, la seigneurie de l’Espinette était à feu et à sang, la cure fut brûlée avec la grange de la dîme, le maréchal flemming, au service de brandebourg, donna aux familles Cuvelier et Lechien, des sommes d’argent pour rebâtir leur maison, ainsi qu’au curé pour réédifier la cure. Cette même année, le 4 octobre, le Croquet et les grands Pâturages furent pillés.
Comme on le voit, cette guerre, apportait chaque jour son lot de vexations, réquisitions, confiscations, fourragements, etc. Elle se poursuivit jusqu’en 1697, mais les belligérants sont militairement, et surtout financièrement épuisés. On peut dire que le traité de Rijswijck, conclu le 20 septembre 1697, est celui de la lassitude. Il laisse à 1'Espagne Charleroi, Thuin, Mons et sa prévôté, Ath et sa châtellenie, a l'exception d'Antoing et de 15 villages. En fait, malgré ses victoires, Louis XIV doit restituer presque tout ce que le traité de Nimègue lui avait accordé.
Le 1er novembre 1700, le roi d’Espagne, Charles II, âgé de 39 ans, meurt sans descendance. Louis XIV, l’avait persuadé de désigner pour successeur, Philippe d’Anjou, son petit fils. Il régnera sous le nom de Philippe V. il a 17 ans, élevé à la cour de France,  à l’autorité de son aïeul qu’il « prie de veiller à la sauvegarde des Pays-Bas » et lui remet dès le 4 décembre 1700, une procuration lui abandonnant le gouvernement de nos provinces.
Le roi entreprend alors d’incorporer les Pays-Bas dans le système de centralisation que Colbert a établi en France, et est dirigé par l’intendant Jean-François de Roisin ; il instaure la conscription pour les hommes de 20 à 40 ans ; et augmente la pression fiscale. L’annexion du pays est à peine déguisée.
Au laisser-aller espagnol dont on s’accommodait tant bien que mal succède un absolutisme qui consterne et irrite.
Le 15 mai 1702, exaspéré, l’empereur d’Autriche, qui se considère comme le seul héritier de Charles II, déclare la guerre à l’Espagne de Philippe V, ainsi qu’à la France et obtient l’alliance de l’Angleterre, du Danemark, de la Prusse et du Portugal. Ainsi s’ouvre la guerre de succession d’Espagne qui ravagea bientôt nos malheureuses contrées.
Outre les débordements et destructions que des bandes armées des deux camps firent pendant cette décennie, je vous citerai quelques faits saillants de cette guerre:
Mai 1706: bataille de Ramillies
Sept. 1706 prise d’Ath par Marlborough.
Juillet 1709: prise de Tournai
Sept.1709: bataille de Malplaquet
Oct. 1709: prise de Mons. La défaite française paraît sans appel.
Le 23 novembre 1710, l’armée des Alliés, venant de Soignies, passa par la  Gratière et le Pont de Soignies,
se rendant à Nivelles. Le 24 l’armée prussienne campa à Feluy et fourragea quelques pâtures ;  le 26 l’armée hollandaise, passa dans le village et incendia la ferme de Marimont, le fermier perdit tous ses meubles et sa récolte.
Après des négociations difficiles qui forcèrent Louis XIV, réduit aux dernières extrémités, à faire des démarches humiliantes pour obtenir la paix, trois traités se succèdent Utrecht en avril 1713, Rastadt en mai 1714 et Anvers en novembre 1715. Nos provinces sont attribuées à l’Autriche.
Si la mémoire du roi soleil ne finit pas de resplendir en France, elle ne dut pas être honorée très longtemps dans nos provinces qui durent subir son joug et que l’on appela « le siècle de Malheur »

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