DES GRANDS PÂTURAGES A LA FERME DU CAPITAINE
Alain GRAUX
La propriété comprenait une maison, prairie, jardin, étang et terres labourables.
Leur fils, Guillaume Francquart, leur succéda.
Il était l’époux de Barbe le Feron.
Le 18 juillet 1553, Guillaume Francquart
censier du Grand Pasturaige, a Feluy déclare « qu'il avoit une rente de
C’est ensuite la fille des époux Francquart-le
Feron, Annette Francquart qui hérita de la propriété. Elle épousa Guillaume
Anthoine, la cense passe ensuite à leurs deux filles, Isabeau Anthoine, épouse
Jean Reston, et Barbe Anthoine épouse Jacques le Vassaux (Le Vassal), greffier
de Feluy. Ce sont ces derniers qui habitent la ferme, ils rachètent la partie
appartenant aux époux Reston-Anthoine.
Le 28 décembre 1572, « Jean Reston, censier de la Maison de Renissart
à Arquesne come marit et époux de Isabeau Antoine d'une part et Jacques le
Vassaul fils Jacques, maître de quairiere résident a Felluy son beau frère à
tiltre de Barbe Antoine sa femme d'aultre part; accompagné de Guillaume
Francquart grand père aux deux sœurs résident aussy a Feluy lequel remonstroit
qu'en 1562 il avoit conditionné debvises, héritaiges et rentes des héritaiges
qu'il avoit a Felluy, entre autres une maison, grange, estables, fournil,
brasserie, gardin etc.., condist au Grand Pasturaige, venant des hoirs Henry de
le Rue et Jehan Hanicq gisant à Perulwez tenant de deux costets a l'héritaige
de la vefve de Godefroid de Gochelies, a Antoine Hanicq et au rieu d'Ansiessart
et au chemin, pour après son trezpas à la dite Barbe Anthoine a présent femme a
Jacques le Vassault tant pour elle que pour ses hoirs, a la charge de payer
chacun an a Isabeau Anthoine sa sœure la somme de
Les époux Le Vassal-Anthoine, eurent une fille
Isabeau Le Vassal, cette dernière épousa Jean Gaudré, seigneur de Froidmont en
Petit-Rœulx.
Les époux Gaudré-de Davre eurent trois
enfants : Jérôme Gaudré, chanoine de Sainte-Gertrude à Nivelles ;
Jean Gaudré, mort en célibat dans la ferme parentale le 12 octobre 1703, et
Hélène Gaudré qui épousa Guillaume Dawaigne. Ces derniers eurent un fils, Jean
Dawaigne, seigneur de Froidmont, qui épousa à Nivelles le 13 octobre 1687,
Jeanne-Marie Le Hoye, dame de la Haye à Gouy, née à Nivelles le 30 août
1659.
En 1689, ces derniers doivent une rente à
l’église : « au lieu de Jacques
le Vassal leur grand père pour un pret au Grand Pasturaige doibvent par an
vingt trois sols. Icy pour trois années escheultes terme de ce compte soixante
neuf sols mais de tant que les at faict modération d'une année sur les trois
pour foulles de guerre et de touttes
rentes au dessus de vingt sols ».
Le 4 octobre 1696, un fourragement général eut
lieu à Feluy: le Croquet et les grands Pâturages furent entièrement pillés.-
Le 1er juillet 1698, Jean Gaudré
déclare se déshériter de sa maison qu'on appelle le -rand Pasturaige,
consistant en 11 bonniers de prés, 18 bonniers de terres labourables, maison,
édifices ainsi que tous les bestiaux, chevaux etc., et les attirails de labour
au profit de son neveu a condition de le nourrir et soigner sa vie
durant :
« Le
Sr Jean Gaudré demeurant audit Feluy et de sa bonne volonté sans contraincte
considérant les services qu'il at receut du Sr Jean Dawaigne, son nepveu,
déclare ce qui suit: Le dict Dawaigne a soufier pendant cette dernière guerre
en se maison depuis le Toussaint 1693 jusqu'a présent faict déshériter a son
prouffict de sa maison dépendance et appendance que l'on dist le Grand
pasturage gisant a Feluy cornme il se contient consistant en onze bonniers tant
pret que paischy et entrepresure et dix huict bonniers de terres labourables
sous Feluy tant
pretz
que terre soubz Seneffe pour en jouyr et luy appertenir a tousiours entirmt (entièrement)
et amplmt (amplement) qu'en auroit peu proufiter et user ledit Jean Gaudré parmy
payant les charges des dits biens et le nourrir à sa table. Le dict Sr Jean
Gaudré sa vie durant luy servant de mesme, tous les bestiaux tant vyaulx que
vaches et aultres aussy, les attirails de labours et meubles dont il se servoit
dans sa mesnagerie et dont il est en possession par pure et simple donation lui
verbalement faicte depuis le Toussain 1693 et qui est ratifiez présentement par
ledit Sr Jean Gaudré renoncant de ses biens au prouffict dudit Dawaigne ».
De nombreuses rentes sont dues par la cense des
Grands pâturages, elles attestent la possession de la ferme par Jean
Dawaigne :
En 1701, une rente est due à la Table des
Pauvres (Notre CPAS actuel) : « Dudit
Jean Gaudré à pnt. le Sr Jean Dawaigne son nepveu sur ses héritages du
Pasturage, doibt par an en bled deux rasières ».
Une autre rente est due à l’église : « Au Sr Jean Dawaigne au lieu du Sr Jean
Gaudré venant de Jacq le Vassal pour un pret au Grand Pasturaige, doibt par an
ving trois sols ».
Encore en 1730, on trouve : « Du
Sieur Dawaigne au lieu de Jean Gaudré sur ses héritages du Pâturage dit par an
2 rasières de bled ».
L’étage est érigé en briques, contemporain de
ce portail, harpé aux angles et parcouru de chaînes. Au-dessus des arcades, on
trouve une fenêtre à croisée de pierre avec montants à harpes saillantes prolongés
en allèges. La toiture est en pavillons superposés.
Dans la cour à droite se trouve le corps de
logis à étage, daté par ancres décoratives de 1702. La façade, comptant cinq travées
de baies entre les harpes d'angle reliées par des chaînes de pierre, les fenêtres
à croisée sont similaires à celles du porche. Surmontée des armes des Dawaigne-Lehoye,
la porte centrale s’ouvre en anse de panier sous corniche et baie d'imposte, avec encadrement creusé d'une gorge ourlée, rehaussé de harpes et d'une clé saillantes.
En réalité, la propriété appartient alors à Marie-Hélène Dawaigne, dame de la Haye à Gouy, née à Nivelles le 30-10-1688. Elle épousa à Feluy le 7 janvier 1710, Louis-Henri-Jean, libre baron de Hérissem et du Saint-Empire, né à Crucenay le 25-7-1674, licencié en droit de Louvain. Il mourut assez jeune, le 7 janvier 1725, sa veuve, Marie-Hélène Dawaigne mourut à Nivelles le 24-7-1757 De cette union naquirent neuf enfants
Ils vendirent la propriété au maître de
carrière Jean-Baptiste Capitte dit le Capitaine, et à sa seconde épouse, Marie-Jh.
Marcq.
En 1811, il paie aussi une rente à l’église
(compte des chapelles) : « Capitte
Jean Bpte au lieu de Sr de Hérissem sur la cense du Grand Paturage à Feluy
contenant quatre bonniers d'héritage doit l'an de rente cinq rasières une pinte
de seigle ».
Jean-Baptiste Capitte décéda en 1828 (Ep. F.
79), la propriété passa à sa veuve et ensuite à son fils Herman Capitte (Né à
Feluy le 20-1-1768) et à sa fille Antoinette Capitte, épouse de Jean-Baptiste
Lavendhomme. Elle habite marche-lez-Ecaussinnes. La veuve Herman Capitte,
Marie-Thérèse Delbruyère loue la propriété à Hubert Fournit vers1862.
Jean-Joseph Goffin lui succède en 1876.
Les biens furent vendus en 1879 à Léopold
Winckel (Né Haut-Ittre 11-5-1837, décédé à Marche-lez-ecaussinnes 10-7-1890,
marié à Marie-Jh. Hanique, née à Feluy 25-12-1830).
On retrouve ce dernier payant la rente due au bureau de Bienfaisance, en
1887 « sur la cense du Grand
Pâturage dite ferme du Capitaine, sise à Feluy, tenant à Louis Pède, à Pennart,
à de Hérissem, le tout contenant Ha ».
Ce fut ensuite Emile Wapelhorst (Né à Feluy le 3-4-1894, époux de Bertha
Lavaux, née à Glabais 16-3-1894, qui exploita la ferme.
On trouve également comme fermiers Emile Rousseau (Nivelles 1895- Feluy
1957) et son épouse Rénée Dechief (Rebecq 1903-Feluy 1958).
M. et Mme
Vandestraete ont acheté la ferme et l’ont rénovée avec beaucoup de soin, mais
en apportant de substantielles transformations aux communs.
Ils louent des chambres d'hôtes qui se
trouvent dans le corps de logis et dans les dépendances. Elles sont très
luxueuses et décorées avec beaucoup de goût.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire