mardi 1 février 2022

LES ARBRES, TEMOINS DE L’HISTOIRE DE NOS VILLAGES

 

LES ARBRES, TEMOINS DE L’HISTOIRE DE NOS VILLAGES

                                                                                                                      Alain GRAUX

Nos villages sont constellés d’arbres, qui forment notre décor quotidien. Il en est qui sont de vénérables témoins de l’histoire de nos villages. Parfois ils sont cités dans les archives, ou sont passés à la postérité sous forme de toponymes.

 Quelques arbres de nos campagnes sont des repères militaires, il est interdit de les faire disparaître.

 ARQUENNES

 C’est dans le bois d’Harpes que l’on trouve l’arbre « à deux jambes ». Il fait l’objet du folklore arquennais.

Deux hêtres (Fagus sylvatica) se sont soudés l’un à l’autre à une hauteur de quatre mètres. Il ressemble à un géant qui aurait pris racine. A hauteur du greffon, l’arbre présente un plissement qui fait penser à un vagin, mais de l’autre côté, l’arbre offre un aspect plutôt phalique.

 Pour les jeunes couples de la région, l’arbre est devenu un symbole de fertilité. Des couples passent sous les jambes avec la conviction que cela leur donnera de la prospérité et une descendance nombreuse


A proximité de la ferme du prieuré de Renissart se trouve un marronnier d’Inde (Aesculus        hippocastanum) d’une circonférence de 3mètres 83cm.


 
Un arbre de la liberté, un tilleul (Tilia cordata), a été planté en 1830, il trônait au milieu de la place d’Arquennes. Il fut abattu en 1914, car depuis l’élargissement du canal, ses racines ont été coupées.

 



FAMILLEUREUX

 Le parc du château de Familleureux renferme quelques beaux arbres, un érable sycomore panaché (Acer pseudoplatanus Léopoldii), un paulownia (Paulownia tomentosa​) qui offre au printemps ses inflorescences violettes (presque bleues) et une belle allée d’ifs (Taxus baccata), un platane (Platanaceae)qui a au moins 300 ans, à son ombre se sont succédées les familles Maulde, Biseau,  Carton de Familleureux et Jacob.

 

                      


FELUY

 La toponymie de Feluy révèle des lieux où des arbres ont laissé leur empreinte :

La seigneurie des Tenaules dépendant de l’abbaye de Bonne-Espérance, déjà nommée l’Espinette[1] au XIIIe siècle.

Le tilleul de l’Espinette (Tilia cordata) a été planté le 20 décembre 1762 par le curé de Feluy, Frère Isfride Baujot, il remplace un autre arbre car le plan de la seigneurie réalisé en 1739 représente un arbre à son emplacement. Il a survécu au temps et a été classé par la commission des Monuments et Sites le 14 juin 1944.

       

            

On cite encore d’autres lieux-dits ayant pour vocable l’Espinette, l’un situé du côté de la Gratière à Feluy, ou encore, Champ de l’Espinette, cité en septembre 1693, quand deux soldats passant par l’Espinette furent dépouillés de leurs habits par des habitants du village[2].

Les archives des XVIe et XVIIe siècles citent un autre lieu s’appelant le Tilleul, situé au chemin de Familleureux, de même que le Tillereau[3] Wallet.

Les Saussinières lieu-dit situé au chemin menant au Clerbois voulant dire saussaies, endroit où sont plantés des saules (Salix), seul son nom subsiste, car maintenant il est planté de tilleuls.

 Le parc du château de Miremont créé en 1851 par François de Lalieux renferme de très beaux spécimens de séquoias (Sequoiadendron giganteum) d’une hauteur impressionnante. Il en est un d’une circonférence de 4,92 m mesurée à une hauteur d’1,50 m.

 


 L’arbre du Centenaire fut planté par le bourgmestre Henri Delbruyère lors des festivités su centenaire de la Belgique. Cet arbre mourut et fut remplacé par un autre toujours visible actuellement et de dimension impressionnante, il se situe à l’arrière d’un autre arbre à l’intérêt dendrologique certain, c’est un hêtre pourpre (Fagus sylvatica attropurpurea) faisant une circonférence de 3,57m

  

                          

   Seneffe

 Le comte Julien Deprestre donne pour décor à son château bâti en entre 1763 et 1768, une drève monumentale qui s’étire en ligne droite sur 600 mètres entre le village et la cour d’honneur du château dégageant une belle perspective, plantée de chaque côté de trois rangées de peupliers d’Italie et enserrée latéralement par deux importants quinconces de hêtres.

Dans le jardin paysager de Seneffe, jardin à l’anglaise, dessiné par l’architecte parisien Brongniart pour le comte Depestre vers 1777, un ruisseau serpente en petites cascades depuis le fond du parc et aboutit à un étang avec un îlot en monticule. Pour cette création furent plantées des nouveautés, telles que cyprès (Cupressaceae), ébénier (Ebenaceae), mélèze d’Amérique (Larix laricina) , pin d’Ecosse (Pinus sylvestris), catalpa (Bignoniaceae), érable de Virginie (Acer rubrum, thuya ou magnolia.

 


De retour d’un voyage en Algérie en 1860, Désiré du Bray fit construire un château étonnant lui rappelant son périple, le château de Scrawelle. Le parc, d’un hectare et demi, renferme une collection de six cent espèces ou variétés d’arbres, principalement des magnolias, des conifères du type abies et des chênes noirs d’Amérique (Quercus nigra).

      Une allée de très vieux platanes offre une entrée somptueuse au domaine.

 




[1] Espinette = diminutif d’épine ou aubépine

[2] STROOBANT C. Histoire de la commune de Feluy,  Bruxelles, 1858, p.201

[3] Tillereau = petit tilleul ou endroit planté de tilleuls

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