La première mention
indirecte connue du Graty remonte à 1433. C’est un fief dépendant de la
seigneurie d’Henripont
Le 30 juin 1448,
Jehans de Liesies demeurant en le Maison du « Gratiels en le paroiche de Felluy remonstre que Damoiselle Marie de
Lestienne vesve de feu Jehan de St Germain et Hanin de St Germain demorant
alors au dit Gratiels ont vendu a Jehan Canebustin demorant a Marche, 70 solz
tourn. monnoye de Haynault en Valencherie de rente et pension tout les cours
des vies desdits Jehan Canebustin, de Marie, Jehan et Hanin ses enffans qu'il
avoit de Damiselle Catherine Cobaut sa feme et dou dérain vivant, cette rente
échéant a payer en 1a ville de Marche chacun an au premier jour de juing. Et
que icelle rente estoit au racapt de dix deniers le denier.
Ensy payer les dits vendeurs obligés envers le dit Jehan
Canebustin qui fait plusieurs obligations coustumières en tel cas entre autres
d'obliger tous leurs meubles etc. »
25 septembre 1474,
c'est une affiche de vente de ce fief lige contenant « rnaison, chambre, grange, estaubles, porte.
marescauchie, edifices, bois, vivier, aulnois, prets, pasturaiges et terres ahanables » faisant en tout
62 bonniers.
Le fief appartenait
à Jehan Forest, le Bastard. A sa mort, le seigneur de Feluy, Eustache de
Bousies, se l’approprie par son droit dit de bâtard
Le cartulaire
d’Henripont de 1502 témoigne :
« Monseigneur de Viertaing tient un fief liege
se compredant en IIIxx et XVIII libvres tournois mon. De Hayn. Gisant en la
paroiche de Feluy sur le fief condist du Graty »[1]
Il vendit le
fief par arrentement pour la somme de 80 livres annuels à Andry
Robert.
Avant 1551, Jehan
de Renghomont, époux d’Isabeau Robert, tenait le fief. Lors du décès de Jehan
de Renghomont, dit le Dauphin, le fief est grevé de plusieurs rentes.
Le 23 octobre 1556,
Quintin Druart relève une de celles-ci comme bail d'Aldegonde de Renghomont, sa
femme, par le décès de son père Jehan. Le 20 décembre 1596. Guillaume de
Renghomont père, habitant l'Escaille, est héritier du fief; il en adhérite son
fils Guillaume. Celui-ci semble l'avoir revendu à Gérard du Mont, Mathieu du
Mont, homme célibataire habitant Mons, réalise le relief du fief suite au décès de
son père, le 4 avril 1599.
Vers 1670, le fief
et la cense du Graty appartenaient à Madame de Pettignies[2],
elle y doit une rente pour « sa
maison et héritage et Cense du Gratty en tout son comprendement doibt par an
deux rassières de bled »[3].
Le 7 juillet 1691,
des maraudeurs visitent le Graty.
Le 16 septembre
1693, les fermes d’Ancielsart et du Graty sont pillées
Dans une relève de
rente datant de 1706, on dit qu'il appartient à Monsieur Franeau, seigneur du
Monceau[4]
au lieu de Madame de Pettignies, son épouse[5].
Le 28 octobre 1709, l 'armée hollandaise
passe à Feluy pour se rendre à son campement de Braine-l'Alleud et incendie la
ferme du Graty.
Nicolas Leclercq et
Anne Tamigneau étaient censiers du Graty vers 1690. Leur fils Louis Leclercq
leur succéda[6] (.);
il mourut en 1724 (Ep. Feluy)
[1] A.E.M. Archives locales, P.2551.
[2] Marie-Anne de Kerckem, fille
de Guillaume-Charles, baron de Kerckem et Fenal, seigneur de Pettignies,
Saint-VaastRamez, vicomte de Baunay, et de Marie de Fenal, Dame de Haeren et Pettignies.
[3] A. Cu. F., Table des Pauvres
(T.P.) 1670-73, mambour Sturbecq.
[4] Georges-François de Paule
Franeau, seigneur de Monceau, x 2-10-1658, Marie-Anne de Kerckem
[5] Stroobant, histoire … et
À-Cu-F., 1710, T.P.
[6] A.E.M . Contrats de mariage de 1606-1715.
Louis Leclercq,
censier du Graty a Feluy a fondé un obit avec vigile a neuf leçons pour le
repos de son âme; il est dû a M. le curé pour la décharge de cet obit vingt
sous et au clerc dix sous. Le dit Leclercq a donné pour hypothèque de cette
fondation sept journaux de terre sis près de la dite cense du Graty, joignant
aux héritiers Gilles-Augustin Marcq et au chemin allant a Familleureux, et se
paye par les héritiers Nicolas Demeur propriétaires des dis sept journaux de
terre vers 1830
En 1771, le domaine
appartint à Maximilienne Thérèse d'Ongnyes et son époux Messire Emmanuel de Gongnies[1]
Seigneur du Fayt au titre de sa femme Dame Marie Charlotte de Franeau.
C'est Jacques
Demeurs, époux de Marie-Elisabeth Leclercq qui le suivit alors comme fermier
locataire[2]
jusqu’à son décès survenu le 6-12-1762, son épouse était décédée le 1er
janvier 1743.
Diverses rentes
obèrent le fief :
- Une rente féodale
de 80 livres
se retrouve jusqu’à la Révolution, elle appartient aux seigneurs de Feluy
jusqu’à la Révolution française.
Le 5 août 1760. Nicolas Joseph Carez, avocat et
intendant du duc de Croÿ, muni de procuration, releva la Seigneurie de Feluy et
la rente féodale de quatre vingt livres sur le Graty au nom de Maximilienne
Thérèse d'Ongnyes et de son époux (A. Follie, cartulaire d’Henripont 1771).
- On constate,
qu'en 1572 Jean Demaret époux de Jeanne de Renghomont, possède une rente hypothéquée[3]
- En 1608, Charles Ghoubille
tient une rente de 30 livres
sur le Graty[4], rente
que l'on retrouve en 1744, appartenant à Damoiselle Marie Anne Wauthier,
épouse de l'avocat Robette, de Mons,
celle-ci la tenait de son père Jacques Philippe Wauthier (relief du 12-10-1744)
En1757,
c’est1'avocat Robette qui en fait
relief, puis son fils en 1778.
Le 26 janvier 1769,
Maximilienne Thérèse d'Ongnies se déshérite de tous ses biens à Feluy, parmi
lesquels se trouvent le fief qu’on dit du Gratis, ce bien est racheté par Mme
Daussoy, elle détenait encore le domaine en 1818, elle rembourse alors aux
Pauvres de Feluy une ancienne rente de 2 rasières de blé.
La rente féodale de
80 livre
est achetée par la comtesse Henriette-Sophie d'Isendoorn de Blois le 10 octobre
1774.
Jean Marcq († Feluy 23-6-1774) et son épouse Anne Renchon
(†22-6-1783) sont
fermiers du Graty,
Vers 1808, on cite
leurs enfants, Augustin Marcq et Caroline Marcq qui habitaient le Graty.
Vers 1830, la ferme
appartient à Arnould des Prés, Marquis de Sains (France) et vers 1850, par
succession à Marie Valentine Beaucorps de la Bastre propriétaire à Chaisnay
(France)
Le 6 avril 1843, à
la requête d’Auguste Marcq fermier au Graty à Feluy, il est procédé à la vente
de divers bestiaux.
La ferme est
achetée plus tard par la Victor Pennart (1836-1903), maître de carrière.
Pierre Jauniaux et
son épouse en sont les locataires, René-Joseph Jauniaux, né le 24-2-1872 à
Braine Comte, doit être âgé de quelque trois ans quand il arrive avec ses
parents à la ferme du Graty. Il épouse le 51-4-1897, Léontine-Marie-Ghislaine
Higuet , ° Feluy le 25-2-1868.
[1] Emmanuel-Victor de
Gongnies, ° Fayt (L’Escaille) 5-6-1693, † 1763, x Fayt en mai 1724, Marie-Charlotte
de Franeau, ° 4-2-1683, † 1764.
[2] Epitaphier de Feluy et A.E.M., Arch. B.E., dîmes 1733.
[3] (Archives de la Follie,
communication L. Jous.
[4] A.E.M. Archives locales
C.250
Son fils Raymond-René-Anselme
Jauniaux est né au Graty, le 18-2-1898, lui succède et épouse en 1924, Emilie
Deltenre, née à Seneffe le 18-6-1905. Son fils Robert, né, en 1929, succède
aussi à son père. Il épouse Fernande André et tient en bail la ferme jusque
1964.
M. Delanote achète la ferme en 1956, à Madame
Max Pennart et à son fils Robert, il est le beau-père de Marc Derÿcke, né
à Ypres 16-2-1940, époux d’Edith Delanote, née à Ypres le 10-11-1942, qui
depuis 1964 occupent la ferme à la suite de Raymond, puis Robert Jauniaux.
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